Avis principal par Kûkaku
Résumé : Kanô Shinichi est un pur otaku dont les parents appartiennent au milieu de la light novel. Fort de cela, il a une connaissance accrue du phénomène moe. Transporté dans un monde héroïc fantasy, il a pour mission de devenir un ambassadeur de la culture de ce monde moe.
Source : J-One
Cet animé est une pure « otakurie » et est superbement génial.
On découvre Shinichi, geek, otaku et neet passionné, qui un soir, en cherchant ce qui semblerait être un travail, se fait engager dans une société étrange après avoir répondu non pas à un questionnaire normal, mais bel et bien à un questionnaire pour otaku. Miracle, n’est ce pas? :O
Malheureusement pour lui, lors du premier entretien avec son futur patron, tout ne se passe pas comme prévu, et celui ci finit par se réveiller dans un lit, mais où donc? Et, attendez, une maid est là pour le réveiller?! Qu’a-t-il bien pu lui arriver? Est il en plein rêve?
Eh bien, non.
Il s’avère en fait que les autorités japonaises ont simplement découvert une porte inter-dimensionnelle donnant accès au Saint Empire d’Eldant et que Shinichi, en tant qu’otaku averti, y a été envoyé afin de vendre et répandre la culture nippone à travers ce nouveau monde. Rien que ça!
On retrouve donc dans cet animé toutes les bases de la fantasy cliché tels que dragons, elfes, semi-elfes, et mêmes nains, ceux-ci étant tous, bien entendu, dominés par les humains, mais l’histoire tend ici à intégrer la réalité japonaise dans cet univers complètement loufoque.
Concernant le lancement de l’histoire, le cadre réel n’est pas aussi bien établi qu’on aurait pu le penser au vu du synopsis (un père auteur et une mère illustratrice? Où ça?) et on est directement projetés dans le monde d’Eldant, ce qui est un peu déstabilisant au premier abord, mais puisque l’histoire est lancée tellement rapidement par la suite, j’en ai presque oublié ce manque de fondement. On découvre rapidement le fonctionnement du royaume d’Eldant et les discriminations que subissent les différentes races. J’ai trouvé que tout ceci était plutôt bien introduit et cela nous a conduit au fil qui dirige cet animé. On se retrouve à observer et vivre les confrontations entre la mentalité de Shinichi, celui-ci venant d’un pays où « Liberté et égalité » sont deux mots très importants dans la société, et la mentalité des habitants de ce nouveau monde, qui eux, vivent encore en accord avec une société du Moyen-Âge.
Ce que j’ai beaucoup aimé dans ces premiers épisodes, c’est que, – certes, c’est complètement stupide et pourtant très drôle – malgré tout, une part de sérieux et de réelle volonté de promouvoir la culture « otaku » se fait ressentir au fur et à mesure que l’on progresse dans le temps. Le personnage principal est d’abord tourné en dérision de par ses réactions « primitives » et spontanées, mais petit à petit, de nouveaux personnages apparaissent, et commencent à s’intéresser de plus près à cet énergumène, avec tout d’abord Myucel, la petite maid un peu traumatisée par l’enthousiasme de son maître, puis Petrarca, l’Impératrice elle-même, accompagnée par son conseiller et son chevalier servant, et ainsi de suite…
Je pense que l’on en arrive même au point où l’on pourrait considérer cet animé comme ayant des ambitions didactiques cachées, si l’on arrive à surmonter la couche de moe/fan-service/harem/stupidité qui recouvre cet aspect. Parce que oui, les otakus, au Japon ou ailleurs, ce n’est pas forcément toujours très bien vu, et pourtant, ici, c’est lui notre héros et c’est lui qui nous fait découvrir cette culture bien spéciale.
Bref, personnellement, je trouve cette approche quand même bien intéressante, et même si l’animé s’adresse aux otakus déjà corrompus – il est en effet bourré de références ;D -, j’ai bien aimé cette petite touche de mise en avant de la part de l’auteur.
Mis à part ça, comme je l’ai dit, une grosse couche de moe/harem et autres niaiseries est bien présente, mais je n’ai pas trouvé cela spécialement lourd. On passe de la tsundere à la maid, sans oublier la femme expérimentée fan de Boys Love ni la tigresse -et surement bien d’autres encore sont à venir- et pourtant, rien n’est trop exagéré, ni dégradant, que ce soit pour le héros ou pour son harem. La part d’humour de l’anime est, je pense, ce qui produit cet effet de « légèreté » aux niveaux de tous ces aspects habituellement rebutants et ce qui rend celui-ci tellement appréciable. Je le dis clairement, j’ai vraiment beaucoup rigolé devant chaque épisode et n’ai pas été agacée une seule fois par une quelconque comparaison de taille de poitrine. Les personnages sont donc tous très stéréotypés, et rappellent brièvement ceux de Zero no Tsukaima, ce qui pourrait se révéler insupportable, mais ce n’est absolument pas ce qui ressort ici, tellement les « doses sanitaires » ont su être gérées.
Au vu de l’évolution de l’animé, je commence vraiment à apprécier Myucel, qui montre un intérêt profond à la culture et à la langue nippone, et qui commence également à être symbole de liberté et d’égalité dans le nouveau monde.
J’aime beaucoup aussi Minori, l’agent de sécurité/garde du corps de Shinichi et son addiction au BL. Ben quoi, un petit spin-off Shinichi/Galius ne me dérangerait pas, hein.
Bref, pour finir, chose courante de nos jours, l’animé est plutôt bien fourni au niveau graphique aussi bien que musical, mais cela ne joue plus tellement dans mes critères de sélection, puisqu’une grande majorité des animés sont très beaux et soignés visuellement maintenant. Je retiendrais quand même un petit coup de cœur pour les musiques RPGiste qui sont diffusées de temps en temps au cours de l’animé, j’adhère!
En conclusion
Pour finir, je le conseille vraiment à tous, parce que j’ai passé un très bon moment à regarder ces premiers épisodes, d’autant que cet anime ne se prend pas au sérieux, je doute être déçue de la suite, n’ayant pas d’attentes particulières de sa part. A voir!