Avis principal par Kûkaku
Encore un joli petit one-shot de la part de Junko, j’ai vraiment aimé!
Cette fois, on fait la connaissance de Sakai, étudiant grand passionné de cuisine qui entretient le rêve d’ouvrir un jour son restaurant. Mais voilà, après une première année déjà difficile, il craque en ce début de seconde année. Il n’arrive plus à suivre le rythme de ses cours, et habite vraiment loin de son école, ce qui ne lui laisse donc pas le temps de se reposer comme il le devrait. Manque de moyens oblige. Sakai n’a en effet pas les moyens de se payer un appartement plus proche. Malgré tout, un beau jour, un de ses amis lui fait une proposition en or : une chambre en colocation, dans une belle maison relativement proche et avec un loyer misérable. Sakai saute donc sur l’occasion, et tout lui semble parfait jusqu’au jour où il emménage et découvre le pourquoi de ce loyer misérable. Il fait dans le même temps connaissance avec ses trois nouveaux colocataires, trois beaux jeunes hommes. L’un est étudiant en droit, l’autre rêve de devenir acteur et le propriétaire de la maison gagne sa vie aux jeux -d’après ce que j’ai compris-. Une belle brochette de jeunes gens, qui en plus de cela, est tombée sous le charme de la cuisine de Sakai après un seul repas. Parmi eux, Shouhei, futur acteur, aura tendance à se faufiler dans le lit de notre protagoniste après avoir un peu trop bu, et son beau sourire ne manquera pas de lui faire bientôt fondre le cœur
Ce que j’ai énormément apprécié ici, c’est que tout se fait en douceur et délicatement. Au début, aucune mention de tendance gay chez les personnages n’est faite -je me demande même s’ils étaient censés avoir un quelconque lien avec le monde homosexuel- et pourtant, tout se fait de manière tellement naturelle.La relation se tisse petit à petit entre Sakai et Shouhei, sans même insister sur le fait qu’ils finiront ensemble mais tout en le laissant deviner (ben oui, qui d’autre que lui quoi?). J’ai vraiment trouvé très drôle l’évènement qui a allumé le feu de l’amour chez nos deux personnages, c’était plutôt inattendu, mais tellement hilarant. Et encore, même après cet évènement, rien ne nous laisse vraiment savoir si les personnages sont gays ou pas. On n’aborde absolument pas le thème souvent présent du conflit hétérosexuel-homosexuel dans ce tome, et c’est sûrement ce qui a rendu le tout si naturel et coulant. C’est vraiment un yaoi dans lequel la relation qui se tisse petit à petit entre les deux protagonistes est traitée tellement « normalement », comme si cela allait de soi, et j’ai réellement apprécié. Junko fait preuve ici d’encore plus de délicatesse et de légèreté que dans les œuvres précédentes que j’ai pu lire, et c’est vraiment un très bon point.
Ne négligeons pas non plus qu’à côté de l’histoire Sakai-Shouhei, elle continue de faire avancer un peu les rêves respectifs de nos héros, même si cela devient bien plus secondaire que dans les deux premiers chapitres.
Petit point qui m’a un peu déçue malgré tout, c’est la tentative de relation Honda-Tsubasa, qui n’est pas réellement aboutie, on ne sait pas trop ce qu’ils deviennent à la fin du tome et ça m’a un peu déroutée. Peut être va-t-elle leur consacrer un one-shot futur -ou peut être déjà sorti, mais que je connais pas?- mais j’ai trouvé ces quelques allusions un peu déplacées puisque n’aboutissant nulle part.
Bref, à côté de ça, on retrouve sa patte bien caractéristique, ses traits et son chara-design vraiment jolis. Chaque personnage a son look et ses expressions bien a lui, et ils sont tous tellement mignons lorsqu’ils sont heureux ou gênés. La façon que Junko a de dessiner des personnages gênés ne cessera de me faire sourire tellement c’est adorable.
A côté de ça, je me trompe peut être, mais j’ai pensé que ses traits étaient un peu plus affirmés et que la différence entre ses personnages adolescents, de Konbini-kun par exemple, et ses étudiants ou plus, ici, était bien visible. Il est parfois difficile de faire la différence entre un homme de 16-19 ans et un de 21-25 ans dans les mangas, mais ici, j’ai trouvé à tous un air surement un peu plus mature que dans les précédentes œuvres que j’ai pu lire d’elle.
Sinon, les personnages sont bien sympathiques à suivre. On ne peut que tomber sous le charme de Sakai, si passionné et dévoué à la cuisine et tellement adorable. Il suffit que quelqu’un aime ses plats pour qu’il rayonne de joie, et c’est franchement mignon, tellement simplet. On se fait également rapidement séduire par Shouhei qui est tout aussi mignon et simplet que le premier.
Le seul petit bémol est, pour en revenir à Tsubasa et Honda comme précédemment, que ceux-ci ne sont pas assez aboutis. On en apprends un peu sur eux lors d’un chapitre bonus, ou durant diverses petites interventions de leurs parts, mais l’histoire qui les entoure reste inachevée et laisse un petit vide en suspens. J’en aurais aimé plus de leur côté.
Enfin, dernière petite critique, le titre un peu nianian-tisé en français. Bon, ok, Le Prince de la Recette littéralement en japonais, ce n’est pas non plus un très beau titre, mais Un Amour de Cuisinier, ça fait un peu niais je trouve. Enfin, avec un titre original pareil, je conçois totalement qu’il soit difficile de trouver un titre français relativement correct. On passera donc outre ce petit hic.
En conclusion
Une très bonne lecture, très agréable -malgré le petit flottement final-, que je conseille à toutes sans hésiter
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