Avis principal par Beldaran
Après l’excellente série animée, notamment la saison 1, disponible chez Kana Home Video, j’attendais ce prologue avec une certaine impatience. Replonger dans cet univers et découvrir le passé de Kôgami en tant qu’inspecteur promettait d’être intéressant. Après la lecture de ce premier tome, force est de constater que je me suis ennuyée.
Si vous avez déjà vu l’anime, l’univers de Psycho-Pass ne vous surprendra pas, sinon, ce dernier est rapidement présenté. Dans le futur, un système permet un contrôle strict des personnes, notamment en surveillant le potentiel criminel d’un individu et en l’arrêtant avant qu’il ne passe à l’acte. Ce potentiel est mesuré par un dispositif, le psycho-pass, s’il change de couleur et suivant la teinte, l’individu peut être soigné ou est envoyé en prison. Ce système qui mesure le stress d’une personne, brime ses actions, la « standardisant », pose de multiples questions quant à la légitimité mais surtout la fiabilité d’un tel dispositif. Mais pour l’instant, ce questionnement est à peine esquissé, via des moyens médicaux pour conserver sa teinte claire. Est-ce que c’est pour ménager le lecteur qui découvre l’univers ? Dans tous les cas, le connaissant, j’ai trouvé le développement, pour l’instant, assez décevant.
La narration m’a surprise car l’histoire démarre de manière assez abrupte. Après les quelques pages d’introduction, on est directement propulsé au début d’une enquête. Enquête qui se révèle plutôt tortueuse et dont j’ai eu énormément de mal à entrer dedans et suivre le fil rouge. En même temps, nous est présentée, vaguement, l’organisation au sein de la Brigade Criminelle de la sécurité publique, divisée en plusieurs unités. L’inspecteur Kôgami agit au sein de la troisième unité, composée de six membres dont quatre exécuteurs. Les exécuteurs sont des criminels dormants mais le système leur a laissé le choix, soit ils vont en prison, soit ils deviennent des « chiens de chasse ».
Les personnages ne sont pour l’instant pas vraiment travaillés. Ayant vu la série animée, j’ai observé Kôgami sous un angle différent, sachant ce qu’il va devenir et déjà on constate qu’il s’implique trop dans l’enquête, même si ses réactions font un peu artificielles et surtout il considère les examinateurs comme ses coéquipiers. Finalement, les personnages sont pour l’instant, à l’image de l’histoire, plutôt plats. La narration n’est pas vraiment dynamique et n’a pas aidé par un découpage des scènes assez classique. Il y a quelques tentatives d’humour, notamment par le biais de certains personnages mais cela reste faiblard.
Les graphismes reprennent ceux de l’anime mais ne dégagent rien de particulier. Le visage des personnages est figé, sans réelle émotion alors est-ce que s’est voulu pour correspondre au système qui surveille les humains ?
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Kana.
Tome 2 par Beldaran
Après la déception du premier tome, j’abordais la suite avec une certaine méfiance mais force est de constater que ma lecture fut intéressante, même s’il m’a fallu un certain avant de rentrer dans l’histoire.
Le démarrage est brutal. On reprend là où on avait laissé le récit, en plein cœur de cette enquête quelque peu sordide sur la transplantation d’organes.
Il apparaît au fil des pages que cette dernière nous entraîne au cœur de cet univers où il est devenu difficile de discerner le vrai du faux. C’est cet aspect-là que j’ai apprécié le plus. La découverte de ce monde régit par Sibylle où l’être humain en est réduit à surveiller la couleur de sa teinte en permanence. Cet élément joue un rôle important dans le déroulement de l’enquête où chacun doit mesurer ses actes et ses paroles. On sent que les exécuteurs « tiennent » Kôgami, en lui rappelant sans cesse qu’il doit se mesurer. La façon dont Masoaka le guide, le forme même, est très intéressante à suivre.
Il est également assez terrifiant de constater que les hologrammes tiennent une place importante dans cette société où même les fleurs ont quasiment disparu. Cela donne un côté assez angoissant au récit, plutôt bien réalisé. Où sont la liberté et le libre arbitre des hommes dans tout ça ?
En ce qui concerne l’enquête, j’avoue, je suis un peu perdue. Il y a beaucoup de noms et cette histoire d’organe maudit m’a laissé perplexe, même si soulève des questions importantes sur le fonctionnement de la société et surtout semble impliquer des personnes importantes du gouvernement.
Du côté des personnages, le développement est toujours aussi léger et c’est rageant, même si les fiches en fin de tome apportent des renseignements. Il y a trop de personnages, même si Hamari se dévoile un peu plus. C’est elle qui apporte un peu de fraicheur dans cette atmosphère oppressante.
Il y a du mieux dans les graphismes, avec notamment des jeux de regard assez intenses, sur des visages peut-être moins figés. L’action est plutôt faiblarde mais quoi de plus logique durant la phase « investigation ». D’ailleurs ce tome est particulièrement verbeux. Il demande de l’attention. C’est peut-être ça qui m’a fait accroché à la narration.
Avec son deuxième tome, l’histoire de Psycho-Pass s’étoffe et enrichit l’univers. L’enquête se complexifie. Mon seul regret, le développement poussif des personnages. Cette fois-ci, je suis plutôt impatiente de lire la suite.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Kana.
Tome 3 par Beldaran
Le récit reprend là où on l’avait quitté et c’est difficile d’y replonger car l’intrigue est particulièrement complexe et nébuleuse. Au fil des pages, la lumière se fait, péniblement, sur l’affaire des organes mais laisse entrevoir un complot beaucoup plus vaste qui toucherait l’alimentation.
La narration est vraiment immersive et nous pousse à la réflexion, autant sur l’enquête que sur la méthode Sybille qui se révèle être de plus en plus nauséabonde. Cet aspect est très intéressant à suivre. On sent que la société étouffe sous la pression de ce système qui les prive de nombreuses libertés dont celle du choix de leur alimentation et c’est là que le fameux super blé se positionne. Le travail des enquêteurs est rendu difficile à cause des variations de la teinte. En effet, les personnes interrogées refusent parfois de répondre ou reste dans le vague, pour préserver leur teinte. Elles semblent vivre dans une peur perpétuelle, cela demande aux inspecteurs d’être ingénieux dans leur investigation.
L’autre intrigue du volume, plus lisible, concerne un aliment « interdit », lié au noyau dur de l’histoire et donc à l’affaire des organes. Ce passage offre quelques moments d’action bienvenues.
Pour le moment, le récit est très bien construit, à côté de l’enquête, cet univers constitué d’hologramme se dévoile, même s’il est difficile de discerner le vrai du faux. Le côté angoissant de société persiste.
Le personnage central du tome c’est Kôgami. Il est de plus en plus impatient mais Masaoka veille au grain et continue de le guider. En revanche, en ce qui concerne les autres exécuteurs, c’est Amari qui continue de tirer son épingle du jeu grâce à son caractère. Je trouve les autres particulièrement effacés. Point intéressant et bien fait, nous avons le droit à une brève apparition de Sasayama qui témoigne des liens qui l’unissent à Kôgami. Il guide et encourage notre jeune inspecteur. Curieusement, c’est l’inspecteur Waku qui nous offre une révélation importante qui aura fort probablement une incidence sur la suite de l’enquête.
Plus l’histoire avance et plus elle se complexifie, en nous livrant des réflexions pertinentes sur le système Sybille. Kôgami continue de développer ses talents d’inspecteur et à se rapprocher d’un fait que connaissent ceux ayant vu la série animée.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Kana.
En conclusion
Psycho-Pass propose un premier tome introductif plutôt décevant, notamment si on connaît déjà l’univers grâce à la série animée. En espérant que la suite soit plus travaillée.
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