Avis principal par Yanmei
Après le très célèbre Lovely Complex, Aya Nakahara est de retour en France avec sa nouvelle série, le josei Please Love Me. Qui dit josei, dit adulte et nous voilà, pour mon plus grand plaisir, hors de la traditionnelle ambiance lycéenne.
Les deux personnages principaux sont des ex… mais des ex employée et patron, qui ne pouvaient clairement pas s’encadrer. Elle, jeune femme immature, naïve, miss catastrophe en puissance, qui a du mal à s’adapter à la société (japonaise) et à rentrer dans le même moule que les jeunes trentenaires de son âge, et lui, ex-patron tyrannique qui détestait l’entreprise dans laquelle il travaillait, ex-voyou aux acolytes qui font peur, qui souhaite se lancer dans l’ouverture de son propre restaurant, réunis pour une deuxième rencontre explosive après une précédente collaboration au travail qui avait plus que mal tourné.
Voilà donc la situation de base de cette histoire, qui m’a, dès le départ, vraiment séduite. Je n’attendais rien en débutant cette série, j’avais aimé mais pas adoré Lovely Complex, mais j’ai trouvé l’entrée en matière drôle, originale et fraîche.
Miss Cata ayant oublié de grandir, elle fréquente un jeune beau gosse qu’elle couvre de cadeaux sans remarquer que sa superficialité et sa naïveté sont la cause de ces échecs amoureux. Elle manque clairement de maturité et d’expérience, elle ne sait pas exactement ce qu’elle veut ou ce qui est bien pour elle, du coup, elle est vraiment l’archétype de la fille trop bonne trop c**** qui veut bien faire, et se fait avoir à tous les coups. Comme elle fait du mieux qu’elle peut, elle ne comprend pas ce qu’elle fait de mal ni pourquoi elle échoue systématiquement. De plus, ses amies, qui avancent avec leur âge et en accord avec le modèle de société japonais, lui renvoient clairement, par leur réussite ou avancement, ses propres échecs à la figure. Bref, nous voilà avec une héroïne qui a très clairement besoin de grandir, mûrir et trouver sa voie. Elle ne manque cependant pas de caractère et sa bonne volonté peut être son grand point fort. A mon sens, elle est un peu bête mais possède un charme certain en plus d’un fort potentiel.
Notre héroïne, Michiko de son doux prénom, se retrouve à cause des excès à répétitions de son jeune chéri, dans une situation financière inextricable. Par (mal)chance, elle va rencontrer de nouveau son ancien patron, Kurosawa, qu’elle n’aimait pas du tout (et réciproquement) et qui va lui apporter son aide, car au fond, il n’est pas si méchant que ça. Leur relation (non amoureuse pour le moment) est très dynamique et m’a, pour ma part, beaucoup amusée.
Kurosawa a un caractère pas très facile mais c’est ce qui fait son charme, il n’a pas sa langue dans sa poche et clairement, il va aider notre héroïne à devenir l’adulte qu’elle devrait être à son âge. L’humour, même si on est un peu face au comique de répétition typique de cette mangaka, a fait mouche à tous les coups. Les personnages secondaires constituant l’entourage de Kurosawa sont hauts en couleur et du coup, très distrayants.
Le dessin est très joli et très très expressif, j’adore particulièrement les mimiques des protagonistes quand ils se chamaillent ou se cherchent, ils sont drôles et mignons.
De ce que j’en ai lu à ce jour (2 tomes), ce josei est prometteur en plus d’être vraiment drôle. Il m’a rappelé un peu Dreamin Sun qui est mon chouchou du genre, ce qui est pour moi une comparaison très positive ! Même si une romance sans grande surprise risque de naître entre les deux protagonistes (c’est d’ailleurs dans ce but qu’on le lit ^^), j’ai apprécié les rapports entre eux sur le lieu de travail : elle qui réalise que même s’il a un côté tyrannique et colérique, c’est un homme bien avec un bon fond, et lui qui malgré le fait qu’il trouve qu’elle agit comme une gamine et ne fait que des bêtises, veille toujours sur elle.
De nombreux thèmes importants sont abordés dans ce manga et n’attendent que d’être approfondis : L’acceptation de soi et des autres, l’amour rend aveugle, l’argent n’achète pas l’amour, la connaissance de soi pour trouver sa voie ainsi qu’une légère critique du modèle japonais où les jeunes doivent rentrer dans un moule concernant le travail et les relations amoureuses : Tout sera plus difficile pour une femme de trente ans sans travail, sans mari, sans enfant.
En conclusion
Un josei très amusant, avec des héros qui s’entendent comme chien et chat mais qui devraient grandement évoluer en apprenant à se connaître et s’accepter eux-mêmes comme ils sont avant de pouvoir de trouver l’un l’autre, autrement qu’au travail cette fois…
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