Tome 2 par Beldaran
La dernière page du tome 1 nous laissait sur un moment de grande tension, nous donnant fortement envie de connaître la suite, surtout que dans son ensemble la lecture c’était révélée captivante. J’étais donc impatiente de découvrir les évènements du volume 2. Cependant, je sors quelque peu déçue de ma lecture, la faute à une narration totalement explosée.
La construction du premier volume était très intéressante et surtout lisible, tout en instaurant une ambiance particulière, quasi mystique. Si l’atmosphère reste inchangée dans le tome 2, ce qui est plaisant, la narration ne suit pas. Les évènements sont précipités et certains sont incompréhensibles, ce qui est le plus gros problème. Nous saisissons le rôle pernicieux joué par les cinq sages dont le but semble finalement assez simple, tuer l’ennui. Ils ne sont pas présentés. Heureusement, en début de volume, quelques informations sont données les concernant mais c’est faible. Je pense que le pire, c’est l’histoire qui se forge autour du personnage d’Agasa qui paraît totalement détachée de la trame principale et dont je cherche l’intérêt, surtout qu’elle a un impact dramatico comique sur le fonctionnement du temple.
Là-dessus, Kanaka Meiji rajoute des personnages et dévoile le clan Clark par le biais du prince Enakin. Encore une fois, c’est le grand flou. Par le biais d’un flash-back nous devinons qu’il se rapproche d’un être comme Minmi mais le fait est vite balayé et le récit passe à autre chose.
De nombreux éléments nous font comprendre que la chorale, annoncée dans le premier volume, ne devrait pas se passer comme prévu, avec des intrigues divines et humaines qui s’entremêlent dans un imbroglio mystique.
Cependant, dans ce marasme se distingue la figure de la 14e Grande prêtresse qui intrigue très fortement et qui nous interroge sur l’existence même du temple Dela, qui fait figure de protagoniste principal de l’œuvre finalement. Le sanctuaire donne l’impression d’être une entité vivante qui grouille d’êtres plus ou moins terrifiants. Par le biais de la « pierre » il semble interagir directement avec les prêtresses dans une sorte de système d’échange équivalent.
Puryo est à l’image du récit, froide et j’avoue avoir du mal à m’attacher au personnage. Elle prend une décision d’importance dans les dernières pages, décision qui m’a laissée assez perplexe mais qui devrait nous faire voir du pays.
Les notes d’humour sont rares ce qui est une bonne chose car cela ne fonctionne pas.
L’ambiance si particulière du titre ne sauve pas le tome. L’intérêt de l’histoire est totalement annulé par une narration hachée qui nous perd. Cependant, je lirai le dernier volume car le récit autour de la 14e prêtresse m’intrigue et surtout car j’espère retrouver l’excellente impression laissée par le tome 1.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.
Tome 3 par Beldaran
Le tome reprend au moment de l’annonce choc de Puryo qui manifeste le désir d’aller retrouver la 14e grande prêtresse et surtout son journal, afin de mieux comprendre le temple et son rôle. L’apprentie prêtresse part donc à l’aventure accompagnée d’Enakin qui n’en demandait pas tant. Sur sa route, elle fait la rencontre d’un personnage important, déjà aperçu dans les tomes précédents qui transporte avec lui une nouvelle intrigue autour des kehinumanien.
A travers les propos de l’homme et les flash-backs sur la 14e nous cernons les contours du temple, entité grouillante et monstrueuse qui a besoin des humains pour vivre et nous le comprenons avec la chorale. Grâce à la quête de Puryo nous en apprenons plus sur ce monde mais ces quelques connaissances soulèvent de multiples questions qui resteront malheureusement sans réponse.
En parallèle, face à l’action de l’apprentie prêtresse, le temple se protège en choisissant Agasa comme remplaçante. Toute la séquence est dramatico comique, pour un final monstrueusement mélancolique et choquant. Kamako Meiji utilise toujours quelques notes d’humour pour ponctuer son récit, ce qui accentue l’ambiance terriblement étrange de l’histoire. Cette atmosphère si particulière, renforcée par le dessin à l’aspect crayonné, est une franche réussite et une force du titre.
Par rapport au deuxième tome, la narration est plus digeste puisque les parcours parallèles de Puryo et d’Agasa finissent par se rejoindre. La décision finale de Puryo peut surprendre mais lorsqu’on pense au fonctionnement du Temple, ce n’est pas réellement une surprise. La froideur et le détachement du personnage s’explique et encore une fois il s’en dégage une profonde tristesse.
Cependant, la frustration demeure car l’autrice n’a pas pu aller au bout de ses idées. Elle l’avoue en fin de tome. L’univers créé était d’une richesse incroyable, bien qu’obscur sur de nombreux points et surtout magnifiquement captivant. Fatalement lorsque nous tournons la dernière page, un sentiment de trop peu, d’inachevé apparaît, surtout lorsque nous repensons à la farandole d’intrigues distillées depuis les premières pages. C’est rageant. La compréhension de ce monde restera hors de notre portée.
En trois volumes, Kanako Meiji a développé une histoire prenante évoluant dans une ambiance onirique quasi mystique, particulièrement réussie. J’espère que nous aurons l’occasion de lire une autre œuvre de l’autrice.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.
En conclusion
Un monde transformé offre un très bon premier tome grâce à un univers bien construit et mystérieux. La lecture fut passionnante.
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