Avis principal par Maccha
Dans la continuité des rééditions des œuvres de Fumiyo Kouno, les éditions Kana proposent cette fois l’édition intégrale du manga
Pour Sanpei, initialement publié en deux tomes en 2009, en un seul volume. L’occasion pour moi de découvrir enfin cette œuvre qui me tentait depuis des années. La réédition respecte le même format que les autres titres réédités (
Les Fleuristes du coin de la rue,
Le Pays des Cerisiers) en 148 x 210mm, ce qui est plaisant. Personnellement, je n’aime cependant pas la texture « papier épais » des couvertures de ces rééditions. C’est une bonne idée d’avoir regrouper les deux tomes en un seul. On a 34 chapitres sur 282 pages, dont la première en couleurs.
On suit donc Sanpei, un retraité qui a perdu sa femme récemment et qui est accueilli par son fils chez sa famille. Alors qu’un nouveau quotidien commence pour lui, il trouve un journal rédigé par sa femme Tsuruko à son intention contenant des notes et des recettes qui puissent le guider après son départ. On connaît le talent de la mangaka à représenter tranches-de-vie drôles et touchants qu’on retrouve ici. Les personnages sont plutôt attachants. Sanpei est un homme un peu grincheux par moments mais essaie de bien faire les choses. Il participe aux tâches de la maison, souhaite même devenir un homme de maison avec l’aide du journal pour aider sa famille. Il s’implique même s’il n’est pas très doué dans certains domaines et essaie de se rapprocher aussi de sa petite-fille Nona. Cette dernière n’est pas une petite fille très joviale mais a un côté mignon. La belle-fille Reika est toujours souriante mais peut être têtue. En plus de la famille, on a Mlle Senkawa, une jeune femme qui travaille dans un cabinet de recrutement qui apparait régulièrement et qui ajoute une petite touche de romance. Elle a du caractère et ses échanges avec Sanpei sont drôles et j’ai bien ri par moments.
On suit le quotidien de ces personnages entre la routine, les tâches ménagères, des petites embrouilles, des malentendus ou des maladresses. Enfin, on sent la présence de Tsuruko tout au long du tome avec le journal entre les souvenirs et les rêveries de Sanpei. Il parle souvent avec sa femme qui semble veiller toujours sur lui. Cependant dès que cela que peut devenir mélancolique ou triste, la mangaka met une touche d’humour. En effet, même si on a des moments touchants, c’est la légèreté qui domine. Le trait un peu enfantin de la mangaka renforce cet aspect. C’est plutôt plaisant même si dans quelques scènes j’ai trouvé que cela cassait le ton.
On reconnait le trait doux et l’humour de la mangaka. D’ailleurs, on retrouve d’autres points communs avec ses autres personnages et sa propre vie, avec Reika qui est une ancienne fleuriste, un métier que la mangaka met en avant dans Les Fleuristes du coin de la rue, et qui originaire de Hiroshima comme Kouno elle-même. Les chapitres sont courts et font penser aux mangas de type yonkoma à l’instar du one-shot Une Longue Route, notamment avec les pages sans dialogues.
On voit que Tsuruko connaissait bien son mari en pensant à lui faire ce carnet bien organisé selon des thématiques, entre ses notes sur les membres de la famille et leurs goûts pour aider Sanpei, ses astuces pour les tâches ménagères quotidiennes et des recettes, dont certaines sont décrites étape par étape, comme comment coudre un bouton ou fabriquer un emballage ou des astuces pour le repassage…
A la fin du tome, on trouve une postface de 2006 expliquant la vision de la mangaka à cette époque et comment son personnage a évolué.
Un manga bien sympathique même si j’aurais voulu plus de profondeurs dans certaines scènes sans casser l’ambiance avec l’humour (même si je comprends la volonté de rendre l’ambiance plus légère) et voir un peu plus la suite avec notamment Mlle Senkawa.
Résumé
Un manga de tranches-de-vie de famille touchant et humoristique avec la légèreté et la douceur qu’on retrouve dans les œuvres de la mangaka.
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