Avis principal par Beldaran
En février dernier, les éditions Kana ont lancé un nouveau shônen dans leur collection Dark, avec une belle publicité et la sortie simultanée des deux premiers volumes sous la forme d’un coffret, Tôgen Anki, la série qui nous fait voir rouge !
Le fait que l’idée de base s’articule autour de la légende de Momotarô me plaisait bien. D’ailleurs, pour les curieuses et curieux, sachez qu’actuellement est diffusé au Japon, un tokusatsu qui reprend la légende de Momotarô : « Don Momotaro! Hey yo! Nipponichi! » (il s’agit de la formule de transformation), ça vaut le coup d’œil.
Bref, le manga est toujours en cours de publication avec neuf volumes et nous permet de découvrir le travail de Yura Urushibara. La lecture des deux tomes m’a fait prendre conscience que je n’accroche plus aux récits qui reprennent tous les codes d’un shônen standard. Il n’y a pas de surprise, même si dans le cas présent, c’est le scénario qui pèche (oui, j’ai osé).
De la Légende de Momotarô n’a été conservé que l’affrontement contre les Oni. D’un côté se trouve les descendants de l’humain regroupés au sein de l’Agence Momotarô où, ils ont tous des noms qui commence par « momo » et, en face, se trouve le clan des Oni, placée sous l’appellation *roulements de tambours *… l’Agence des Oni. Les premiers considèrent les seconds comme de la vermine et les seconds tentent de se protéger comme ils peuvent. Pour le moment, l’auteur offre une vision manichéenne, inversée, puisque les humains sont méchants et torturent les enfants qui ont du sang oni dans les veines. Sur ce contexte fort peu développé, se greffe une histoire de vengeance (en fait deux) avec la tête à claques, en crise existentielle, Shiki. J’ai beaucoup de mal avec le personnage.
Le scénario suit le cahier des charges avec un récit qui démarre vite et qui met en place de l’action, du sang, beaucoup de sang et des larmes. Nous avons droit à la découverte de nouvelles capacités pour Shiki, grâce à un super prof, Naito Mudano qui est cliché mais je l’aime bien, enfin surtout son parapluie. On enchaine avec la formation de Shiki et l’épreuve de Kakashi avec ses clochettes, sauf qu’elles ont été remplacées par des balles. Je saisis l’intérêt de la manœuvre, cela permet de présenter les capacités de chacun mais tout est si prévisible. Alors non, pas tout, le Tapir Express, est une idée formidable. En revanche, nous n’aurons jamais la fin de l’épreuve qui passe à la trappe, comme ça, afin de faire basculer le récit dans l’horreur des rues de Kyoto, à cause de deux membres du clan Momo, dont un qui a revisité la partie portant sur les animaux de la Légende de son ancêtre. C’est dégoutant mais cela correspond bien au protagoniste.
Si je résume, l’intrigue principale ne casse pas trois pattes à un canard mais l’auteur lance quelques pistes intéressantes. Le récit est dynamique mais manque de fluidité entre les différents passages importants. C’est souvent abrupt.
L’aspect de l’histoire qui ressort vient des capacités des personnages à combattre avec leur sang, à la manière de Zapp dans Blood Blockade Battlefront. Cela offre des scènes d’action bien fichues et on sent que l’auteur mise sur le côté bourrin sanglant de son titre.
En ce qui concerne les personnages, je n’ai rien à ajouter sur Shiki et les autres, ces futurs compagnons de classe, sont l’incarnation des stéréotypes du genre. C’est désespérant et à mon sens un des gros points noirs de la série. Cependant, j’insiste sur le tapir express qui est une super idée !
Les graphismes sont classiques à l’image de l’histoire. Il n’y a pas de grosses prises de risque dans le design des personnages. En revanche, le rendu poisseux du sang fonctionne et offre des pleines pages saisissantes. L’auteur maîtrise la partie sanglante qui renforce l’ambiance malsaine du titre quand il le faut.
L’édition est correcte. Le format des tomes correspond à celui de la collection shônen donc il est plus petit que ceux de la collection Dark. Le papier est fin mais sans transparence. La traduction, signée Aline Kukor, est convaincante.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Kana.
En conclusion
Tôgen Anki s’appuie sur une idée originale mais la construction du récit et les personnages restent classiques. Dommage.
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