Running Girl – Ma course vers les paralympiques

Running Girl – Ma course vers les paralympiques

Résumé :

Rin, suite à sarcome osseux, a dû être amputée d’une partie de sa jambe droite. Depuis, la lycéenne a bien du mal à retrouver goût à la vie. Mais grâce à sa découverte des lames, des prothèses adaptées aux sportifs, la jeune fille va se fixer un nouvel objectif : participer aux jeux paralympiques de Tokyo !

Avis principal par Aela

Running Girl, ma course vers les paralympiques est le premier titre de Narumi Shigematsu a être publié en France. Paru au Japon dans le magazine Be Love, entre 2018 et 2019, sous le titre Blade Girl : Kataashi no Runner, Running Girl, il est terminé en 3 tomes, nombre annoncé dès le départ par la mangaka pour son histoire.

Les Éditions Akata avaient, dans un premier temps, prépublié Running Girl sur les plateformes numériques chapitre par chapitre avant de le proposer en volume relié avec un plan de communication très bien pensé puisque le tome 1 est sorti, en mars 2020, profitant du Salon du Livre et, avec des sorties trimestrielles, le tome 3 est prévu pour le mois de Septembre 2020 soit juste pour les jeux paralympiques de Tokyo… Mais ça, c’était dans le monde d’avant la Covid-19… Puisque le tome 1 est sorti la semaine du confinement sans pouvoir profiter du Salon du Livre qui a été annulé et réduisant à néant toutes possibilités de report, et les jeux paralympiques de Tokyo sont repoussés à 2021.

J’apprécie la ligne éditoriale d’Akata qui propose des titres peu conventionnels et portant sur des sujets de société peu abordés. Alors quand, Akata annonce un nouveau traitant du handicap, cela me plaît car cela met en lumière tous les problèmes qui peuvent être rencontrés par les personnes souffrant d’un handicap. Si vous avez lu ma chronique sur le tome 1 de Perfect World, vous savez que le handicap est un sujet qui me touche personnellement. Running Girl me parle un peu plus,  car une personne de ma famille a subit une amputation fémorale de la jambe gauche à la suite d’un accident ischémique, j’ai suivi les étapes de rééducation et de l’appareillage avec attention. J’attendais la parution de ce premier tome avec impatience, est-ce que ce dernier a su répondre à toutes mes attentes ?

Nous allons donc suivre les pas de Rin, lycéenne de 16 ans, qui a dû subir une amputation tibiale de sa jambe droite à la suite d’un sarcome osseux. L’histoire débute 1 an après son opération alors qu’elle est en pleine rééducation, au-delà du choc émotionnel provoqué par cette intervention, Rin a beaucoup de mal à s’habituer à sa nouvelle condition et aux différentes difficultés qu’elle rencontre, malheureusement, la rééducation s’en ressent fortement. J’ai tout de suite eu beaucoup d’empathie pour Rin, elle a vécu des choses douloureuses et à l’âge de l’insouciance, il est parfois très compliqué de faire le deuil de petits plaisirs qui peuvent sembler complètement futiles. Mais souvent, il suffit de la bonne rencontre ou des bonnes paroles pour trouver la force d’avancer. Rin se laisse complètement aller car elle n’a pas de but… Son adolescence a été gâchée et elle a beaucoup de mal à se projeter dans le futur, ce qui est très compréhensible. Et si son salut venait de Kazami, prodige dans l’élaboration des lames de courses… Leur rencontre est tumultueuse… Mais loin d’être stérile, elle oblige Rin a voir plus loin… Au départ, j’ai eu du mal avec Kazumi, je l’ai trouvé froid et manquant d’empathie envers Rin qui est encore très fragile dans sa tête, elle doit se construire différemment maintenant. Mais au fil des pages, je commence à apprécier ce personnage qui pousse Rin dans ses retranchements et elle se trouve un but.

Concernant son but, pas de secret, c’est annoncé dès les premières pages du manga, elle participera aux jeux paralympiques. Running Girl ne joue pas sur le « y arrivera-t-elle ? »… Et j’aime ce choix… La mangaka va nous permettre de suivre son évolution, comment elle va dompter sa lame ? Comment va-t-elle évoluer dans le monde de l’handisport japonais ? Ce premier tome nous présente la renaissance de Rin, et par la même occasion, véhicule un message de courage et d’espoir. Je pourrais parfois reprocher des développements un peu trop rapide et des personnages secondaires un peu clichés, je pense à Yuko et à sa rivalité mal placée. Outre les aspects sportifs, le manga aborde les aspects économiques, développer des lames est chronophage pour une communauté très restreinte au sein des personnes handicapées… Ce n’est pas rentable !!! Et à moins d’un coup d’éclat, la société qui emploie Kazumi fermera cette branche développement. Alors oui, c’est ultra cynique, l’argent avant les personnes. J’apprécie que ce côté sombre soit expliqué. Narumi Shigematsu a fait des recherches sérieuses sur le fonctionnement des lames et c’est très appréciable.

Côté dessin, il y a des irrégularités dans les visages et les proportions des personnages. C’est parfois un peu brouillon mais le trait reste néanmoins agréable et véhicule un certain dynamisme.

J’ai apprécié la lecture de ce premier tome et j’ai hâte de continuer le chemin de Rin jusqu’à son objectif. A noter que jusqu’au 30 septembre, pour chaque tome 1 vendu, 5 % des recettes seront reversées à la fédération française de handisport, une bonne raison supplémentaire pour craquer.

Chronique réalisée grâce au service presse Akata

  • Scénario
  • Dessin
4

En conclusion

Un premier tome qui véhicule un joli message d’espoir et de courage. La route est encore longue pour Rin.

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