Avis principal par Maella
J’ai beaucoup apprécié ce titre qui mériterait d’être encore plus approfondi. Si la couverture aux couleurs chatoyantes annonce un titre doux, il s’avère que c’est beaucoup plus complexe, psychologique et torturé que cela.
Pour une certaine raison, Kurosu a décidé d’aller dans une université des beaux arts à la place de l’école qu’il avait choisi au départ. Dans les couloirs, il ne cesse de regarder avec intensité une peinture… Alors qu’il rentre chez lui, un autre garçon qui se trouve avec lui oublie son parapluie dans le métro. Kurosu le lui rapporte, mais se retrouve à descendre à une station qui n’est pas la sienne. Le jeune homme, se nommant Yukari, lui propose alors de venir chez lui. Il s’avère que ce dernier est l’auteur de cette fameuse peinture…
Le début est plutôt « banal » : un « incident », un rapprochement rapide et voilà nos protagonistes devenus amis. Mais il demeure toujours un quelque chose d’ambigu dans leur relation. On sent que Yukari et Kurosu sont attirés l’un par l’autre, mais ne franchissent pas réellement le pas, sauf à un certain moment, mais malgré ça, rien de plus concret ne se passe. On sent assez rapidement, et surtout sur la fin, que leur amour est quelque chose qui risque de les perdre, qui les embarque dans un tourbillon sans fin et dans un parcours rempli d’embûches. J’aime plutôt le fait que l’auteur s’attèle à façonner ses personnages plutôt que de se concentrer exclusivement sur la romance. Le récit prend parfois des tons sombres qui peuvent mettre mal à l’aise, mais la mangaka contourne l’essentiel en faisant des sous-entendus. A cause de cela, certains passages ne sont pas très compréhensibles. Il faut souvent avoir bien l’histoire en tête pour que le tout fasse tilt.
Le must dans Un si joli mensonge, ce sont les personnages. Leur psychologie est bien approfondie, surtout celle de Yukari. C’est un jeune homme, « génie » de la peinture, tout comme son père d’ailleurs. A cause de cela, il a une personnalité plutôt particulière : taciturne, obsédé par ses créations et mal à l’aise avec les relations humaines. Sa vie ne s’attache qu’à la peinture, il ne vit que pour ça et ses actes sont souvent dictés par sa passion. J’ai trouvé qu’il avait parfois des réactions tordues, qui contrastent avec son apparence physique. On sent que sa rencontre avec Kurosu va changer petit à petit sa façon de voir les choses. Ce dernier est beaucoup moins poussé au niveau psychologique. Mais on arrive facilement à le cerner : gentil, compréhensif et impulsif. Ce dernier caractère est celui qui ressort énormément au fil du récit.
J’ai eu un gros coup de cœur pour les dessins. Ils ont beau respiré la douceur, les scènes qui se veulent glauques sont poignantes. Le style de l’auteur rend chaque scène intense. Les expressions sont extrêmement bien retranscrites, ce qui est valorisant, le manga ne contenant parfois pas masse de dialogues.
En conclusion
Un excellent manga à la fois doux et torturé. Je le conseille vivement !
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