Le système scolaire japonais

Publié le
Le système scolaire japonais

Quelques généralités

L’école au japon est obligatoire de 6 à 15 ans. Les élèves vont en classe du lundi au vendredi parfois même le samedi. L’année scolaire débute au mois d’avril et finit à la fin du mois de mars de l’année suivante. Elle est divisée en trois trimestres (avril-juillet/ septembre-décembre/janvier-mars). Il y a différentes périodes de vacances scolaires  : la Golden Week, environ une semaine de vacances (dont 4  jours fériés) au début du mois de mai ; les vacances d’été, de fin juillet à fin août; les vacances d’hiver composées de deux semaines entre mi décembre et début janvier et les vacances de printemps arrivant à la fin de l’année scolaire soit deux semaines fin mars , avant la rentrée des classes.

La scolarité des japonais est divisés en 5 grandes parties:

La maternelle (yôchien) de 3 ans révolus à 6 ans; le primaire (le Shogakko), de 7 à 13 ans; le collège (le Chugakko), de 13 et 16 ans et le lycée (Kôkô), de 16 et 18 ans puis l’université. Le système scolaire japonais est donc a peu près semblable au nôtre, au niveau de la durée des différentes étapes et du nombre de celles-ci. Pour chaque étape de la scolarité, il existe des structures privées , religieuses ou pas, et publiques. Quelque soit le type de structure ou le niveau de l’élève, celui-ci doit porter l’uniforme de son école, cependant cette tradition commence à être moins suivie, certains établissement autorisant les tenues normales.

La Maternelle au Japon

La période de scolarité en maternelle dure 3 ans, de 3 à 6 ans. Tout comme en France, elle n’est pas obligatoire. Cependant, contrairement à la France, les maternelles publiques japonaises ne sont pas assez nombreuses et ne peuvent pas accueillir beaucoup d’enfants. De plus, elles sont très attractives car les frais de scolarité, inexistants en France,  sont bas environ 5000 à 6000 yens (de 40€ à 50 €) par mois. Du coup, il y a beaucoup de demandes et peu d’élus. Les enfants sont donc tirés au sort afin de déterminer lesquels auront la chance d’intégrer l’école , en fonction du nombre de places disponibles.

Les frais de scolarité pour les maternelles privées sont environ quatre fois plus élevés que pour une école publique. Bien sur les tarifs dépendent de l’école mais aussi de la zone géographique dans laquelle elle se trouve. Il faut compter dans les environs de 20 000 yens (environ 166,5 €) par mois. De plus, le repas de midi n’est souvent pas compris dans le prix et soit l’enfant amène son bento (boite-repas), soit il faut payer en plus des frais de cantine. Il existe une alternative aux écoles privées et publiques : les crèches -maternelles (hoikuen) dont les frais de scolarité dépendent du revenu des parents et qui donnent la priorité aux parents qui travaillent ou qui pour d’autres raisons (mamans enceintes et fatiguées, malades, ou qui donnent des soins à une personne âgée ou malade) ne peuvent pas s’occuper à plein temps de leur enfant. De plus , elles fournissent le repas de midi.

Les écoles maternelles commencent vers 9h ou 10h et terminent vers 15h au plus tard. Les crèches ont des horaires plus souples. Beaucoup de maternelles privées proposent un service de ramassage scolaire.

Le  temps scolaire est essentiellement consacré à des jeux de préférence en plein air, des activités manuelles, bien que certaines maternelles de renom proposent un programme d’initiation à la lecture et l’écriture en particulier dans les villes où il y a des écoles élémentaires dont l’entrée se prépare sur concours. Ainsi l’admission dans certaines maternelles est importante pour la suite des études notamment pour pouvoir entrer dans une bonne primaire. Il existe donc des écoles préparatoires à l’entrée en maternelle ! Elles sont payantes, réservées aux enfants dès 2 ans. Certaines maternelles proposent des activités en dehors des heures de garde, payantes, telles que : la gymnastique, la calligraphie, etc…

L’ uniforme va du plus simple (blouse et chapeau, chaussures d’intérieur) au plus sophistiqué (chapeau, sac, uniformes d’été et d’hiver, vêtements de sport, etc….) notamment dans les écoles privées.

Il semblerait que la système scolaire soit une des raisons de la baisse de la natalité au Japon. En effet, les places en maternelles sont chères, dans tous les sens du terme. De plus, elles sont contraignantes car les écoles demandent de récupérer l’enfant dès qu’il y a le moindre petit problème, sous peine d’exclusion de l’enfant de la structure. Du coup, beaucoup de mamans arrêtent de travailler jusqu’à ce que leur enfant entre au primaire, ce qui entraine une grosse baisse du revenu de la famille, les couples se limitent donc à un seul enfant.

Le Primaire

L’école primaire, appelée shogakko, dure 6 ans. L’enseignement primaire public est gratuit, mais certains frais de scolarité sont pris en charge par les parents, par exemple, les cantines scolaires et les fournitures. Les écoles privées ont tendance à être très coûteuses, bien que le taux d’augmentation des coûts des frais de scolarité de ces écoles ont ralenti dans les années 1980. Certaines écoles élémentaires privées sont prestigieuses, et elles agissent comme un premier pas vers un niveau plus élevé d’écoles privées avec lesquelles elles sont affiliées, et de là, à une université privée également.

La pédagogie peut consister aussi bien en méthodes conventionnelles qu’en techniques modernes telles que l’enseignement par ordinateur. Les cours ont lieu de 8 heures et demi à 15 heures ou 15h30 en semaine. Si des cours sont donnés le samedi, ils finissent généralement avant midi. De nombreux élèves suivent des cours dans un juku (cours privés)  pour préparer des concours d’entrée au collège ou participent à des activités sportives ou artistiques, en dehors du programme scolaire, l’après-midi. Elles correspondent en fait aux activités pratiquées au sein de l’école. À la rentrée scolaire, les élèves choisissent obligatoirement un club sportif (baseball, football, basket, athlétisme, etc.) ou artistique (théâtre, art plastique, chorale, etc.). Contrairement à la France, le Japon ne dispose pas de clubs de sport municipaux. Les seules occupations extra-scolaires proposées sont, entre autres, la natation et la musique (cours de piano, violon, flûte traversière, etc.). D’ailleurs, ce loisir est fréquemment dispensé sous la forme de cours à domicile.

Les classes peuvent compter jusqu’à 40 élèves dans une école élémentaire. Les groupes d’élèves jouent par conséquent un rôle important aussi bien dans l’apprentissage que dans les autres activités. Afin de gérer ce grand groupe d’enfants, les élèves sont souvent répartis en groupe. La discipline et le sens des responsabilités sont encouragés, par l’utilisation de l’élève ayant un rôle de chef de classe et le fait que ce soit les élèves qui assument la responsabilité de l’entretien de leur classe, les couloirs, les toilettes, les terrains de jeux et autres endroits.

Les élèves poursuivant leur études dans une école publique, vont presque toujours dans une école de leur propre quartier. Si un étudiant s’inscrit dans une école privée, il  ne doit pas nécessairement rester dans son quartier.

Les élèves portent, bien entendu, l’uniforme de leur école. La propreté est un aspect majeur des règles de l’habillement. Les uniformes actuels sont plus confortables et attirants que dans le passé, mais il est tout aussi important qu’avant pour les élèves d’être habillés correctement pour l’école. Les jeunes élèves peuvent porter des chapeaux aux couleurs vives de manière à les rendre plus visibles aux automobilistes.

À la fin de ce cycle, les écoliers doivent maîtriser plusieurs matières, telles que les mathématiques (sansû), les sciences (rika) et le japonais (kokugo), et connaître environ 1 250 kanji (idéogrammes japonais).

Le collège

Ce cycle est appelé chugakko, il dure 3 ans. Les frais de scolarité s’élèvent à environ 6000€ à l’année.

L’ensemble des élèves japonais étudient l’anglais. Ils commencent à l’apprendre en première année de collège et la plupart continuent pendant au moins six ans. Bien sûr la langue japonaise occupe aussi une place importante dans leurs études. Pouvoir écrire en japonais demande un long apprentissage et nécessite un entraînement constant.  Les élèves japonais doivent savoir lire et écrire environ 1000 kanji avant de sortir de l’école primaire, et ils apprennent presque tous les autres avant la fin de leurs études secondaires de premier cycle.

Les disciplines obligatoires au collège sont la langue japonaise, les sciences sociales, les mathématiques, les sciences, la musique, les beaux-arts, l’éducation physique et les arts ménagers. Ces sujets peuvent être enseignés à des heures différentes réparties sur l’ensemble de la semaine, aussi, il est rare que le programme soit le même d’un jour à l’autre. Au moment du sotsugyô-shiki, à la fin de la troisième année, une attestation d’études est délivrée aux élèves. Elle ne donne pas forcément un libre accès aux établissements supérieurs, qui sont souvent privés, contrairement à ceux qui relèvent de la scolarité obligatoire (primaire et collège). Les élèves doivent alors passer un examen d’entrée (juken).Pour s’y préparer beaucoup ont recours à des juku qui sont des cours privés qui accueillent les élèves du primaire et du collège et qui dispensent des enseignements complémentaires. Rares sont les enfants qui partent avant 22 h, voire 23 h ! Et ce n’est pas tout : une fois à la maison, ils doivent faire leurs devoirs (donnés à l’école et au juku…). Toutes ces occupations ont un but unique : renforcer l’esprit collectif afin de pouvoir vivre en communauté et s’intégrer au plus vite à la société. Cependant, il faut souligner que ce système compromet parfois l’autonomie et la créativité individuelle des élèves.  Les élèves y vont pour se  perfectionner en vue de préparer des concours d’entrée aux collèges, lycées ou universités de leur choix…

Le lycée

Ce cycle dure 3 ans également, il est appelé kôkô. Au début de la seconde année, l’élève choisit entre deux branches : section scientifique ou section littéraire enseignement. C’est assez orienté car les élèves ne peuvent quasiment pas avoir d’autres options. Certaines écoles, en revanche, sont plus axées sur les langues, et d’autres plus orientées sur les sciences.

Toutes les matières semblent revêtir la même importance. Si hiérarchie il y a, elle semble favoriser légèrement le japonais, les maths et l’anglais. Une place importante est réservée aux arts (aux arts plastiques en général et à la peinture en particulier, à la danse et à la musique). L’art est une matière à part entière, qui a toute sa place dans l’éducation et la formation du jeune Japonais. La place réservée au sport est importante aussi, on peut faire du volley, du badminton, du tir à l’arc,, du base-ball, du soft-ball, du football, de la gymnastique… Les élèves passent beaucoup de temps ensemble, aussi bien en classe que dans certaines activités après les cours telles que des excursions dans la nature et des voyages scolaires de fin d’études, des rencontres sportives et athlétiques,  diverses activités extra scolaires, et activités d’entretien de l’école et de la classe.

Aujourd’hui, une majorité de « kookoo » (lycées) sont mixtes,  cependant ,tous,  ne le sont pas. Ils restent donc des écoles pour filles et des écoles pour garçons.

Les trois années de lycées (autrement appelées première, deuxième et troisième années) sont ponctuées de nombreux examens : un examen principal à la fin de chaque trimestre, un autre en milieu de trimestre. Le système de notation est assez particulier ;  il s’agit en fait d’un pourcentage (la note globale est calculée sur une base 100) établi à partir de plusieurs critères. L’esprit de compétition est fort. Il domine l’école japonaise et influence beaucoup les mentalités : « On se bat pour être le/la meilleur(e) de la classe. »

Après chaque examen, les résultats sont affichés dans les classes.  Les noms apparaissent en fonction de la note obtenue (de la meilleure à la moins bonne).

Le Daigakenyugakehigun est un diplôme d’entrée à l’université. Non seulement il conclut le long cycle d’études secondaires, mais il oriente aussi le cursus universitaire (matière, type d’université et niveau). Il s’agit en fait d’un concours déguisé. Ce concours détermine la suite des études des jeunes Japonais mais aussi leur avenir professionnel. Beaucoup de collégiens et de lycéens suivent des juku, après l’école, pour s’assurer la réussite au concours et ainsi pouvoir entrer dans les universités ou écoles qui les intéressent.

L’enseignement supérieur / Les écoles spécialisées :
Ils proposent un enseignement spécifique sur deux ans.

L’université

Le cursus classique dure 4 ans, il correspond à l’obtention d’une licence ou gakushi. Il est possible de faire un deuxième cycle, soit un master ou shūshi sur 2 ans (comme en France) puis un troisième cycle soit un doctorat ou hakushi sur 3 ans, mais peu d’élèves choisissent cette voie.

A peu près 25% des diplômés de fin d’études secondaires entrent à l’université. L’enseignement fournit est assez généraliste. Si l’entrée dans les université est difficile et demande beaucoup de travail de la part des étudiants, une fois entré à l’université , le rythme est beaucoup moins soutenu et l’obtention du diplôme plus facile que l’entrée à l’université.

Il existe trois types d’universités :

– Les universités nationales, les kokuritsu, sont publiques ,ce sont les plus prestigieuses c’est le cas des universités de Tokyo (Tôdai) et de celle de Kyoto (Kyôdai)
– Les  universités privées ou shiritsu qui sont plus nombreuses et qui proposent différents niveaux. Cependant certaines rivalisent d’excellence avec les universités nationales. Elles forment, entre autre, de nombreux politiciens japonais.
– Les universités publiques , les kōritsu ( hors les universités nationales)  ont une réputation supérieure à la moyenne des universités privées. Il s’agit d’universités gérées par une instance locale.

Parmi les plus réputées : l’université métropolitaine de Tōkyō ( Tōkyō Toritsu Daigaku ou Toritsu ) célèbre en particulier pour sa faculté d’architecture et l’université de la ville de Yokohama (Yokohama Shiritsu Daigaku),  référence nationale en matière de médecine.

Conclusion

En conclusion, le système scolaire japonais est assez proche du système scolaire français tant par le nombre de cycle que par leur durée. Ce qui diffère cependant est le coût de l’éducation assez lourd pour les familles mais également la pression qui pèse sur les épaules des étudiants. Cette pression est due au fort élitisme qui règne au Japon. L’importance d’intégrer très tôt les meilleures écoles afin d’assurer son avenir, et ce à tout prix quitte à négliger parfois le bien-être moral de l’enfant.

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.