Frieren

Avis principal par Beldaran

Résumé : L’elfe Frieren a vaincu le roi des démons aux côtés du groupe mené par le jeune héros Himmel. Après dix années d’efforts, ils ont ramené la paix dans le royaume. Parce qu’elle est une elfe, Frieren peut vivre plus de mille ans. Elle part seule en voyage, promettant à ses amis qu’elle reviendra les voir. Cinquante ans plus tard, Frieren est de retour, elle n’a pas changé, mais ces retrouvailles sont aussi les derniers instants passés avec Himmel, devenu un vieillard qui s’éteint paisiblement sous ses yeux. Attristée de n’avoir pas passé plus de temps à connaître les gens qu’elle aime, elle décide de reprendre son voyage et de partir à la rencontre de nouvelles personnes… Source : Crunchyroll.

S’il y a une série animée que j’attendais de pied ferme cette saison, c’est bien l’adaptation du manga Frieren. Le manga est pré-publié depuis 2020 dans les pages Shônen Sunday des éditions Shôgakukan et compte actuellement 11 volumes. Le scénario est signé Kanehito Yamada tandis que les dessins sont assurés par Tsukasa Abe. L’œuvre rencontre un petit succès au Japon et a remporté en 2021 le grand prix Manga Taishô et le Prix culturel Osamu Tezuka dans la catégorie nouveauté. Les éditions Ki-oon propose le titre en français depuis 2022 et la parution a presque rattrapé le Japon.

L’anime a été lancé avec un long épisode pilote qui adapte le premier tome et qui a été découpé en quatre pour la diffusion sur Crunchyroll. Un nouvel épisode est proposé tous les vendredis ainsi, huit ont été diffusés sur les 28 annoncés. A noter que la série est également disponible en VF.

Pour le moment c’est un véritable plaisir de redécouvrir l’histoire : un bonheur de visionnage.

L’histoire commence par la fin de la quête du groupe des héros : le roi des démons est mort et les voici de retour après des années de combats, auréolés de gloire. Mais comment raconter l’après, le retour à la vie « tranquille », eh bien, en s’appuyant sur la magicienne du groupe qui est une elfe à la vie démesurément longue.

Frieren retrouve le groupe 50 ans après la victoire sur le roi démon mais le temps a fait son œuvre sur le héros humain, Himmel, le prêtre Heiter et de manière moins marquée sur le nain, Eisen. Frieren apparaît comme assez détachée, imperturbable et pourtant, la perte d’un ami lui fait repenser son rapport au temps (presque) mais surtout aux autres. Par conséquent, c’est un récit de fantasy contemplatif qui nous est offert, bien que la fin de l’épisode 4 construise un objectif à atteindre. Ce but, propulse l’elfe sur les routes du passé où les souvenirs éclairent l’absence dans le présent. Au-delà de Frieren, il est intéressant d’observer la manière dont les humains ont changé et dont ils ont adapté leur magie. C’est une autre façon de montrer que le temps s’est écoulé.

Les nombreux flashbacks qui jalonnent le récit permettent d’en apprendre plus sur Frieren mais surtout sur son aventure avec le groupe des héros. Il est touchant de constater qu’Himmel a conscience que l’elfe vivra bien plus longtemps qu’eux et de comprendre le stratagème qu’il met en place pour qu’elle les garde en mémoire.

Finalement, c’est une sorte de pèlerinage pour Frieren qui enchaine les quêtes insignifiantes mais qui mettent en lumière la beauté du monde. La magicienne grappille en cours de voyage de nouveaux coéquipiers, tout en retrouvant d’anciens ennemis.

L’ambiance générale est assez mélancolique, avec des touches d’humour, incarnées par la maladresse de Frieren qui vit vraiment sur un rythme différent avec sa passion de collecte de sorts plus ou moins pertinents.

La réalisation est très agréable car elle a su capter et retranscrire le découpage de certaines planches du manga. La poésie de l’histoire est renforcée par des effets visuels intelligents. L’ambiance sonore est parfaitement maîtrisée, avec un soin particulier apporté aux sons divers et variés. Les musiques composées par Evan Call (Violet Evergarden) sont superbes. J’adore l’opening et l’ending est un petit bijou.

Fiche réalisée grâce à l’accès presse de Crunchyroll.