86 EIGHTY-SIX

Avis principal par Beldaran

Résumé : Pour répondre aux attaques de drones autonomes envoyés par l’empire voisin de Giad, la république de San Magnolia a développé ses propres drones de combat surnommés les “Juggernaut », espérant ainsi limiter les pertes humaines. En réalité, ces appareils sont pilotés par les 86, les habitants d’un district secret considérés comme du bétail.

Suite à l’annonce du light novel en France grâce aux éditions Mahô, j’ai réalisé que j’étais totalement passée à côté de l’adaptation animée, diffusée la saison dernière sur la plateforme Crunchyroll. Le visuel ne m’emballait pas et le résumé me laissait perplexe, pourtant j’ai dévoré l’anime en deux jours. Je ne pensais pas accrocher autant au récit.

Rapidement, le light novel est scénarisé par Asato Asato et illustré par Shirabi. Il est toujours en cours de publication aux éditions Kadokawa et compte actuellement 10 volumes. D’ailleurs, la première partie de la série animée, composée de 11 épisodes plus un épisode récapitulatif, adapte le premier volume du LN que nous découvrirons en novembre. A noter que la seconde partie de l’anime sera diffusée à partir du mois d’octobre. Une adaptation en manga, dessinée par Motoki Yoshihara, a débuté en 2018 aux éditions Square Enix et compte actuellement 3 volumes.

86 EIGHTY-SIX est une histoire militaire dans un univers de science-fiction qui met en lumière l’absurdité de la guerre mais au-delà de ça, présente l’humanité dans ce qu’elle possède de plus lâche et méprisable avec la ségrégation et le génocide institutionnel. Oui, vous vous en doutez ce n’est pas un récit joyeux. C’est dur mais cela n’est jamais gratuit, la violence participe à la construction du contexte et à une compréhension partielle de la situation car clairement, de nombreuses questions demeurent, surtout que nous n’avons accès qu’à un côté de ce conflit, celui de la République de San Magnolia. Justement, le spectateur comprend rapidement que derrière le côté tout propre, tout beau de ce territoire, se cache une réalité glaçante. La république est composée officiellement de 85 districts où les humains ont la peau pâle et les yeux argentés. Le début de la guerre contre l’empire Giad qui utilise des drones, Legion, pousse la république à faire de même pour éviter les pertes humaines en déployant ses propres drones, Juggernaut. Nous découvrons rapidement que ce ne sont pas que des machines et il faut plusieurs épisodes pour saisir l’horreur de la situation des humains du 86^e district qui ont été déchus de leur citoyenneté. Toute la propagande gouvernementale, l’obéissance aveugle des militaires qui couvrent cette mascarade sanglante est bien construite et mise en scène. On pourra reprocher une certaine prévisibilité par moment mais franchement dans l’ensemble c’est bien fait. Un élément appréciable est la nuance apportée par certains personnages, tout n’est pas noir ou blanc. Comment lutter de manière efficace contre l’innommable alors qu’on est soit même protégé et à l’abri ? C’est un point qui explose dans la manière dont la république mène ses affrontements grâce à une technologie révolutionnaire.

Finalement, nous avons droit à une histoire prenante qui sait ménager ses effets et torturer votre petit cœur.

Au cœur de cette danse sanglante de faux-semblant, de multiples personnages touchants mais aussi détestables évoluent. Le passé de certains s’entremêle à l’intrigue principale renforçant l’aspect dramatique ou au contraire exacerbant leur volonté farouche à faire mieux, d’avancer. Le changement de point de vue au cours des épisodes au sujet d’une même action est très intéressant à suivre.

La fin de l’épisode 11 est émouvante mais surtout difficile. Le mois d’octobre est si loin.

La réalisation est vraiment bonne. Les angles de caméra choisis, la mise en scène tout est bien fait. Il faut souligner l’utilisation de la 3D durant les combats qui est particulièrement soignée. J’ai bien aimé le design des drones. La différence entre ceux de Légion qui sont rutilants, en opposition aux Juggernaut tout cabossés, à l’image de leurs propriétaires.

Si visuellement ça tient la route, les musiques ne sont pas en reste. Elles sont signées par Hiroyuki Sawano et savent vous prendre aux tripes. J’ai adoré les endings mais un peu moins l’opening.

Fiche réalisée grâce à l’accès presse de Crunchyroll.