It’s beginning to look a lot like Christmas
Everywhere you go
(Dans certaines villes, c’est depuis la mi-octobre)
Comme annoncé, l’an 2024 a débuté sur les chapeaux de roues avec la venue de HAGIO Moto à Angoulême (ça a été la folie le vendredi) et la sortie de quatre de ses titres, Barbara et Léo aux éditions Akata naturellement, tandis que les éditions Glénat ont réédité les deux anthologies publiées en 2013. D’ailleurs, le mois de janvier a été le plus important pour les sorties shôjosei.
En bilan rapide, ce fut une belle année 2024, même si, sur la fin nous n’avons eu droit qu’à un live shôjo, par les éditions Pika / nobi nobi! qui a permis de revenir sur leurs nombreuses parutions de l’année dont la réédition en MasterPiece de Nodame Cantabile : lisez, offrez cette merveilleuse série. Les deux éditeurs poursuivent leur bon rythme de publication de nouveautés par an, avec peu de prise de risque sur les titres proposés.
Entre les tombereaux de parutions shônen, plus de 70 nouveautés shôjosei ont pointé le bout de leur page. Sans surprise, ce sont les éditions Akata qui ont proposé le plus de titres, avec quasiment tous les mois, une sortie minimum, et surtout elles permettent de faire briller la diversité de la cible éditoriale. Et vu les premières annonces 2025, l’éditeur annonce la couleur pour la suite et on aime !
Du côté de Panini, deux belles surprises cette année, avec notamment ce mois-ci, la sortie inattendue du shôjo historique, Asakiyumemishi – Le Dit du Genji, dessiné par Waki Yamato. Tandis que Mangetsu a ramené KODAMA Yuki dans notre contrée avec The Blue Flowers and the Ceramic Forest dont six volumes sont disponibles sur les dix que compte la série. Sinon, c’est Junji Itô qui mène la barque shôjo de l’éditeur.
Le milieu d’année fut sauvé par Une Avalanche de josei aux éditions naBan à venir avec un shôjo et pas n’importe lequel, Kaze to Ki no Uta de Keiko Takemiya pour 2025 ainsi que d’autres autrices merveilleuses dont YAMASHITA Tomoko. Je n’oublie pas les très belles parutions de l’année 2024 : Anna et le Prince d’Albion, Vies d’Ensemble – Au-delà des mots, L’Aigle écarlate et le Yéti, Magic Nail Art… Assurément, naBan est une maison d’édition à soutenir car le salut du shôjosei vient des petites maisons.
Je ne vais pas passer l’ensemble des éditeurs (j’ai écris plus haut que je serai rapide).
Crunchyroll et Ki-oon, entre autres, n’ont rien publié, mais pour Ki-oon, une annonce plaisante, un shôjo, un vrai, classé en shôjo (c’est le deuxième, c’est beau) arrive pour 2025, La Servante de l’Empereur. Bon, j’espère toujours la sortie du spin-off du Requiem du Roi des roses, j’y crois !
Du côté du #libérezlesshojos nous avons passé le cap des deux ans et les débats sont devenus virulents, tout en tournant en rond. Qu’importe le nombre de chroniques, de fils, de présentations de séries shojosei, les Jean-Michel stressés de la paillette qui volent en escadrilles ne s’abattent que sur des tweets neutres. Le comble du comble, ils réclament à cor et à cris des recommandations alors que cela fait plus de deux ans que twitter en regorge.
Nous saluons le courage, les efforts, des mêmes shôjoGirls qui vont au charbon, Aquarelle en tête qui a démontré calmement les erreurs dans la vidéo d’une influenceuse pour zéro résultat.
A chaque nouvelle explosion sur les réseaux, il apparaît que le combat pour la visibilité d’une littérature des femmes, par les femmes, pour les femmes est primordial et reste incompris de la part du même type de personnes. La disparition des cibles éditoriales sur le dos des mangas des éditions Glénat n’est pas un bon signal pour les shojosei car le premier titre à passer dans cette moulinette est un shôjo, Jaadugar, qui est référencé en seinen sur leur site car le josei n’existe pas en France (oui bien sûr).
Depuis la naissance du # la sensation de faire un pas en avant et dix en arrière est assez forte. La lutte contre la misogynie n’est pas comprise ou si, mais passe sous le tapis. En boucle, les mêmes remarques, « le shôjo ne se vend pas » (comme si tous les shônen se vendaient par brouettes), « Nana est un seinen / Love Hina est un shôjo » : sachez qu’à chaque fois que ces assertions sont écrites un bébé panda roux meurt. Il est aberrant de lire que le shôjo ce n’est que de la romance, surtout avec la cargaison de shônen comédie romantique qu’on se cogne. Romance pour garçon être bonne romance. Romance pour filles = cul cul la praline, fleur bleue, niais dont la lecture fait pousser des paillettes sur le postérieur des mâles. J’ajoute qu’il n’y a aucune honte à lire de la romance, toute douce, bonbon. Une nouveauté est apparue dans les critiques, les personnages féminins, réservées, timides, à l’image de Sawako sont jugées « nulles » et inintéressantes, à contrario celles Badass qui collent des mandales et qui sont des copier/coller des personnages masculins sont supers. C’est d’un ridicule. Ah, les personnages masculins dans les shôjos sont qualifiés de parfaits et de lisses donc nuls également : mieux vaut en rire.
En bref, la lutte continue pour mettre en lumière la diversité et surtout la richesse des shôjosei. Toute l’équipe de Bulle Shôjo profite de la période pour vous offrir un Calendrier de l’Avent Spécial Shôjosei.
N’hésitez pas à partager votre enthousiasme sur vos séries coup de cœur et celles que vous attendez avec impatience l’année prochaine.