The Night Beyond the Tricornered Window

The Night Beyond the Tricornered Window

Résumé :

Kôsuke Mikado est un employé dans une librairie à qui il arrive de voir des choses étranges et inexplicables. De son côté, Rihito Hiyakawa est un exorciseur professionnel peu sociable. Ce dernier décèle les aptitudes exceptionnelles de Mikado et l’oblige quasiment à travailler pour lui pour l’aider à résoudre certaines des affaires dont il s’occupe. Les deux hommes se retrouvent alors mêlés à une incompréhensible histoire de meurtres… Duo singulier de personnalités opposées face à de multiples affaires paranormales inextricables, le tout saupoudré d’une bonne dose de fantômes et de revenants ! Source : Taifu

Avis principal par Beldaran

Au mois de juillet, nous avons enfin pu mettre la main sur les deux premiers tomes de la série, The Night Beyond the Tricornered Window, aux éditions Taifu. Elle est signée Tomoko Yamashita et totalise dix volumes. Grâce aux éditions Kana nous connaissons l’autrice pour sa magnifique tranche-de-vie, Entre les lignes dont je vous conseille très fortement la lecture.

L’adaptation animée de The Night Beyond the Tricornered Window a été diffusée l’année dernière sur la plateforme Crunchyroll. J’avais apprécié le visionnage, malgré quelques points donc, j’étais impatiente de lire l’œuvre originale. Je sors très emballée par ma lecture qui me permet de constater que l’anime est passé totalement à côté de la relation entre Mikado et Hiyakawa, en même temps, adapter dix volumes en douze épisodes.

La rencontre entre Mikado et Hiyakawa est déroutante et intrigante, à l’image de l’histoire. Les premiers chapitres proposent différentes enquêtes paranormales qui, nous présentent le travail de nettoyage réalisé par Hiyakawa qui a gagné en efficacité grâce Mikado qui subit les évènements. Cet effet d’attraction/répulsion qu’éprouve Mikado pour son partenaire est parfaitement exploité tout au long des pages et, renforce l’ambiance particulière du titre.

Derrière la succession de nettoyage des esprits du duo, se cache une intrigue plus complexe, tortueuse, grâce à l’apparition d’un personnage féminin intriguant. Le traitement de ce fil rouge s’équilibre avec le reste et notamment le développement du lien étrange et quelque peu malsain qui unit, de force, Mikado à Hiyakawa. La présence d’un voyant pas comme les autres met en lumière la bizarrerie et la violence d’Hiyakawa.

Les phénomènes paranormaux s’enchainent et sont très variés. Certains sont sordides, d’autres surprenants mais le déroulé de la résolution est toujours très bien construit.

Les influences Boy’s Love sont bien présentes que ce soit dans les dialogues à double sens ou bien dans la façon dont Hiyakawa utilise l’hyper-sensibilité aux esprits et autres malédictions de Mikado, en « entrant » en lui. Cela créé souvent des décalages d’ambiance qui rendent l’histoire encore plus intéressante à suivre.

D’ailleurs, l’atmosphère instaurée, minutieusement travaillée par l’autrice, est parfaite car nous fait passer de l’angoisse à la légèreté, tout en conservant une sensation pesante. C’est assurément une des forces du titre.

A noter que l’intrigue monte d’un cran dans le deuxième tome. L’histoire est encore plus captivante.

Au cœur du récit se trouve deux personnages principaux que le hasard réunit et dont l’autrice décortique les âmes avec finesse. Kôsuke Mikado serait un libraire banal s’il n’avait pas la capacité de voir les esprits. Ces êtres le terrifient au plus haut point depuis l’enfance. Il a développé des techniques d’évitement jusqu’à ce qu’il croise la route de l’exorciseur aux méthodes douteuses, Rihito Hiyakawa. Si Mikado est un homme gentil, serviable qui subit les évènements, Hiyakawa est plus retors. Il a du mal avec les interactions sociales, point que Mikado vient lisser. En revanche, dans le tome 2 il devient plus instable et extrême envers Mikado. Cela interroge fortement pour la suite de leur relation qui n’est pas romantique pour le moment mais qui n’en reste pas moins fusionnelle.

Les dessins de Tomoko Yamashita sont épurés. Le trait est fin et fait la part belle aux personnages qui occupent toutes les cases. J’aime beaucoup le soin apporté aux yeux. Le design des esprits est simple mais souvent percutant. La mise en scène est d’une grande clarté.

L’édition est correcte. Le papier est souple mais légèrement transparent. Les illustrations couleurs en début de volume sont magnifiques. La traduction signée Nicolas Pujol est convaincante. J’apprécie le travail réalisé sur les jaquettes avec des effets très sympas.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu.

Tome 3 par Beldaran

The Night Beyond the Tricornered Window T3

En octobre, nous avons eu droit à une double dose du formidable travail de Tomoko Yamashita, avec en début de mois le troisième tome de The Night Beyond the Tricornered Window et en fin, le sixième volume de Entre Lignes publié aux éditions Kana.

Après la lecture de ce tome, je peux l’écrire, je suis totalement conquise par l’histoire et par son ambiance si particulière. L’autrice déroule son récit au cœur d’une atmosphère froide, entretenue par un humour morbide et une relation quelque peu malsaine entre les personnages principaux.

La narration est assez lente. La lenteur associée à l’ambiance singulière offre une lecture absolument unique et fascinante.

Le récit prend le temps mais, nous en apprenons plus sur les protagonistes comme le duo Erika/Sakaki, notamment en ce qui concerne l’environnement familial de la lycéenne et ce n’est pas fameux. Sakaki apparaît comme un pilier dans la vie de la jeune fille. Leurs échanges sont amusants et désamorcent le quotidien angoissant et terrifiant d’Erika. L’aspect pesant est amplifié par l’apparition d’un personnage énigmatique, sans morale qui s’impose comme l’antagoniste. L’homme, le professeur, permet de relier entre elles, les différentes affaires de meurtres et de disparitions. A noter que l’homme est puissant, très puissant. Il présente une psychologie instable et semble tenir Erika dans sa toile. L’adolescente nous apparaît plus fragile et attachante. Sa rencontre avec Mikado et Hiyakawa devrait faire bouger les lignes. Erika ressemble à une adolescente lorsqu’elle croise Mikado.

Notre super binôme de détectives se dévoile un peu plus, ou du moins, nous arrivons à cerner leur psychologie. Hiyakawa est indifférent aux autres, qu’ils ne semblent pas réellement voir. Mikado fait office d’exception ce qui explique son comportement quelque peu dérangeant. Si pour Hiyakawa, l’attachement qu’il éprouve pour Mikado s’exprime de manière malsaine depuis le début, nous pouvions douter des sentiments de Mikado. Un passage vient éclaircir ce qu’il ressent et le passage est représentatif de l’ambiance du titre car cela commence de manière limite avec un Hiyakawa qui s’assoie sur la notion de consentement mais, la fin se révèle touchante.

Si le tome s’articule autour de l’apparition du professeur, le premier mystère fait apparaître la Ophélie de Hamlet. L’affaire est aussi énigmatique que dérangeante.

Le découpage de Tomoko Yamashita est d’une efficacité redoutable. Il renforce l’aspect détaché du récit. Le travail sur les yeux des personnages est fascinant. J’adore les illustrations des chapitres avec une mention spéciale pour celle du 17 qui m’a captivé.

The Night Beyond the Tricornered Window est un polar ésotérique toujours plus captivant et intrigant. Heureusement, la suite arrive à la fin du mois.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu Comics.

Tome 4 par Beldaran

The Night Beyond the Tricornered Window T4

La lecture de ce tome m’a fait prendre conscience de la médiocrité de l’adaptation animée de 2021 qui n’a pas su saisir la subtilité de l’œuvre et qui est passée totalement à côté des relations entre les personnages.

Le volume met en lumière l’évolution de Mikado. Il prend conscience de son interaction problématique avec Hiyakawa et fait tout pour trouver une juste place dans leur relation ambiguë. De fait, Mikado retrouve les autres personnages, comme Keita ou Erika. Il se lance dans la résolution d’énigmes horrifiques, malgré sa peur, ce qui démontre un changement dans son comportement. Hiyakawa l’a trainé de force dans le monde des créatures, à lui de reprendre la main sur son existence et voir ce qu’il peut faire.

 Le chapitre qui ouvre le bal dévoile un mystère bien glauque où l’autrice tire le fil de l’horreur de main de maître, tout en subtilité. Le moment est angoissant à souhait avec la tension qui est entretenue par une mise en scène soignée et des dialogues travaillés. La résolution est merveilleuse. Hanzawa est le personnage qui apporte un équilibre parfait au récit.

Mikado change au fil des affaires surnaturelles. Les méthodes d’Hiyakawa ne lui conviennent plus. Il se révolte mais ne reçoit que de la perplexité de la part d’Hiyakawa qui ne comprend pas ce qu’il fait de mal. Les deux personnalités s’éclairent l’une l’autre et tout ça donne envie de connaître le développement de leur relation, dont certaines situations transpirent fort les codes du boy’s love.

L’échange entre Erika et Mikado offre une nouvelle vision de la lycéenne. C’est terrible et dramatique. Une nouvelle fois, Tomoko Yamashita nous fascine car elle fait juste ce qu’il faut pour présenter l’horreur de la situation et nous mettre mal à l’aise. Je suis totalement captivée par sa manière de raconter l’histoire et de proposer des personnages aussi nuancés.

La narration est plus enlevée que dans le tome précédent mais l’autrice nous surprend avec l’apparition inopinée d’un flashback qui nous apporte beaucoup d’informations.

Le dernier chapitre secoue tout ce beau monde en offrant des réponses et en soulevant un tombereau de questions. Le nœud de l’intrigue se resserre autour du cou des personnages.

Je me répète au fil des chroniques mais, le travail sur les yeux des protagonistes est excellent. Les yeux font véritablement office de fenêtre sur l’âme et par leur biais, Tomoko Yamashita parvient à nous transmettre de multiples émotions. C’est fascinant.

En bref, j’adore toujours autant lire cette série qui est captivante et intrigante à souhait. Malheureusement, le rythme de parution semble ralentir, puisque nous n’aurons pas de tome ce mois-ci. C’est compréhensible mais c’est dommage. (Oui, je veux la suite).

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu Comics.

Tome 5 par Beldaran

The Night Beyond the Tricornered Window T5

MA-GIS-TRAL ! Ce tome est absolument magistral et passionnant. L’illustration couleur en première page est magnifique et donne le ton. Si vous n’avez toujours pas commencé cette série mais, qu’attendez-vous !

Toutes les intrigues développées par Tomoko Yamashita s’entremêlent pour se rejoindre grâce à une brillante et intelligente construction du récit. Le tome est impossible à lâcher : l’autrice lie à son fil conducteur deux saynètes annexes, à la fois simples et terrifiantes.

La première marque une coupure après la fin mouvementée du tome précédent. C’est une simple histoire de malchance que la mise en scène rend particulièrement flippante : cours Mikado ! Cours !

La seconde permet à Keita, le voyant, de rejoindre le duo pour une action commune. Ce dernier montre à Hiyakawa une autre manière possible de travailler, plus douce et respectueuse des esprits et donc des morts. Hiyakawa reste égal à lui-même mais Mikado s’émancipe et tente des choses en solo. Le dernier échange entre Keita et Mikado est parfaitement mis en scène.

Le gros du volume s’articule autour de l’inspecteur Hanzawa et finalement de sa rencontre avec Hiyakawa. Dans les faits, l’entièreté du tome tourne autour de ce flashback qui apporte son lot de révélations chocs mais surtout la narration est absolument géniale. La manière dont le passé s’insinue dans le présent pour mieux l’éclairer, c’est excellent. Oui, je n’ai plus de superlatifs.

Le passé de Hiyakawa est ignoble. Il s’est libéré seul mais y a laissé des plumes, comme il le dit lui-même : il a détruit car on l’a détruit. Tout le passage qui conduit à l’explosion de la libération est étouffant. Par le biais d’un découpage pertinent, l’autrice maîtrise son ambiance oppressante et les réactions d’Hiyakawa sont en décalage avec la scène cauchemardesque. Sa manie de boulotter n’importe quoi vient de là.

La boucle est bouclée lorsqu’il rencontre Mikado à la librairie pour la première fois : il a trouvé son destin qui, lui ne comprend pas grand-chose au début.

L’inspecteur Hanzawa, ce lui qui ne croit en, presque, rien se dévoile un peu plus. Nous découvrons son épouse et lors d’une seule et unique case, sa fragilité. C’est beau. Je pourrais passer de longues minutes à observer certains passages du titre, tellement l’autrice arrive à transmettre les émotions avec peu d’éléments.

Pour le meilleur et pour le pire cela s’accélère du côté de Erika qui se trouve dans une position compliquée. Fait qui devrait avoir des répercussions sur notre binôme d’exorciseurs.

Un autre tome excellent et oui c’est possible, qui nous amène à la moitié de la série (déjà). L’intrigue principale fait un bond en avant et rend le titre encore plus prenant. Heureusement, le sixième volume est annoncé pour le 30 juin.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu Comics.

Tome 7 par Beldaran

The Night Beyond the Tricornered Window T7

J’ai enchainé la lecture des volumes six et sept. Le sixième tome permet de clarifier la situation d’Erika et de la mettre face à ses choix. C’est un tome fort en émotions où le rôle de soutien de Sakaki apparaît comme primordial. C’est vraiment un chic type.

Le volume sept reprend sur le même ton avec des personnages qui se questionnent : Erika bien sûr, Mikado qui accepte d’avoir quitté la « normalité » et Hiyakawa qui est bousculé par les réactions de Mikado mais surtout par le retour de la secte de la Paume Illuminée dans son existence.

Tomoko Yamashita utilise les deux premiers chapitres pour retrouver sa formule, une créature par chapitre, tout en travaillant les relations entre ses personnages. Ainsi nous avons droit à un moment entre Mikado et Hiyakawa qui doivent régler un problème de chaine : « si tu n’envoies pas blabla à 10 personnes tu seras maudit ». Cela m’a ramené à mes années lycée, ahah. La distance entre les deux hommes semble se réduire grâce à Mikado qui fait de son mieux mais les démons d’Hiyakawa sont tenaces. L’autre chapitre nous permet de découvrir Keita dans son élément. C’est un personnage très agréable à suivre qui reste solaire malgré ce qu’il voit. La scène dans son appartement est saisissante et met en lumière son talent d’équilibriste entre la « normalité » et le reste. La manière dont il guide Erika est touchante et fait de lui un véritable professeur, comparé aux horreurs que lui a imposé l’Autre.

D’ailleurs, ce dernier se trouve au cœur du volume et La révélation tombe, même si on pouvait avoir des doutes.

Petit aparté, je me répète, mais l’adaptation animée a vraiment été médiocre sur tous les plans.

Erika a fait un choix pour sa survie et pour changer. Il est donc impératif de trouver la faille du Professeur, le nouveau gourou de la secte de la Paume Illuminée. De nombreux éléments s’imbriquent et l’autrice réalise cela avec tellement de facilité. Autour de l’enquête se cristallise les réflexions des personnages dans un climat où le malsain côtoie l’espoir et l’obscurité, la lumière (oui, toi aussi, fais des belles phrases comme Keita).

La narration mêle une nouvelle fois passé et présent, pour un résultat fascinant. Le passé est la clé de tout.

Le professeur est rongé par la solitude et par ce qu’il s’impose. Le passage est terrifiant car nous le vivons de son point de vue.

Finalement, ce qui fait que ce volume est encore plus captivant que les autres, c’est que chaque personnage s’exprime, s’interroge et fait avancer l’histoire. En quelques cases, nous saisissons le désarroi, l’impuissance puis l’éclair de force de la mère d’Erika. En seulement deux cases, nous embrassons la tristesse de la mère de Mikado.

J’en ai peu parler mais dans le tome 6 comme dans celui-ci, l’autrice arrive à nous transmettre l’horreur de certains moments avec peu d’éléments et une mise en scène soignée. Nous la ressentons grâce aux réactions des personnages.

Avec le tome six place aux visuels de couverture plus lumineux après la noirceur des cinq premiers. Ce changement accompagne parfaitement les transformations de l’histoire, j’aime beaucoup, même si le titre peine à trouver sa place.

Je suis déçue car avec le tome sept nous perdons l’illustration couleurs et le sommaire, bon l’absence de la page couleurs me chagrine plus.

Les lignes du récit ont clairement bougé donc je suis très, très impatiente de lire la suite.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu Comics.

Tome 8 par Beldaran

The Night Beyond the Tricornered Window T8

En ce début d’année, à quinze jours près, deux volumes 9 de deux séries distinctes de Tomoko Yamashita sont parus en France : fin janvier le tome de The Night Beyond the Tricornered Window et aux éditions Kana celui de la série Entre les Lignes. Je vous encourage à lire ces deux excellents titres.

Le volume 9 de The Night Beyond the Tricornered Window est sorti le mois dernier et j’ai oublié de vous présenter le huitième (c’est mal mais je me rattrape). L’intrigue a vacillé dans le tome précédent, déclenchant des remous, perceptibles à la lecture de ce volume : des personnages avancent tandis que d’autres sont perdus.

Nous avions laissé Sakaki dans une mauvaise posture mais Erika démontre qu’elle a changé, qu’elle a pris son destin en main. C’est toujours aussi touchant de voir le lien qui les unit tous les deux. La mère d’Erika se réveille, tard, mais ses actions sont décisives. La réflexion autour de la peur est très intéressante, même si dans les faits, tout ce que propose l’histoire depuis le début est particulièrement pertinent.

Une réunion de crise au sommet de notre petit groupe permet de les rassembler une dernière fois avant que l’intrigue ne rebascule sur le duo Mikado / Hiyakawa. D’ailleurs leur dualité est parfaitement incarnée par le visuel de couverture et l’illustration couleurs (qui est revenue, youhouhou). Mikado avance ce qui pousse Hiyakawa dans ses retranchements qui ne comprend pas. Les vieux démons mais surtout les traumatismes refont surface, personnifiés par le Hiyakawa enfant qui a tellement été brisé qu’il ne tient qu’à une seule et unique chose : sa haine.

Cependant, à trop pousser Hiyakawa, on finit enfermé dans un bocal avec un sacré poisson. La discussion qui en découle affirme la volonté de Mikado de faire comprendre les choses à Hiyakawa. Le jeune homme a changé et sa volonté est plus forte, cependant, à voir, si elle le sera assez pour combler le vide laissé par la haine de Hiyakawa.

Une nouvelle fois, Tomoko Yamashita gère parfaitement l’ambiance de son récit jusqu’au deux derniers chapitres qui nous glissent de manière insidieuse vers le final, car oui, il ne reste que deux volumes. Ces deux chapitres sont magistraux dans leur construction. Nous revenons là où tout a commencé avec un Mikado au centre de la vie des deux hommes (Hiyakawa et le professeur) qu’il plonge dans une incompréhension différente. Le travail sur le regard des personnages est captivant et renforce la puissance de la scène.

Ce qui est merveilleux, c’est que le tome s’arrête de manière brutale, sur Le point de bascule du récit mais l’autrice désamorce tout ça avec une page bonus dans le refuge de Erika et Sasaki qui font face à un problème culinaire.

Un petit mot sur la mise en scène toujours aussi soignée, travaillée et qui renforce les moments clés de l’intrigue. Le trait, fin et délicat de Tomoko Yamashita fait des merveilles.

Nous y sommes, l’histoire se dirige inexorablement vers la conclusion, plus que deux petits tomes dont je vais pouvoir me jeter sur le neuvième qui s’annonce fort en émotions.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu Comics.

Tome 9 par Beldaran

The Night Beyond the Tricornered Window T9

Sans le préméditer, c’est la deuxième fois que j’enchaine les volumes des deux séries de Tomoko Yamashita disponibles en France. Il y a une dizaine de jours paraissait l’avant-dernier tome, le 10, de l’indispensable Entre les lignes, publié aux éditions Kana dont j’espère que l’adaptation animée dynamisera les ventes. En ce qui concerne, The Night Beyond the Tricornered Window, j’ai enfin lu le tome 9, également avant-dernier de la série, disponible depuis le mois de janvier.

La dernière page du volume 8 nous laissait sur un moment de tension où Hiyakawa sombrait dans la désillusion tandis que Mikado restait fidèle à ses principes. Les deux hommes se quittent sur une incompréhension : Mikado regagne le bocal à poisson et Hiyakawa se trouve à tailler la bavette dans la maison du professeur.

Le traitement de la suite est assez surprenant car le groupe accepte la disparition d’Hiyakawa et ne s’inquiète pas des masses. Hiyakawa mit de côté, le récit se concentre sur les conséquences du sauvetage de Sakaki par Erika ce qui offre des dialogues savoureux. Ils fonctionnent vraiment bien tous les deux et leur association passe un cap pour la transformation en aspirateur à esprits.

Le groupe passe en mode destruction de la toile du professeur grâce à un Mikado qui coupe tous les fils grâce à un élément dont on se doute depuis un moment, ce lien qu’il a avec le professeur. Le professeur, justement, profite de la situation pour échanger avec Hiyakawa. Les deux hommes se trouvent unis par la haine d’Hiyakawa que le professeur a élevé. Les passages de tension dans la première partie du volume se focalise sur le dialogue entre les deux et il est terrible d’observer le glissement d’Hiyakawa dont la fréquentation de Mikado a eu une incidence positive sur sa façon de penser. L’influence de Mikado influe également sur la psyché du professeur qui lâche du lest ce qui permet à Mikado et sa mère de récupérer des souvenirs. D’ailleurs ce duel entre Hiyakawa et le professeur est très intéressant à suivre, observer les mécaniques du développement de leur haine respective, sauf qu’il y en a un des deux qui n’a pas basculé dans la monstruosité. Dans ce marasme la présence de Keita est rassurante, par ses petites piques et surtout car c’est quelqu’un sur qui compter.

Les deux derniers chapitres lancent le groupe à l’assaut de la maison du professeur et j’ai beaucoup aimé l’intervention, très cartésienne, de Hanzawa, toujours là, en arrière garde.

Le groupe se divise, en toute logique, car chacun doit occuper la place qui lui correspond le mieux. Erika et Sakaki sont redoutablement efficaces. Keita est brillant et tient la barque. Il ne reste plus que Mikado face au professeur : la confrontation tant attendue.

Toute la construction qui conduit à cet instant capital est superbe et je râle encore sur la médiocrité de l’adaptation animée.

Tomoko Yamashita nous offre un volume parfaitement équilibré où le passé éclaire le présent et où le présent va se faire ramasser par le futur. Au cœur de ce huis clos sordide tous les personnages ont avancé ou s’apprêtent à changer. L’autrice a géré de main de maître leur psychologie.

Tomoko Yamashita excelle dans la mise en scène, sobre et portée par des angles de vue d’une rare intelligence et je pèse mes mots. Le travail sur l’expressivité des personnages est parfait. C’est vraiment un régal pour les mirettes. D’ailleurs, l’illustration couleurs est toujours là et c’est top.

Cet avant-dernier volume tient toutes ses promesses et prépare un final qui s’annonce fort en émotions. J’espère que l’éditeur nous le proposera bientôt, tout comme j’aimerais voir chez nous la publication du tome hors-série.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu Comics.

  • Scénario
  • Dessin
5

En conclusion

The Night Beyond the Tricornered Window s’annonce comme un polar ésotérique soigné et terriblement captivant. Vivement la suite !

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