The Blue Flowers and the ceramic forest

The Blue Flowers and the ceramic forest

Résumé :

Aoko, peintre sur porcelaine, fait la rencontre de Tatsuki, fraîchement débarqué d’Europe. Lorsqu’il dit ne pas être intéressé par la peinture sur porcelaine, celle-ci a l’impression que l’on renie tout ce qu’elle est. Malgré cela, Aoko développe une fascination pour les céramiques blanches dont seul Tatsuki a le secret.
Source : Mangetsu

Avis principal par Beldaran

Un an. Il aura fallu patienter un an après l’annonce du retour de Yuki Kodama en France mais cette fois-ci aux éditions Mangetsu pour tenir entre nos mains tremblantes (comment ça j’exagère), les deux premiers tomes du josei terminé en 10 volumes, The Blue Flowers and the ceramic forest. L’autrice est connue pour le titre en arrêt de commercialisation aux éditions feu Kazé, Kids on the Slope et le recueil Chiisako Garden publié en 2019 chez Vega avant Dupuis.

A la librairie, j’ai mis la main sur les deux derniers exemplaires mais aucune trace des ex-libris donc tristesse.

La lecture m’a ramené en 2017, année où j’ai eu la chance de visiter le village de potiers de Onta (préfecture d’Oita), sur Kyushu, à l’image de la ville du récit, Hasami qui se trouve dans la préfecture de Nagasaki. J’y ai retrouvé l’ambiance, les gestes précis, élégants et le fameux four dragon présenté en fin de tome 2 qui est une structure très impressionnante à observer en vrai. En bref, tout cela pour écrire, que j’ai adoré, que j’ai dévoré ces deux premiers volumes. C’est si loin avril pour la suite.

Aoko est peintre sur porcelaine, métier-passion dans une famille qui a toujours travaillé la céramique. Elle profite de la vie avec légèreté et simplicité, croquant régulièrement des éléments de la nature qui lui servent d’inspiration pour ses créations. Elle travaille dans un petit atelier de poterie où chacun a un rôle précis à remplir. Son quotidien se transforme petit à petit avec l’arrivée du ténébreux, plutôt froid, pas très aimable et peu loquace, Tatuski. Ce dernier revient au pays pour réapprendre les techniques de porcelaine, après avoir vécu en Finlande.
Les petits évènements qui rythment le quotidien de l’atelier permettent aux deux jeunes gens de se découvrir par le biais de leur travail et leur premier challenge : la création de soliflores en série. Les deux campent sur leur position pour finalement apprendre de l’autre et devenir meilleur en tant qu’artisan.

L’utilisation de la poterie comme cadre n’est pas anecdotique et Yuki Kodama glisse des informations sur cette production au fil des pages, de manière naturelle, avec notamment les questions autour de la production en masse de certaines pièces dans le tome 2. On sent la passion de l’autrice pour cet art dont les éléments s’insèrent avec fluidité dans le récit. D’ailleurs la page des remerciements nous permet de prendre la mesure des recherches de documentation par l’autrice.

La narration est d’une grande limpidité et c’est avec beaucoup de plaisir que nous suivons le quotidien tout en douceur de Aoko et de Tatsuki.

La carapace de ce dernier se fendille par moments, l’alcool aidant et on perçoit l’amour du travail bien fait mais, surtout, une ancienne douleur qui le poursuit. L’ensemble est délicat et nous embarque aisément jusqu’à la fin d’un tome 2 qui se conclu sur une bourrasque, annonciatrice de bouleversements pour Aoko.

Le dessin est à l’image de la narration, d’une grande clarté, appuyé par un trait fin et soigné. La mise en scène délicate permet de saisir la psychologie des personnages et la beauté des poteries. C’est absolument parfait, avec l’inclusion à des moments clés, de pleines pages.

L’édition est dans les standards de l’éditeur avec un tome souple pour une prise en main agréable. La jaquette est légèrement transparente et laisse apercevoir les motifs de la couverture, motifs présents en vernis sélectif sur la jaquette. La traduction littérale du titre japonais mais en anglais me dépasse. Le choix des titres anglais me laisse toujours aussi perplexe. Heureusement, le logo titre est soigné. La traduction, signée Mathilde Vaillant, est parfaite.

  • Scénario
  • Dessin
5

En conclusion

Yuki Kodama revient dans notre contrée avec une tranche-de-vie sur la poterie où la romance commence à pointer le bout de son nez. C’est beau. C’est délicat. C’est un coup de cœur.

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