Avis principal par Beldaran
Il y a quelques mois, un nouvel éditeur mangas, Vega, dévoilait ses trois premiers titres dont les tomes 1 sont parus au début du mois d’octobre. J’ai attaqué par la série Peleliu dont l’histoire nous entraine à la fin de la seconde guerre mondiale, dans le Pacifique. La lecture fut agréablement surprenante.
Il convient de noter que Kazuyoshi Takeda a effectué de multiples recherches sur le sujet, de nombreux éléments sont expliqués en fin d’ouvrage ce qui démontre l’ensemble du travail fournit par l’auteur en amont. Il a également collaboré avec le chercheur Masao Hiratsuka, spécialisé dans le déroulement de la Guerre du Pacifique.
L’histoire prend place, en 1944, sur le petit îlot de Peleliu situé dans l’archipel de Palaos. Peleliu revêt un emplacement stratégique, du moins au début, du fait de son aéroport, pour les forces américaines. Le récit se déroule de manière chronologique ainsi nous découvrons les hommes de l’armée japonaise se préparer au combat, en creusant des galeries au cœur de cet ilot paradisiaque. Cependant, la mort rôde. Elle peut frapper à tout moment, le survol des avions américains le rappelle mais d’autres situations présentent la fragilité de la vie humaine et cette première mort, totalement absurde, laisse le lecteur coi. Puis, fatalement, les combats s’engagent, la terre paradisiaque se transforme en charnier et en brasier. La guerre se dévoile dans toute sa cruauté et son absurdité de manière incroyablement réaliste et efficace.
La narration, à la première personne, renforce le côté immersif du récit. C’est par le biais des lettres écrites à sa mère par le personnage principal, que l’horreur nous apparaît. Il n’y a pas d’héroïsme ici, seulement des jeunes soldats qui souhaitent rentrer chez eux vivants et c’est la même chose du côté américain. Concernant ce point, il y a une scène réellement poignante.
Ce volume est une excellente introduction au terrible affrontement qui s’annonce.
Nous suivons Tamaru, simple soldat, jeune recrue dont c’est la première opération. Il porte un regard plutôt candide sur la situation. Il n’a pas d’aspirations héroïques. Son objectif est de rentrer au japon afin de devenir mangaka. D’ailleurs dès qu’il le peut, il griffonne quelques croquis. Ce point, le fait être nommé attaché au mérité. Plus l’histoire avance et plus il comprend ce que cela implique et prend son rôle particulièrement au sérieux. A ses côtés de nombreux personnages, aux idées différentes se côtoient, du soldat totalement dévoué à son pays et prêt à mourir pour lui à celui plus pragmatique dont l’objectif est de survivre. Cette galerie de personnages permet d’embrasser les différents comportements lors d’un conflit pour un rendu réaliste.
La lecture se révèle percutante grâce à la simplicité des graphismes. Leurs côtés minimalistes renforcent l’horreur de l’histoire, même si les décors sont soignés. Il y a des pleines pages absolument saisissantes. Le dessin est une des forces du titre.
L’édition est correcte avec un papier de bonne qualité. La matière de la couverture est « étrange » mais permet des effets de brillance intéressants. A noter, la présence d’une première page en couleurs.
En conclusion
Peleliu propose un récit atypique, servit par des graphismes qui le sont tout autant. C’est une grande réussite.
User Review
0 (0 votes)