Sorcière et Ténèbres

Avis principal par Beldaran

Les éditions Komikku nous ont proposé ce titre, de circonstances, à la fin du mois d’octobre dernier afin de fêter Halloween comme il se doit. C’est ainsi que nous découvrons la première série de Hiroko Nagakura, auteur déjà présent dans le catalogue de l’éditeur avec Rudolf Turkey.

Sorcière et Ténèbres nous plonge dans le quotidien d’Hitsuji une lycéenne jolie, considérée comme la plus belle de l’école (elle possède son propre fanclub) et bien sûr gentille avec tout le monde. Le hic, c’est qu’elle présente une très forte attraction pour les choses bizarres, gluantes et flippantes qui ont souvent un rapport avec les insectes, au grand dam de ses camarades de classe. Est-il vraiment utile de préciser qu’Hitsuji est une sorcière ? Mais attention, une sorcière blanche qui fait le bien autour d’elle. Alors, lorsqu’un nouvel élève est transféré dans sa classe, tout en bandelettes, elle fond littéralement pour lui et ne le lâche plus d’une semelle. Ainsi nous suivons les aventures de ce binôme atypique.

Le récit est très intéressant, dynamique et franchement addictif. J’ai été totalement happée par l’histoire. Les chapitres s’enchaînent et proposent des petites histoires indépendantes qui viennent nourrir l’univers. Le schéma peut sembler répétitif dans son déroulement mais la narration est traitée de manière prenante et surtout des éléments liés à la trame principale se glissent de-ci de-là. Le fil rouge se dévoile donc peu à peu au fil des pages et même s’il n’a rien de vraiment original (à bas les sorcières noires qui souhaitent tuer tout le monde), les choses sont amenées de telle façon qu’on a envie de connaître la suite. Car même si on a des infos, il reste de multiples mystères autour de l’intrigue principale et surtout des personnages.
Autre point intéressant, le récit alterne passages légers, avec de l’humour bien placé et passages plus sérieux, voire dramatiques par moment. Le tout est vraiment bien travaillé et amené. Si l’histoire fonctionne si bien, outre un scénario rondement mené, c’est grâce à ses personnages principaux détonants.

Hitsuji est définitivement celle qui tient la boutique. Elle a ce côté totalement déjanté et un peu naïf qui la rend attachante. En même temps, on sent que sa famille est auréolée de mystères et qu’on n’a pas encore toutes les infos. Ses trois mamies en gardent encore sous le coude. Il apparaît, qu’elles ont préservées Hitsuji du monde des sorcières jusqu’à présent et c’est l’arrivée de Kokuyô dans vie de cette dernière qui la propulse dans cet univers qui est le sien. Si Hitsuji est enjouée et très ouverte, Kokuyô est son total opposé, renfermé et brutal. En tant que chasseur de sorcière, Kokuyô a énormément de mal à côtoyer Hitsuji qui peut sembler assez horripilante par moment mais très très drôle. Le mystère sur son apparence est rapidement levé et on comprend sa haine viscérale des sorcières. Son évolution, même minime, est très intéressante à suivre.

J’ai vraiment apprécié les dessins, même si le rendu est parfois brouillon. Ils s’adaptent parfaitement au récit et il y a des pages réellement saisissantes. La variété de représentation des monstres et autres sorcières est une autre richesse du titre.

L’édition proposée est superbe avec une couverture qui a « de la gueule » et qui forme un puzzle avec celle du tome 2. Les dépliants, en couleur, situés en fin de volume sont un plaisir pour les yeux. Un sans-faute !