Tome 1 par Aela
L’arrivée du shôjo Real Girl en France a été annoncé lors de Japan Expo 2018 par les éditions Pika. J’avais bien évidemment pris le petit extrait mis à disposition pour l’occasion, car je ne connaissais pas ce titre, et bien que le synopsis soit bien bateau, celui-ci m’avait néanmoins intrigué et j’étais curieuse de lire la suite malgré une phrase d’accroche pas forcément très accrocheuse. Real Girl est l’œuvre de Mao Nanami et a été prépublié dans le magazine Dessert sous le titre de 3D Kanojo, la série s’est terminée au Japon en 2016 et compte 12 tomes. Il est aussi important de préciser que Real Girl a connu une adaption anime, une première saison de 12 épisodes datant de 2018 et une seconde saison qui est en cours de diffusion au Japon (précision temporelle : nous sommes en Mars 2019 ^_^). Alors, qu’ai-je bien pu penser de ce premier tome ? Conforme à mes attentes ? Bonne surprise ? Ou déjà-vu ailleurs et en mieux ?
Real Girl raconte donc l’histoire de Hiraki Tsutsui ou « Tsutsun », lycéen asocial et mal dans sa peau, un adolescent basico-basique en somme, avec de grosses tendances otaku, bref, il ne rentre pas dans les standards lycéens, il est donc régulièrement moqué par ses « camarades » (noter l’utilisation des guillemets pour souligner l’ironie du mot ^_^ ) qui le trouve glauque. Comme si être otaku était le plus grosse tare de l’univers, mais là, je pense que c’est une question de culture… Et par un le plus grand des hasards hasardeux ascendance la vie est bien faite, il se retrouve à devoir nettoyer la piscine avec Iroha qui est la « mauvaise fille » de l’école. Mais peut-on se fier aux apparences et à ses a priori ? C’est devenu le thème quelque peu récurrent dans les shôjo qui sortent actuellement, qu’il ne faut pas se fier à sa première impression et que les apparences sont parfois trompeuses. Et cela fonctionne dans les deux sens, si tout le monde a des a-priori sur Tsutsun, lui aussi en a beaucoup sur ses camarades, résultat d’années d’isolement et de brimades. Et si Iroha n’était pas aussi mauvaise qu’il ne le pensait ?
J’aime bien ce genre de manga qui tente de faire évoluer les mentalités car même s’il s’agit d’un manga, s’il peut faire passer un message positif et que cela peut faire changer des points vus et bien, c’est tant mieux. Le seul problème avec Real Girl, c’est le manque de délicatesse de la mangaka. J’ai trouvé que ce premier tome tombait trop souvent dans la facilité et que la mangaka utilisait les ficelles déjà bien connues des shôjos. Je sais qu’il y a un éditeur derrière qui donne le ton mais ce serait bien quelque fois de sortir des sentiers battus… Les clichés shôjoesques ne me dérange pas, sinon il y a fort longtemps que j’aurais arrêté de lire du shôjo, mais faut-il encore bien les utiliser et avec subtilité. A la lecture de ce tome, j’ai eu cette impression que tout allait trop vite, beaucoup trop vite par moment. Dans ce premier tome, on y trouve la déclaration, les baisers, le passage à l’hôtel et le parc d’attraction. Pour le moment, les deux héros ont chacun une personnalité trop stéréotypée, je pourrais même dire clichée, bonjour l’otaku qui n’a qu’un ami et bonjour la bimbo qui enchaîne les conquêtes… Mais je trouve qu’ils ont tout de même un bon potentiel d’évolution, je croise les doigts pour qu’ils ne restent pas cantonnés ce rôle stéréotypé et étriqué de bimbo et d’otaku pendant les 12 tomes.
Ce manque de finesse dans le récit de ce premier tome me dérange un peu car le propos et les thèmes développés sont intéressants. Il est évident que Tsutsun ne pourra pas évoluer Iroha et inversement, j’espère juste que le développement va gagner en profondeur et subtilité. Je ne doute pas une seconde que je vais retrouver toutes les situations classico classique du shôjo dans les tomes à venir mais je reste curieuse de voir l’évolution de Tsutsun et d’Iroha.
J’ai apprécié le dessin de Mao Nanami, il est efficace mais parfois inégal, je pourrais reprocher des arrières plans parfois vide mais au moins, j’évite le débordement d’étoiles et de paillettes.
Malgré ses défauts, j’ai trouvé la lecture de ce premier tome de Real Girl plutôt sympathique, même si c’est parfois maladroit, j’aime le message que tente de faire passer la mangaka. Je croise les doigts pour que la suite gagne en maturité scénaristique.
Chronique réalisée grâce au service presse Pika
Tome 2 par Maccha
Tsutsui a du mal à gérer sa vie en couple et a peur de changer. Je l'ai trouvé agaçant au début de ce tome avec la manière dont il traite Iroha, même si c'est compréhensible qu'il a du mal à gérer ses nouveaux sentiments et est pessimiste après ce qu'il aurait vécu dans le passé. Heureusement, Iroha lui montre à quel point son attitude peut être blessante et il se reprend. On voit qu'il n'est pas le seul à avoir des inquiétudes et Iroha aussi a des craintes contrairement à ce qu'on pourrait imaginer.
D'autres personnages font leur apparition dans ce tome, parmi lesquels se trouve Ishino, une jeune fille plutôt franche et sympathique, qui réussit à entrer dans le petit groupe de Tsutsui, Iroha et Itô même si cela m'a paru surprenant que Tsutsui pose des questions privées à Ishino alors qu'ils se connaissent à peine. Un nouveau quotidien s'installe au lycée et Tsutsui commence à trouver une certaine normalité. Cependant les choses prennent une mauvaise tournure quand un autre élève épris d'Iroha décide de les séparer. Victime d'une calomnie, c'est de nouveau le cauchemar pour notre héros qui a déjà vécu des brimades dans le passé, le calvaire d'ijime que subit de nombreux élèves. C'est triste de voir que même sa propre famille ne le soutient pas autant et ne le croit pas. Heureusement Iroha et Itô sont toujours de son côté et la fin du tome donne de l'espoir pour la suite des événements.
On ne voit plus le médecin dans ce tome et on se demande si le coup de maladie était effectivement juste de l'asthme. Cependant, s'il s'agit juste d'un déménagement dans six mois, cela me parait un peu trop dramatisé pour cause de séparation et le fait de ne pas vouloir d'amis. La direction de l'histoire me semble un peu imprécise. A voir ce que la mangaka nous réserve pour la suite.
Critique réalisée grâce au service de presse des éditions Pika.
En conclusion
Histoire d’amour d’un otaku asocial avec une « bimbo », un couple de deux caractères assez différents qui va devoir fonctionner avec leurs différences et malgré la pression sociale.
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