Avis principal par Beldaran
Les éditions Mangetsu ont lancé le mois de mai avec un autre titre WTF ?! qui, aurait sa place dans la collection éponyme des éditions Akata, Rooster Fighter – Coq de Baston. C’est l’occasion de découvrir le travail de Shu Sakuratani. La série aurait dû compter trois volumes mais face au succès des aventures de Keiji, le manga se poursuit.
Je n’avais pas l’intention d’attaquer la série, n’ayant pas accroché à Ping Kong, autre titre barré de l’éditeur sorti en mars dernier. Cependant, le fait qu’il n’y avait plus de tome 9 d’Ao Ashi – Playmaker chez mon libraire mais qu’il restait un tome du Coq, me suis dit, pourquoi pas. Je ne regrette pas car j’ai passé un chouette moment de lecture avec cette histoire qui aurait pu être encore plus burlesque qu’annoncée.
L’histoire est simple, vous prenez l’univers de One-Punch Man, vous remplacez Saitama par Keiji, le coq, et les monstres (kaiju) par des kijû et vous avez le pitch de base. Un crossover Kaiju N°8 et Rooster Fighter pourrait être également intéressant, même si Keiji est le plus puissant de tous.
Shu Sakuratani développe un univers classique et simple autour de son récit, élément pertinent, afin de faire fonctionner les différents décalages, parodie nous voilà ! Sur l’ensemble de la planète, surgissent des monstres humanoïdes, de manière totalement aléatoire, rendant la réplique militaire difficile, mais, heureusement, un coq veille au grain (je vous rassure, c’est le seul jeu de mots que j’ai placé).
La forme des kijû interpelle et nous comprenons rapidement, ce qui se cache derrière ces transformations. A voir, si l’auteur traitera de la source du problème plus tard ou si cela restera un artifice scénaristique.
L’intérêt du récit est incarné avec classe, par Keiji, un coq-boy, solitaire qui… ah, non, mauvais gallinacé, même s’il est solitaire, il n’avance pas au hasard. En effet, il est en quête de vengeance, dans le plus pur esprit shônen (ou shôjo ou seinen).
Ces différents éléments constitutifs de l’intrigue sont disséminés au fil des chapitres qui apportent leurs lots de kijû qui finissent par se faire exploser à coup de Cocori-K.-O. ! par un coq fier et bien dans ses pattes, sauf durant les phases de rut.
Il en résulte un tome à la narration bien équilibrée entre découverte du concept et scènes cocasses, avec quelques touches d’émotion. Néanmoins, avec ce type de titre, soit ça passe, soit ça casse et pour le moment, l’humour marche bien pour moi. Le chapitre bonus c’est quelque chose.
Les dernières pages relancent l’intrigue avec une poussin toute mignonne et une poule électrisante. En bref, seuls les gallinacés bossent dans ce monde.
Les dessins sont plaisants. Shu Sakuratani propose des décors soignés et variés. Keiji transpire la classe, sauf lorsqu’il bave devant des oursins. Il s’offre souvent des pleines pages et l’auteur arrive à varier les postures. Les scènes de combat sont dynamiques et diverses. Le coup fatal de Keiji, le Cocori-K.-O. ! est toujours bien mis en scène avec une utilisation efficace des onomatopées. A noter, que la transcription française, réalisée par Tom « spAde » Bertrand, est parfaite.
En ce qui concerne l’édition, le papier est souple et sans transparence pour une impression de très bonne qualité. La couverture, pour le premier tirage, bénéficie d’un effet brillant très sympa. La traduction, signée Alexandre Fournier, est top, avec la présence de jeux de mots bien trouvés.
En conclusion
Rooster Fighter – Coq de Baston nous offre une lecture parodique qui fonctionne. Amatrices et amateurs de titres décalés, Keiji n’attend que vous !
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