Avis principal par Beldaran
Nouveauté Kazé de la rentrée, voici Tokyo Shinobi Squad, shônen sur-vitaminé réalisé par un duo dont c’est la première série publiée, Yûki Tanaka au scénario et Kento Matsuura au dessin. Le manga s’est arrêté de façon plutôt précipitée dans le Jump et totalise trois volumes. Après la lecture du tome, je peux comprendre pourquoi, malgré quelques points sympas.
2049, le Japon a basculé dans la décadence et sa capitale n’est plus que l’ombre d’elle-même, gangrénée par une criminalité croissante où règne la loi du plus fort. Cette transformation radicale de la société nippone est le résultat d’une large ouverture sur le monde grâce à des moyens de transports futuristes. Heureusement que le scénariste précise ne pas faire de politique dans la préface.
Dans cet univers sombre (j’espère qu’il sera plus développé par la suite car c’est léger), où pullulent les politiciens véreux et la mafia, travaille dans l’ombre pour restaurer l’ordre et la justice, les shinobi. En fait, ils ne sont pas vraiment dans l’ombre, puisqu’ils sont chapeautés par un syndicat et sont regroupés en différents clans. Certains agissent d’ailleurs plutôt comme des mercenaires sanguinaires que des justiciers. Des shinobi au XXIe siècle, pourquoi pas, l’idée est assez sympa mais je n’ai pas été emballée par le traitement.
A l’image des shônen qui sortent à la pelle depuis une décennie, la narration est très rythmée. Les événements s’enchainent très rapidement, pas le temps de souffler, ni de s’attarder sur le contexte ou les personnages ou de prendre le temps de développer une intrigue solide. Il y a bien un pseudo fil rouge qui se devine autour du jeune Enh et des cinq rouleaux de Kai mais c’est maigre pour l’instant.
Finalement nous suivons plusieurs affaires gérées par l’escouade de Jin qui nous présente la noirceur de Tokyo et surtout de certains de ses habitants mais c’est poussif. La surprise vient peut-être de la personne qui raconte le récit, ce n’est pas Jin mais le garçon qu’il a sauvé dès les premières pages, Enh qui s’en charge. C’est plutôt intéressant.
L’histoire est dynamique et ponctuée de nombreuses scènes d’action vraiment variées, ce qui est appréciable. En revanche, je ne m’attendais pas à ce que les capacités des shinobi fassent basculer le récit dans le genre fantastique. Naturellement, cet élément permet aux auteurs de s’en donner à cœur joie puisque le champ des possibilités devient immense.
Fatalement, nous avons droit à quelques pages de fan-service par le biais de l’unique protagoniste féminin.
La galerie des personnages est assez riche. L’escouade de Jin est composée de trois personnes, maintenant quatre avec le jeune Enh. Jin est un adolescent particulièrement puissant qui possède un fort sens de la justice : classique. On sait finalement peu de choses sur lui pour le moment. Le personnage féminin, Papillon, possède un pouvoir qui la déshabille un peu lorsqu’elle l’utilise : logique. C’est la tête pensante qui révèle dans les dernières pages, un point surprenant de son passé. Taiga est brillant mais a le sang beaucoup beaucoup trop chaud. Sa capacité m’a sidérée. Le petit dernier Enh est un jeune thaïlandais à la recherche de son père qui protège un rouleau puissant. Son pourvoir est intéressant et particulièrement utile. A voir comment leur groupe va évoluer et surtout j’espère que nous en apprendrons plus sur les protagonistes.
En ce qui concerne les dessins, pour une première œuvre c’est franchement bon, même si le design de Jin est plutôt classique pour du shônen. Le trait est fin et maîtrisé. Les scènes d’action sont bien construites avec de chouettes angles de vues pour un rendu immersif. Les pleines pages sont vraiment sympas.
L’édition est dans les standards de l’éditeur. Le papier est souple, sans transparence avec une qualité d’impression correcte. J’ai eu du mal avec la traduction signée Lilian Lebrun. Je l’ai trouvé limite par moments mais peut-être est-ce la même chose dans la version japonaise.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditons Kazé.
En conclusion
Tokyo Shinobi Squad est un shônen classique à l’histoire brouillonne mais au dessin très sympa.
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