Peach Girl

Avis principal par Maraya

Avant toute chose : ne surtout pas de fier aux couvertures pour se faire une idée du contenu.

Non pas qu’elles ne soient pas belles, mais elles ne font que véhiculer une mauvaise image de l’héroïne, dissuadant certains de se procurer l’œuvre. Je parle en connaissance de cause car j’ai failli de pas acheter ce manga justement pour cette raison. Heureusement, une amie me l’a vivement conseillé et je n’ai pas été déçue. Et je peux vous le certifier, Momo est absolument tout le contraire de ce que laisse supposer les couvertures (et sa soi-disante meilleure amie Sae). Elle est inexpérimentée, comme beaucoup d’héroïnes de shôjo je vous l’accorde, et très fleur bleue aussi. A tel point que vous ne pouvez qu’être touché par son émotivité et sa fraîcheur. Elle n’en est pas pour autant niaise ou naïve, ce qui est appréciable. Elle a du caractère, ne se laisse pas marcher sur les pieds et fait preuve d’un grand courage face aux obstacles qui ne cessent de se dresser sur son chemin.

Bien que les caractères ne soient pas exactement les mêmes, Toji et Momo me font un peu penser à Kazehaya et Sawako. Au début de l’œuvre en tout cas. La suite du manga n’a, par contre, plus rien avoir avec Kimi ni todoke/Sawako. Le drame est légion dans cette série. Pratiquement pas le temps de souffler, ou si peu. Les péripéties s’enchaînent à un rythme fou et c’est sans doute en cela qu’il se différencie des autres mangas du même genre. Ici, nous ne retrouvons pas les sempiternels classiques du shôjo tels que la Saint Valentin. Si ce n’est le recours au schéma classique du triangle amoureux, qui d’ailleurs fonctionne très bien et s’avère extrêmement efficace, nous ne retrouvons que très peu des clichés habituels.
Et chose suffisamment étrange pour être soulignée, les personnages secondaires ne sont pas nombreux. J’entends par là qu’on ne s’intéresse que très peu aux autres lycéens. L’histoire se concentre davantage sur Momo et ses rapports avec Toji, Sae ou encore Kairi. Il n’y a pour ainsi dire pas ou très peu d’histoires annexes. On ne dévie jamais de l’histoire principale et Mome reste au centre de toutes les mésaventures.

Les personnages ont tous une vraie personnalité qui donne véritablement vie au récit. Une mention spéciale au personnage de Kairi qui présente tant de facettes différentes que nous ne pouvons que succomber à son charme. Un personnage complexe qui gagne à être connu. Une fois de plus l’habit ne fait pas le moine. Si vous n’en étiez pas déjà convaincu, vous vous en rendrez bien vite compte !

Côté graphisme, une nouvelle mention spéciale. Autant je n’ai pas du tout aimé le chara design de l’anime que je trouve complètement raté, autant celui du manga mérite le détour. Ah important : encore une fois, ne pas s’arrêter au premier tome pour se faire une idée définitive du design.

Le trait de l’auteur n’arrive à maturité qu’à partir du tome 4/5 et là on peut commencer à s’émerveiller. Ce qui peut sembler de prime abord gênant dans le design (les yeux et les lèvres notamment) devient alors un atout. Il n’y a qu’à voir les mimiques de Momo. Toutes à craquer. Et les proportions des personnages : entièrement respectées. Ce n’est pas que je n’aime pas le style longiligne propre au genre shôjo mais j’apprécie vraiment de voir un personnage bien proportionné, ni avec de trop grandes jambes, ni avec un trop gros buste ou je ne sais quoi encore. C’est à mon avis l’un des points forts de la mangaka, ça et aussi son don exceptionnel pour le cadrage. Certains plans sont excellents : la mangaka manie la perspective et la profondeur des champs avec beaucoup de talent. Les planches ne fourmillent pas de détails inutiles et rendent efficacement hommage à un scénario plutôt punchy.