Avis principal par Aela
Spiritual Princess est la nouveauté shôjo de Kazé sortie au début de l’année 2018 et il est signé d’Iwamoto Nao. C’est la première fois que cette mangaka est éditée en France, et nous pouvons donc la découvrir avec un manga qui a remporté de nombreux prix comme le Prix Flower Comic, (2004), le Prix du Meilleur shôjô au Grand Prix Shogakukan (2009), ou encore le Prix des Libraires (2017). Prépublié dans le magazine Flowers de 2007 à 2014, Spiritual Princess est donc terminé au Japon et compte 12 tomes. A l’heure où j’écris ces lignes (Août 2018), Kazé a sorti 4 tomes au rythme d’un tome tous les 2 mois. Je ne suis pas une grande cliente des shôjo fantastiques, j’en ai quelques uns dans ma mangathèque mais ce n’est pas ce que l’on retrouve le plus. L’annonce de l’arrivée en France de Spiritual Princess avait titillé ma curiosité, mais je n’avais pas eu l’occasion de me pencher sur ce manga avant aujourd’hui.
La couverture est très jolie, il faut bien la regarder car elle fourmille d’informations. L’œil est rapidement attiré par l’héroïne mais la composition est intéressante. Au premier coup d’œil, j’aurais pu dire que Spiritual Princess était une romance scolaire, mais la présence du corbeau, du renard et du lapin indique clairement une autre direction et le tengu vu de dos sur le terrain de sport donne, lui, clairement le ton. Je la trouve vraiment chouette cette couverture. Il me tarde maintenant de découvrir ce qu’il se cache dessous.
Spiritual Princess suit donc les aventures de Akihime qui est née de l’union d’une humaine et d’un tengu, Kotôku, qui vit sur la montagne du village. Pour le coup, Akihime n’est pas vraiment une lycéenne ordinaire, de part sa naissance d’un côté et de l’autre côté, elle possède une force surhumaine, genre elle peut soulever un camion sans soucis. A côté de ça, elle reste humaine avec des réflexions de lycéenne de son âge, elle veut s’intégrer sans être la bête de foire, elle est secrètement amoureuse de son camarade de classe Takeru, elle souhaite vivre une vie tout à fait normale au grand désespoir de son père qui aimerait qu’elle devienne un tengu pour prendre sa suite. De nombreux personnages gravitent autour d’Akihime et le premier est son ami d’enfance Shun qui lui est en formation, auprès de Kotôku, pour devenir un tengu, c’est un choix de carrière pour le moins surprenant pour l’occidentale que je suis. J’avoue que j’ai eu un peu de mal à comprendre le comment du pourquoi, sûrement le fossé culturel que je n’ai pas réussi à traverser. C’est un choix comme un autre, du coup, au-delà de l’ami d’enfance, Shun est aussi un lien entre Akihime et son père. Akihime doit donc s’affirmer au milieu d’une mère qui veut qu’elle reste humaine, d’un père qui aimerait qu’elle prenne le relais, de Shun qui la pousse à suivre une formation de tengu et de ses propres sentiments. J’ai trouvé Akihime assez éloignée de l’héroïne shôjo habituelle et j’aime ça, ça change. J’ai également beaucoup apprécié le personnage de Takeru, avec la cote qu’il a auprès des filles, je l’aurais imaginé prétentieux mais en fait pas du tout. J’ai eu plus de mal avec Shun, que je trouve froid et particulièrement dur avec Akihime, il a ses raisons mais ce n’est pas en lui parlant ou en agissant comme il fait qu’il arrivera à quelque chose.
Ce premier tome est un bon tome introductif, il met l’histoire en place rapidement. J’ai apprécié cette ambiance à mi-chemin entre la vie ordinaire de la campagne et folklore japonais. J’avais un peu peur mais la mayonnaise prend bien et j’ai trouvé la lecture de ce premier tome particulièrement plaisante, il s’en dégage une certaine ambiance contemplative. Il faut également souligner l’excellent travail de traduction, le tome est parsemé de petites notes explicatives particulièrement appréciables pour mieux comprendre ce pan du folklore japonais. La fin de ce premier tome est intrigante et donne envie de se plonger pour en apprendre plus sur certains personnages.
Par contre, je ne pas nier que j’ai trouvé le dessin quelque peu particulier, je n’ai pas vraiment adhéré au style. Parfois inégal, parfois maladroit… Mais, au final, il donne un certain charme à l’histoire. Les personnages principaux sont assez expressifs.
Iwamoto Nao livre un premier tome fort plaisant, après la lecture, je me doute que la vie de lycéenne d’Akihime ne va pas être de tout repos. Je regrette juste que ce premier tome soit un tome raccourci, puisqu’il y a une histoire courte d’une trentaine de pages à la fin.
Chronique réalisée grâce au service presse Kazé Manga.
En conclusion
Un premier tome à la lecture fort plaisante
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