Un monde transformé

Un monde transformé

Résumé :

Au cœur de la forêt des Dieux, où Humains et monstres coexistent, se trouve le temple de la déesse Gardelan, un lieu pieu empli de mystères. Entre ses murs, la jeune Puryo suit jour après jour un apprentissage rigoureux afin de devenir la grande prêtresse du temple, un statut ô combien important, égal à celui d’un roi. Seulement, au sein de ce bâtiment se cache un étrange pouvoir et de nombreux secrets que même les plus anciens pensionnaires ignorent et qui risquent peut-être bientôt d’impacter sur la vie de l’apprentie grande prêtresse. Source : Ototo

Avis principal par Beldaran

Cet automne la collection fantasy des éditions Ototo s’est enrichie de trois titres. Ainsi, après le plaisant Mythical Beast Investigator, je découvre Un monde transformé, courte série en trois volumes. J’ai vraiment apprécié l’ambiance de l’œuvre dont la lecture s’est révélée surprenante et captivante.

L’ouvrage s’ouvre sur quelques lignes introductrices et une carte du continent Ho’shi qui nous permet de situer le Temple de Gardelan, lieu où se déroule principalement l’histoire du tome. Il est délicat de cerner l’époque dans laquelle se déroule le récit, tellement la localité semble hors du temps. Depuis la dernière guerre qui a touché le continent, le Temple de la déesse Dela vivote au cœur d’une forêt hostile où il ne faut pas quitter le sentier, sous peine de croiser de terribles créatures. Au fil des pages, nous glanons des informations sur ce monde déroutant mais aussi étrangement fascinant. En arrière-plan, se dessinent des intrigues politiques et des jeux d’influences entre les différents temples et la royauté. Cependant, le mystère principal demeure au sein même du temple de Dela, avec son apprentie prêtresse qui soulève de multiples questions et les diverses divinités qui jouent un jeu trouble.

J’ai vraiment apprécié la construction du récit qui débute comme une sorte de tranche-de-vie, en présentant le fonctionnement du village et ces coutumes particulières comme la fête d’Hesu. Les dernières pages sont réellement surprenantes, voire choquantes car totalement inattendues et donnent vraiment envie de connaître la suite. L’ensemble est passionnant grâce à un univers très travaillé et riche. Quelques notes d’humour viennent alléger le récit.

Nous suivons le quotidien de l’apprentie prêtresse Puryo dont le changement de comportement à l’extérieur du temple est étonnant mais donne une certaine épaisseur au personnage. Elle est agréable à observer. Elle a une amie au village, Ezline qui apporte un autre regard sur la forêt et le temple. Elle est débrouillarde et ne mâche pas ses mots. Deux nouveaux personnages apparaissent dans la seconde partie du volume et devraient devenir récurrents comme Agasa qui est drôle malgré elle. Naturellement, les divinités occupent une place importante dans le temple de Dela et ont un fonctionnement très différent des mortels.

L’ambiance mystérieuse de l’histoire est renforcée par les graphismes. Le trait est fin et particulier avec un côté très crayonné. J’aime beaucoup.

L’édition est correcte avec un papier souple de bonne qualité. La traduction signée Yoan Giraud est pertinente.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.

Tome 2 par Beldaran

Un Monde Transformé T2

La dernière page du tome 1 nous laissait sur un moment de grande tension, nous donnant fortement envie de connaître la suite, surtout que dans son ensemble la lecture c’était révélée captivante. J’étais donc impatiente de découvrir les évènements du volume 2. Cependant, je sors quelque peu déçue de ma lecture, la faute à une narration totalement explosée.

La construction du premier volume était très intéressante et surtout lisible, tout en instaurant une ambiance particulière, quasi mystique. Si l’atmosphère reste inchangée dans le tome 2, ce qui est plaisant, la narration ne suit pas. Les évènements sont précipités et certains sont incompréhensibles, ce qui est le plus gros problème. Nous saisissons le rôle pernicieux joué par les cinq sages dont le but semble finalement assez simple, tuer l’ennui. Ils ne sont pas présentés. Heureusement, en début de volume, quelques informations sont données les concernant mais c’est faible. Je pense que le pire, c’est l’histoire qui se forge autour du personnage d’Agasa qui paraît totalement détachée de la trame principale et dont je cherche l’intérêt, surtout qu’elle a un impact dramatico comique sur le fonctionnement du temple.

Là-dessus, Kanaka Meiji rajoute des personnages et dévoile le clan Clark par le biais du prince Enakin. Encore une fois, c’est le grand flou. Par le biais d’un flash-back nous devinons qu’il se rapproche d’un être comme Minmi mais le fait est vite balayé et le récit passe à autre chose.

De nombreux éléments nous font comprendre que la chorale, annoncée dans le premier volume, ne devrait pas se passer comme prévu, avec des intrigues divines et humaines qui s’entremêlent dans un imbroglio mystique.

Cependant, dans ce marasme se distingue la figure de la 14e Grande prêtresse qui intrigue très fortement et qui nous interroge sur l’existence même du temple Dela, qui fait figure de protagoniste principal de l’œuvre finalement. Le sanctuaire donne l’impression d’être une entité vivante qui grouille d’êtres plus ou moins terrifiants. Par le biais de la « pierre » il semble interagir directement avec les prêtresses dans une sorte de système d’échange équivalent.

Puryo est à l’image du récit, froide et j’avoue avoir du mal à m’attacher au personnage. Elle prend une décision d’importance dans les dernières pages, décision qui m’a laissée assez perplexe mais qui devrait nous faire voir du pays.

Les notes d’humour sont rares ce qui est une bonne chose car cela ne fonctionne pas.

L’ambiance si particulière du titre ne sauve pas le tome. L’intérêt de l’histoire est totalement annulé par une narration hachée qui nous perd. Cependant, je lirai le dernier volume car le récit autour de la 14e prêtresse m’intrigue et surtout car j’espère retrouver l’excellente impression laissée par le tome 1.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.

Tome 3 par Beldaran

Un Monde Transformé T3

Le tome reprend au moment de l’annonce choc de Puryo qui manifeste le désir d’aller retrouver la 14e grande prêtresse et surtout son journal, afin de mieux comprendre le temple et son rôle. L’apprentie prêtresse part donc à l’aventure accompagnée d’Enakin qui n’en demandait pas tant. Sur sa route, elle fait la rencontre d’un personnage important, déjà aperçu dans les tomes précédents qui transporte avec lui une nouvelle intrigue autour des kehinumanien.

A travers les propos de l’homme et les flash-backs sur la 14e nous cernons les contours du temple, entité grouillante et monstrueuse qui a besoin des humains pour vivre et nous le comprenons avec la chorale. Grâce à la quête de Puryo nous en apprenons plus sur ce monde mais ces quelques connaissances soulèvent de multiples questions qui resteront malheureusement sans réponse.

En parallèle, face à l’action de l’apprentie prêtresse, le temple se protège en choisissant Agasa comme remplaçante. Toute la séquence est dramatico comique, pour un final monstrueusement mélancolique et choquant. Kamako Meiji utilise toujours quelques notes d’humour pour ponctuer son récit, ce qui accentue l’ambiance terriblement étrange de l’histoire. Cette atmosphère si particulière, renforcée par le dessin à l’aspect crayonné, est une franche réussite et une force du titre.

Par rapport au deuxième tome, la narration est plus digeste puisque les parcours parallèles de Puryo et d’Agasa finissent par se rejoindre. La décision finale de Puryo peut surprendre mais lorsqu’on pense au fonctionnement du Temple, ce n’est pas réellement une surprise. La froideur et le détachement du personnage s’explique et encore une fois il s’en dégage une profonde tristesse.

Cependant, la frustration demeure car l’autrice n’a pas pu aller au bout de ses idées. Elle l’avoue en fin de tome. L’univers créé était d’une richesse incroyable, bien qu’obscur sur de nombreux points et surtout magnifiquement captivant. Fatalement lorsque nous tournons la dernière page, un sentiment de trop peu, d’inachevé apparaît, surtout lorsque nous repensons à la farandole d’intrigues distillées depuis les premières pages. C’est rageant. La compréhension de ce monde restera hors de notre portée.

En trois volumes, Kanako Meiji a développé une histoire prenante évoluant dans une ambiance onirique quasi mystique, particulièrement réussie. J’espère que nous aurons l’occasion de lire une autre œuvre de l’autrice.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.

  • Scénario
  • Dessin
4

En conclusion

Un monde transformé offre un très bon premier tome grâce à un univers bien construit et mystérieux. La lecture fut passionnante.

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