Roses et Champagne

Avis principal par Beldaran

En novembre 2023, nous découvrions le label KBL, une collection manwha entièrement dédiée aux Boy’s Love avec deux titres, Dangerous Convenience Store et Roses et Champagne. Ce dernier est dessiné par Ttung gae à partir d’un texte de ZIG. Il est publié depuis 2021 par KENAZ. D’abord proposée sur la plateforme Verytoon, la série a basculé sur ONO, avec une première saison terminée en 29 épisodes tandis que la deuxième saison qui compte actuellement 19 épisodes est proposée en version non-censurée.

J’avais été agréablement surprise par Dangerous Convenience Store mais je sors assez déçue de la lecture des deux premiers volumes de Roses et Champagne.

Au cœur du froid moscovite l’avocat d’origine coréenne, Jeong Iwon court après le temps, un procès qui s’embourbe contre un politicien ultra véreux pour finir par rentrer dans le lard (plein de muscles) de César Sergueïev qui s’avère être à la tête d’un important clan mafieux.

Ce type d’univers est sombre, sans surprise : violence à gogo, trahisons et intrigues politiques pour gratter beaucoup beaucoup d’argent. Iwon se trouve empêtré dans un jeu de pouvoir afin de sauver l’entreprise du voisin de sa logeuse.

Le récit est lent, très lent. L’autrice prend le temps de développer l’intrigue principale, bien qu’elle dévoile rapidement le jeu des adversaires, tout en piquant notre curiosité quant à la mère de Iwon. Même si je regrette qu’elle l’expédie rapidement avec un point prévisible. Affaire à suivre. L’intrigue principale est alimentée par la relation qui s’installe entre Iwon et César et de ce côté-là aussi, l’histoire prend le temps. César est visiblement très intéressé par Iwon qui résiste plus ou moins bien et une sorte de jeu du loup et du tigre se met en place. Et fatalement, j’ai du mal à voir comment cette relation pourrait évoluer de manière saine.

L’ambiance est à la fois légère et dramatique. La tension apparaît de manière artificielle, souvent pour ne pas qu’on oublie que César est méchant, très méchant. C’est un stéréotype du genre qui s’adoucit un peu, un tout petit peu, au contact d’Iwon. Ce dernier est gentil avec des accès de violence presque intégralement dirigés vers César et la première fois ça surprend.

La fin du tome 2 marque une évolution notable dans les deux intrigues politique/romantique, ça se complexifie.

Je ne saurai pas vraiment dire pourquoi mais je me suis ennuyée à la lecture. Il m’a manqué quelque chose pour accrocher et surtout, j’ai trouvé que les personnages n’étaient ni intéressants, ni attachants.

Du côté des dessins, c’est assez décevant. Si Iwon possède un physique presque équilibré, proportionné, César est un rectangle sur lequel a été dessiné une petite tête avec un cou de taureau. Le rendu de César fait son office quelque fois, il en impose mais, dans la majorité des cases, c’est assez ridicule. L’ensemble est plutôt figé et cet aspect est renforcé par le découpage.

L’édition est agréable avec une bonne qualité d’impression. Les visuels de couverture sont différents de l’édition originale. En bonus, dans le tome 1, nous avons droit à une très jolie illustration à déplier du duo.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Kbooks.