Pilote sacrifié

Pilote sacrifié

Résumé :

Sasaki Tomoji a toujours adoré piloter.
Afin de réaliser son rêve et de devenir aviateur, il intègre l’école de l’armée de terre. Rapidement, le jeune homme est remarqué et devient pilote d’attaque spéciale dans le 4e corps aérien. S’ensuit une série de missions suicide où son appareil n’a qu’un objectif : rencontrer celui de son ennemi… Sasaki ressortira vivant neuf fois.
Source : Delcourt/Tonkam

Avis principal par Beldaran

Ma PAL prenant de la hauteur, j’ai décidé de piocher une de mes lectures au pif et paf, ce fut le premier tome d’un Pilote Sacrifié, manga historique qui a été l’élu. Je suis friande de récits historiques mais c’est rare que je me lance sur la seconde guerre mondiale, surtout avec l’histoire vraie de Sasaki Tomoji qui appartenait à un escadron de mission-suicide et qui a réchappé à la mort neuf fois. J’ai fait quelques recherches rapides et je n’ai rien trouvé sur ce pilote dont nous avons droit à un bref entretien entre lui et le scénariste du manga, Shôji Kôkami qui est représenté d’ailleurs dans le manga.

A noter que l’éditeur a déjà publié un titre au sujet des kamikaze, Zéro pour l’éternité, titre en cinq volumes mais disponible uniquement en occasion maintenant.

Ce premier tome est purement introductif mais pose parfaitement les bases pour la suite. La lecture fut sympa.

La série est construite sur le dialogue entre Sasaki Tomoji et Shôji Kôkami, avec des allers et retours réguliers dans le temps, pour nous permettre de prendre la mesure de l’histoire qui nous est racontée. Le jeune Sasaki Tomoji est né dans une famille nombreuse de fermiers, passionné depuis l’enfance par les avions. Son rêve : devenir un avion. Malheureusement son regard d’enfant se heurte frontalement à la réalité de son époque. La seconde guerre mondiale approche de son terme avec une défaite du Japon dans le viseur. Le début du volume brosse rapidement un portrait de Sasaki et la manière dont il intègre l’escadrille spéciale, Banda, de l’armée de terre. Les brimades qu’il subit sont tout juste esquissées mais n’entament pas sa passion pour les airs dont une formation rigoureuse, le place en bonne position parmi les pilotes les plus prometteurs. C’est un personnage attachant à suivre.

Le manga lève le voile sur ces hommes qui apprennent différentes techniques, plus difficiles les unes que les autres afin d’abattre les navires ennemis, américains essentiellement. Cependant, face aux revers subi par le pays dans cette guerre du Pacifique, les hautes instances choisissent d’employer les pilotes de manière radicale, en les faisant voler dans des cercueils.

L’histoire n’est pas une critique de l’impérialisme japonais qui demande à sa jeunesse d’aller crever en mer pour la patrie mais il est appréciable d’observer ces hommes découvrir cette nouvelle mission et les conséquences sur leur fonctionnement. Ils sont des êtres humains avec un libre arbitre et s’ils connaissent les risques, ils n’envisagent pas une mort pareille, sans lutte. Les plus anciens se rebiffent à leur manière mais pour les plus jeunes, broyés par l’annonce, cette phrase est particulièrement marquante : « arrêtons de chercher la petite bête… Quand on ne réfléchit pas… Rien ne nous fait peur… ».

Dans les dernières pages, les membres du corps spécial arrivent à Taiwan pour découvrir leurs avions où les flammes de l’espoir sont douchées par les trombes d’eau et l’effroyable réalité. La mise en scène du passage est parfaite.

Pour ce type de manga, il faut des dessins réalistes et le trait de Naoki Azuma fonctionne bien. Les décors sont rares mais un très grand soin est apporté aux tenues militaires ainsi qu’aux avions. Même si, une fois équipés les militaires sont difficilement identifiables, cela renforce l’idée qu’ils font partie d’une seule et même masse et n’ont plus vraiment d’humanité. Le travail sur l’expressivité des personnages est à la hauteur et les scènes de vol bien que peu nombreuses pour ce premier tome, sont bien rendues, vraiment dynamiques.

L’édition fait le boulot avec un papier souple et une qualité d’impression correcte. En revanche, sur la couverture de mon volume, les noms du scénariste et du dessinateur ont été inversés mais j’ai l’impression que cela a été modifié par la suite. La traduction est signée Jacques Lalloz et des notes de bas de page n’auraient pas été de trop concernant quelques termes de l’aéronautique dont nous ne sommes pas tous spécialistes.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Delcourt/Tonkam.

  • Scénario
  • Dessin
3

En conclusion

Le premier tome de Pilote Sacrifié remplit parfaitement son rôle d’introduction à un récit qui s’annonce dur et qui arrive à capter l’intérêt. Affaire à suivre.

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