Ritournelle

Ritournelle

Résumé :

Un couvent de femmes dans un pays peut-être d’Orient, peut-être d’Occident, peut-être au Moyen-Âge ou au début du XIXe siècle, ou nulle part. Toute ressemblance avec une religion existante ne saurait être que pure coïncidence. Sous la paix et la tranquillité, une inquiétude se laisse parfois entrevoir. Des pensées qui ne peuvent se dire, des cœurs qui ne seront jamais comblés… À quoi ont-elles voué leur existence ? Au service de qui ont-elles sacrifié leur vie ?
En entrant, je pensais avoir tout laissé, tout perdu… Où suis-je arrivée ?
Source : Manga Sanctuary

Avis principal par Beldaran

C’est par le biais de ce titre que je découvre la nouvelle collection de l’éditeur Komikku, Horizon, qui propose des livres en grand format. Ritournelle se distingue en plus par le fait d’être entièrement en couleur. J’ai été totalement charmée par l’ambiance apaisante et douce qui se dégage du titre.

Ritournelle nous propose un récit immersif au sein d’un couvent qui nous présente le quotidien ordonné, de femmes diverses entièrement dévouées à leur Seigneur. Cependant, le lieu ou l’époque ne sont pas précisés et sont laissés à notre imagination. J’ai immédiatement pensé à un monastère situé en Toscane au XVe siècle. Il en va de même pour la religion, même si certains éléments évoquent la foi chrétienne.
L’histoire dépeint la vie de ces femmes recluses et comment s’organise leur journée. La narration met le point sur le quotidien silencieux et parfaitement ordonné de ces femmes, ainsi de multiples tâches nous sont présentées et mettent en avant les liens qui unissent cette communauté. Derrière cette vie qui nous apparaît comme paisible, se devine des peines et se dégage une certaine mélancolie. On comprend petit-à-petit que certaines n’ont pas eu le choix et ont connu le monde extérieur. Cette fragilité nous l’observons à travers deux personnages :  sœur Marwena et la petite Amilah.

Sœur Marwena, par ses manières, pourrait appartenir à une bonne famille. Elle est posée et apparaît comme un pilier du monastère. Cependant, son regard souvent porté vers l’horizon nous laisse deviner une douleur qui prend de plus en plus de place. Elle est en charge de la jeune Amilah. Cette dernière apprécie sa vie au couvent, elle ne connait rien du monde extérieur et s’applique à la tâche chaque jour avec une certaine joie. Nous en apprendrons plus sur son histoire et cela nous révèlera un pan du passé de sœur Marwena également. Autour d’elles, gravitent, d’autres personnages féminins. Ces femmes connaissent des doutes, des envies : l’amour, la liberté,… Mais tout cela est suggéré, l’auteur effectue un brillant travail dans la représentation de cette fragilité où le moindre regard ou geste a son importance pour comprendre ce que peuvent ressentir ces femmes.

Si nous sommes transportés par l’ambiance si particulière du titre, c’est grâce, en grande partie, aux couleurs. En effet, une recherche très intéressante sur la colorisation des pages nous fait glisser d’un quotidien à un autre. Ainsi une lumière paisible baigne les murs du monastère de couleurs pâles. Elle filtre à travers les fenêtres et semble étouffer les sons. Le résultat est assez saisissant avec des pages très silencieuses. Alors que les pages présentant le monde extérieur sont chaudes et animées. On y entend la vie bruisser. Les jeux de lumière occupent une part importante de la narration. Le découpage est aussi travaillé avec une légère frise végétale qui occupe le contour des cases, évoquant les manuscrits médiévaux.

L’édition est tout simplement parfaite : le papier, la traduction jusqu’au choix et traitement de la couverture.

  • Scénario
  • Dessin
4

En conclusion

Ritournelle propose un récit immersif, profondément humain et particulièrement apaisant. C’est le type d’œuvre où chaque lecteur sera touché de manière différente.

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