Résumé :
Dans Shinjuku Elegy, le duo Kazuko Makino / Yukio Gotô nous plonge dans le quartier éponyme de Tokyo à travers quatre histoires.
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Dans Shinjuku Elegy, le duo Kazuko Makino / Yukio Gotô nous plonge dans le quartier éponyme de Tokyo à travers quatre histoires.
Après Shôki no Sataday Night – La fureur du samedi soir publié par les éditions Black Box en juin 2021, l’éditeur a sorti cette année 2022, deux one-shots plus anciens du duo Yukio GOTÔ / Kazuko MAKINO.
Ce recueil rassemble quatre histoires qui se déroulent dans le quartier Shinjuku de Tokyo. Un avertissement en début de tome nous prévient de la présence des scènes de violences sexuelles et de certains propos choquants qui se font le reflet de l’époque à laquelle a été publiée l’œuvre. J’avoue en lisant l’avertissement avoir pensé que c’était exaspérant qu’aujourd’hui on doit expliquer le contexte des œuvres des décennies précédentes pour ne pas offenser, mais en lisant le tome, j’ai finalement apprécié la présence de ce rappel du contexte.
Certaines scènes sont effectivement dures. Les histoires se déroulent donc dans le Shinjuku d’antan, dans un milieu peu recommandable, voir crapuleux, entre pauvreté, abus et des clans de yakuza. C’est un milieu et une époque machistes et c’est assez gênant de voir la manière brutale dont les filles sont traitées. Cependant, elles n’ont pas l’air abattues non plus et essaient d’avancer à leur façon.
La première histoire intitulée « L’illusion du bonheur » nous présente Shigeru, un rabatteur de 19 ans, qui essaie de piéger la jeune Yukiko mais finit par tomber sous le charme de celle-ci. Cela commence comme une comédie avec des gestes comiques du personnage, puis on enchaîne avec des situations dramatiques, voire tragiques. Cela va un peu trop vite et certaines scènes sont brusques. Yukiko est une jeune fille aveugle qui a vécu beaucoup de choses horribles. Shigeru a un bon fond mais essaie de le masquer pour avoir le respect de son clan et traite parfois Yukiko comme un goujat. Heureusement il est touché par elle et change pour le meilleur. Je pense que cette histoire m’aurait plus touchée si tout ne se déroulait pas aussi vite.
Dans le deuxième chapitre, « Sans-le-sou », une jeune fugueuse avec des tics bizarres croise le chemin d’un jeune rockeur soûl et se débrouille pour emménager chez lui. Encore une fois, le garçon essaie de jouer le rabatteur avec la fille mais n’y arrive pas, en ayant des remords. J’ai quand même trouvé à la fin le couple mignon.
Ensuite dans « Good bye », un vendeur de rue de 19 ans se trouve obligé de s’occuper d’une fillette qui l’appelle papa avec une jeune femme qui débarque pour l’aider dans cette tâche. J’ai bien aimé l’ambiance familiale de cette histoire.
Le tome se termine par « L’illusion du bonheur – Partie 2 » où on retrouve le fils de Yukiko, Umitarô, à 18 ans. Parti à Shinjuku, il tombe amoureux d’une autre Yukiko, qui ressemble physiquement à la jeunesse de sa mère mais a un caractère bien différent ; elle travaille dans une salle de boxe et il finit par y intégrer. C’est une belle histoire, qui rappelle par moments celle de ses parents. J’ai quand même préféré celle-ci qui clôt le tome avec un petit pincement au cœur.
J’ai apprécié chaque chapitre un peu plus que le précédent, le dernier étant celui que j’ai le plus apprécié. Le personnage masculin m’a semblé plus honnête que ceux des précédents et le scénario est un peu différent des autres.
On suit les histoires du point de vue des personnages masculins. Les trois premières suivent un peu un même schéma avec des hommes qui rencontrent des femmes qui ont vécu ou fuient des choses terribles et avec lesquelles ils finissent par habiter ensemble. Ils sont tentés à un moment de leur faire un sale coup ou font face à un moment de lâcheté mais ont des remords et ils changent grâce à l’amour qu’ils éprouvent pour elles.
Malgré les drames, il y a un humour cocasse qui fait que le ton n’est pas pesant, et des moments d’espoir et d’amour sincère qui sont plutôt touchants même si on n’a pas trop le temps de s’y attarder. Ayant un faible pour le style des dessins shôjo old school, j’avoue surtout être attirée par les graphismes, qui rappellent les œuvres de Kaoru Tada (Aishite Knight).
Fiche réalisée grâce à l’accès presse de mangas.io que je remercie.
Résumé
Un recueil qui reflète une époque d’un quartier tokyoïte, avec des romances qui donnent un nouveau but aux hommes perdus dans ce milieu.
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