Vers l’Ouest

Avis principal par Beldaran

A l’annonce de l’arrivée du titre, j’étais particulièrement intriguée par ce récit qui se veut une suite irrévérencieuse de l’ouvrage emblématique La Pérégrination vers l’Ouest, rédigé au XVIe siècle par Wu Cheng’en. Si vous ne connaissez pas l’œuvre, l’éditeur a pensé à vous et vous dresse les grandes lignes de l’histoire. De cette façon, vous pouvez vous laisser embarquer par le souffle épique qui se dégage au fil des pages.

Tout comme l’œuvre de Wu Cheng’en, le récit se veut dense et l’univers particulièrement riche. Ce premier tome, introduit de nombreux protagonistes et dévoile l’intrigue principale qui prend l’aspect d’une quête, rapporter la flamme sacrée dans son lieu d’origine, à l’ouest. Cette tache incombe à un jeune loup, devenu démon grâce à l’aide du clan dragon. La narration est fluide et alterne habilement présent et passé pour un rendu vraiment dynamique. L’action est au rendez-vous mais l’auteur n’en oublie pas pour autant de présenter ce monde qui apparaît complexe et très élaboré. Le grand adversaire est le peuple du ciel, personnifié par le dieu Shakra qui désire la flamme sacrée et qui n’hésite pas à tout détruire pour arriver à ses fins. Je trouve les raisons du Dieu un peu légères, à voir si le tout s’avèrera plus complexe par la suite.

De nombreux personnages sont présentés et j’avoue avoir énormément de mal à retenir leurs noms. Tout d’abord Loup Blanc, celui qui, grâce aux dragons devient démon, c’est-à-dire qu’il peut se déplacer sur deux jambes et gagne en intelligence. Il voue une grande admiration au clan des dragons et apprend beaucoup à leurs côtés. Le personnage n’échappe pas aux caractéristiques propres aux héros des « shônen » mais son évolution devrait être intéressante à suivre. Shen, le général de l’armée du ciel est intrigant. Il est fort, très fort, mais semble avoir une raison précise de travailler pour Shakra. Difficile de parler des autres sans spoiler des points importants du récit, donc je me contenterai d’écrire que j’ai apprécié le roi-dragon.

Le côté immersif de l’histoire est renforcé par de puissants graphismes particulièrement soignés. Les doubles pages sont impressionnantes et le rendu des combats très vivant. Les décors sont travaillés et détaillés.

L’éditeur qui nous avait habitué au grand format, propose ici un livre plus petit mais qui respecte l’édition d’origine puisque toutes les pages sont en couleurs. Les couleurs apportent un véritable plus au dessin. En revanche, quelques suites de lettres étranges se sont glissées dans certaines cases, erreur d’impression sans doute.