Avis principal par Beldaran
Résumé : A l’aube de la Seconde Guerre mondiale, pendant l’automne 1937, le lieutenant-colonel Yûki de l’armée impériale met en place dans le plus grand secret l’Agence D, un organisme formant des espions. Contrairement aux jeunes hommes qui intègrent l’armée dans un esprit nationaliste, les personnes recrutées sont des universitaires diplômés qui passent les difficiles tests de sélection avec brio. Ils sont formés à manier les explosifs, les communications sans fil, à conduire des véhicules ou des avions, et surtout à recueillir de précieuses informations.
Tuer ou se suicider fait partie des options de ces agents, pour qui la discrétion reste le maître mot. Nous suivrons leurs missions, rythmées par des relations tendues avec l’armée… Source : Crunchyroll
Cette saison le catalogue de la plateforme Crunchyroll est particulièrement riche et varié. Ainsi j’ai totalement été séduite par les premiers épisodes de la série Joker Game qui est une adaptation des romans de Yanagi Kouji.
Joker Game nous plonge dans le Japon des années 1930 et plus précisément en 1937, au côté du lieutenant Sakuma qui fait office de lien entre l’armée impériale japonaise et l’Agence D, nouvel organisme qui forme des espions. Le contexte est particulièrement intéressant avec un Japon qui apparaît comme déconnecté de la réalité politique internationale avec une vision plutôt dépassée.
Par les yeux de Sakuma nous observons une dualité se mettre en place avec d’un côté, l’armée qui est entourée d’une aura prestigieuse avec des codes très stricts et de l’autre l’Agence D et ses espions qui sont perçus comme des lâches par l’armée. Le déroulement de cette opposition est très intéressant à suivre. Ainsi, on s’aperçoit rapidement que si le pays veut exister sur la scène internationale, il doit maîtriser le « joker game ». Cette notion qui est la base du récit, en quelque sorte, nous est révélée dès le premier épisode de façon magistrale. La narration est vraiment bien fichue avec Sakuma comme narrateur, lui, le militaire de formation. Les deux premiers épisodes font offices d’introduction et posent les bases pour les évènements à venir, événements qui promettent d’être riches et palpitants.
De multiples personnages sont introduits mais pour l’instant peu ont bénéficié d’une mise en avant, notamment parmi les huit espions, mis à part Miyoshi qui durant la formation fait « office de chef ». Le lieutenant Sakuma dépêché par l’état-major va être confronté de plein fouet à la réalité de la vie des espions. Une réalité qu’il a du mal à saisir, tant sa façon de penser est « formatée ». Il est pour l’instant, à l’image du Japon, totalement dépassé par ce qu’il se passe. Cependant, on sent que son évolution va être intéressante à suivre car il est loin d’être idiot. En opposition, il y a le lieutenant-colonel Yûki, homme très intelligent, qui a compris la position de faiblesse de son pays sur le plan international. Il apparaît comme assez froid. On sait peu de choses sur lui.
Ce groupe hétéroclite promet de belles choses pour la suite.
En ce qui concerne les graphismes, ils se situent dans les standards du studio et l’animation est très agréable. Les musiques sont également sympathiques.
Fiche réalisée grâce à l’accès presse de Crunchyroll.
Les épisodes 3 à 6 confirment l’excellente qualité de la série.
Après une grosse introduction avec les deux premiers épisodes, chaque espion est détaché dans un pays en particulier, sur le format pour le moment, 1 épisode = 1 mission. Les missions sont très prenantes et révèlent le potentiel de ces espions, enfin surtout la terrible efficacité du lieutenant-colonel Yûki.
L’épisode 3 conduit un des espions en France en 1940 durant l’occupation allemande. Le récit est ici très intéressant et surtout capital pour le Japon car ce dernier prend enfin parti. Cela met en avant un point important de la formation des espions.
L’épisode 4 nous transporte à Shanghai et là, j’ai eu du mal à identifier l’espion tellement c’est bien fait. L’aspect historique est toujours aussi bien travaillé avec les actes terroristes anti-japonais. On comprend que l’armée est dépassée.
L’épisode 5 est tout bonnement glaçant. Il nous propulse à Londres et Kaminaga va devoir affronter le meilleur des espions britanniques. Cet épisode est vraiment énorme, tout en tactique. En bref, c’était le top !
L’épisode 6 nous fait suivre Tazaki dans un train. Cette affaire met en avant un point important, qu’on a senti avec l’épisode 2, l’armée japonaise n’apprécie pas ces espions. Ces gens qui refusent de tuer et de mourir. L’Agence D se démène à obtenir des infos que l’armée japonaise n’utilisent quasiment pas. La fin de l’épisode annonce quelques remous en terre japonaise.
L’épisode 7 nous entraîne sur un paquebot à la suite d’Amari pour une partie intense de mots croisés. Encore une fois tout est brillamment amené et nous révèle un autre pan important de l’Histoire avec la machine Enigma. Cependant la fin m’a laissé perplexe face à la décision d’Amari.
Les épisodes 8 et 9 sont liés et « cassent » le schéma narratif mis en place depuis l’épisode 3. Le récit se déroule au Japon et met en avant une autre agence de renseignements japonaises au fonctionnement diamétralement opposé à celui de l’Agence D. Cela apporte un éclairage intéressant sur le fonctionnement interne du Japon durant les années 1940 mais cela révèle surtout la puissance du lieutenant-colonel Yûki. L’armée est toujours décidée à éliminer l’Agence D mais cette dernière se révèle d’un tout autre niveau. Le final était absolument magistral !
L’épisode 10 nous propose de découvrir le passé du lieutenant-colonel Yûki. Encore une fois c’est particulièrement bien mené et quand on pense obtenir des infos, on a droit à encore plus de mystères concernant Yûki. Encore un épisode réussi !
L’épisode 11 est criant de réalisme. J’ai cru à un retournement de situation jusqu’au bout mais non. Malgré tout, on entrevoit un fragment du passé de Yûki, lié à un colonel allemand. Ce dernier finissant par comprendre qu’il a toujours été surclassé par son adversaire. C’est un épisode assez triste, même s’il fallait que cela arrive à un moment ou un autre.
L’épisode 12 voit l’apparition d’un nouveau personnage qui va travailler pour l’Agence D, Odagiri qui vient du corps militaire. Son arrivée met en avant les capacités hors du commun que possèdent les hommes de Yûki qui ont renoncé à une partie de leur humanité finalement. L’intrigue est encore une fois particulièrement bien ficelée, nous montrant les méthodes des espions étrangers sur le sol japonais. Cependant, le récit révèle un aspect de la personnalité de Yûki intéressante et « humaine ».
Cette série fut vraiment très intéressante à suivre : brillante et intelligente à souhait. Les différentes intrigues s’appuient sur la grande Histoire qui donne du poids à l’univers de l’œuvre. J’ai tout de même quelques regrets, notamment le fait de ne plus voir Sakuma après l’épisode 2, même si un moment du dernier épisode est un chouette clin d’œil.
L’immersion dans les années 1940 était totale et bien fichue. Une animation vraiment au top avec des musiques sympas.
Le petit point négatif serait le graphismes des espions, à chaque fois j’ai eu un mal fou à les reconnaître, tellement ils se ressemblent. Après, c’est sûrement un effet voulu mais c’était assez déstabilisant.
En bref, voici un anime comme en voit rarement, vivement les oav !