Avis principal par Beldaran
« Power get the Power »… C’était sûrement le titre le plus attendu de ce début d’année, l’adaptation en série animée lui ayant fait une excellente publicité, One-Punch Man est enfin arrivé dans notre contrée grâce à l’éditeur Kurokawa. La série connait une destinée atypique, d’abord publiée sur le blog de l’auteur, ONE, puis face au succès, les droits sont négociés avec l’éditeur japonais pour une adaptation manga et Yusuke Murata (Eyeshield 21) est nommé pour s’occuper des dessins. A partir de là, plus rien ne semble arrêter le titre.
Finalement, One-Punch Man, c’est quoi, un énième shonen de baston ? Non, non et non.
La couverture donne le ton, un ton qui s’annonce profondément décalé : oui, c’est possible d’être classe avec un sac de courses.
L’histoire démarre sans préambule, en nous promettant des dialogues percutants (et très drôles), agrémentée de combats « rapides ». Nous suivons Saitama, chômeur, qui grâce à une rencontre et un entraiment de forcené, trouve sa voie, devient surpuissant et finalement rétame les méchants en un coup. Face, à un pitch pareil, nous sommes en droit de nous demander si le bidule peut tenir la route sur le long terme. Ce premier tome ne permet pas encore de répondre.
Les chapitres sont assez courts et la narration rapide. Parfois, j’aurai apprécié que l’auteur prenne le temps de poser le contexte, notamment avec le flash-back qui nous explique ce qui a poussé Saitama vers la voie de super héros. On ne se perd pas en détail inutile mais j’ai trouvé que cela manqué de liant entre les différents chapitres. Pour une personne qui découvre l’univers pour la première fois, cela peut laisser perplexe. Heureusement les deux derniers chapitres sont liés et viennent étoffer un scénario plus que léger pour l’instant. La légèreté su scénario est compensée par un humour à tout épreuve, de multiples jeux de mots et un panel de monstres où fleure de nombreuses références à d’autres séries.
Pour l’instant, peu d’informations sont données sur l’univers où se déroule l’action. Les villes sont identifiées par une simple lettre. Tout ce qu’on comprend, c’est que différents monstres, plus ou moins ridicules, apparaissent pour détruire les humains ou la planète.
Si le scénario est quasi inexistant, le personnage principal porte le récit, en nourrissant le côté très décalé. Saitama est donc l’homme le plus puissant. Cependant, il n’a pas vraiment le physique de l’emploi, son entrainement intensif l’a rendu chauve, son costume ne casse pas trois pates à un canard et son physique n’est pas ultra impressionnant. Lui qui accomplit son rêve d’enfant (son passé nous est révélé dans un court chapitre qui nous en apprend un peu plus sur la mentalité du personnage) en devenant un héros, apparaît totalement blasé face aux évènements « monstrueux » qui se présentent à lui et qu’il balaie d’un coup de poing. D’ailleurs, Saitama le dit lui-même en gagnant en puissance, il a le sentiment d’avoir perdu quelque chose d’important. Ce fait est, à peine, abordé pour l’instant, sera sûrement développé par la suite. Chose inhabituelle pour un shonen, l’aspect entrainement du personnage n’est pas montré, on ne suit pas son évolution car il est déjà surpuissant.
Un personnage qui s’annonce récurrent fait son apparition, Genos. Il s’impose au côté de Saitama comme son futur disciple. Contrairement à ce dernier, il dégage une certaine classe, tant dans les poses que dans ses répliques (même si, un peu longues ^^).
Un autre point fort du titre sont ses graphismes. Les monstres peuvent être particulièrement travaillés comme la femme moustique qui en jette ou encore le roi des fauves, ou alors très simple comme le crapaud ou la taupe. Le rendu des scènes de combats sont très dynamiques avec des doubles pages superbes. Murata joue beaucoup avec le visage de Saitama (tantôt simple, tantôt classe) et rend le personnage vraiment vivant.
L’édition est au poil (poing ? oui c’est facile), Kurokawa a fait un excellent travail de traduction qui correspond au côté décalé du titre.
Tome 2 par Beldaran
Le volume est découpé en deux parties. La première termine l'arc sur la maison de l'évolution et la seconde permet l'introduction d'un nouveau personnage totalement cinglé.
Le premier arc permet de voir à l’œuvre le duo Saitama-Genos. Ce dernier s'offre d'ailleurs quelques moments de grande classe mais reste malgré tout dans l'ombre de son maître. J'espère qu'il sera plus mis en avant par la suite car le fait qu'il soit totalement absent du second arc est vraiment rageant. Cependant, Saitama va révéler l'origine de sa force... Ce passage est magistral et bien sûr vraiment absurde, tout comme la résolution du conflit avec la Maison de l'évolution, totalement improbable.
La seconde partie, permet donc l'introduction d'un ninja super rapide mais surtout, Saitama va devoir laver son honneur de chauve. Les combats sont funs et les dialogues toujours aussi décalés : un régal !
Du côté des graphismes cela envoie toujours du bois, avec des doubles pages assez exceptionnelles qui rendent les scènes de combat vraiment épiques.
Un excellent tome dont le récit apparaît comme étant un peu plus structuré. A voir comment la suite va être développée.
Tome 3 par Beldaran
A la fin du dernier volume, Saitama réalisait que son anonymat était du à sa non-inscription à l'almanach des héros.
Le récit débute donc logiquement par les épreuves de recrutement. Je m'attendais à ce que ce chapitre soit plus long mais finalement, il est intelligemment traité avec beaucoup d'humour et un Saitama sur-puissant. Le résultat des épreuves est brillant et vraiment tordant.
Le traitement de ce volume est intéressant car enfin, nous en apprenons plus sur l'univers et notamment sur l'association des héros. Cela donne plus de poids à l'histoire, même s'il faut reconnaître que cela reste un peu léger. Cependant, les bases sont posées et on sent que plusieurs pistes pointent le bout de leur nez et que la suite va s'annoncer trépidante.
La première "mission" de héro de Saitama est fun à suivre avec beaucoup d'action et un humour décapant.
Encore une fois, le bonheur de lecture vient des graphismes, Murata ne cesse de se surpasser, rendant la narration assez incroyable. Le chapitre, intitulé face à face, est tout bonnement exceptionnel. J'en ai pris plein les mirettes. Il faut dire que le final est génial.
Il y a également des doubles pages et des pleines pages qui possèdent un impact certain. Là, je pense, à celle sans dialogue qui conclue le premier chapitre : c'est brillant.
En bref, si le récit se veut plus que simpliste pour le moment, il est littéralement transcendé par le dessin.
La lecture reste fort sympathique. Maintenant que le décor est posé, cela devrait envoyer dans le prochain volume.
En conclusion
One-Punch Man est assurément une série pas comme les autres. Le premier tome fut très agréable à lire. Cependant, j’espère que le deuxième apportera un peu plus d’intensité au récit.
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