Noblesse

Avis principal par Beldaran

En janvier dernier, le groupe Delcourt dévoilait son vaste projet autour du webtoon avec la sortie de la plateforme Verytoon et le label KBOOKS pour les sorties papiers. De multiples séries ont été annoncées comme Solo Leveling, Qu’est-ce qui cloche avec la secrétaire Kim ? et Noblesse. Je connaissais cette dernière de nom grâce son adaptation animée diffusée sur Crunchyroll/ADN et surtout grâce à son succès. Sa sortie au format papier était l’occasion de me lancer et je souhaitais voir comment été rendu la lecture particulière d’un webtoon en tome relié. A noter, que le webtoon a été publié entre 2007 et 2018. Autant l’écrire immédiatement, je n’ai jamais réussi à rentrer dans l’histoire. Je suis restée dubitative jusqu’au bout, assailli par la salve de clichés sur la mythologie propre aux vampires. Mon avis s’annonce ironique, vous voilà prévenus.

Le point de départ est le réveil d’un être immortel qui a écrasé pendant huit siècles et qui débaroule à notre époque, totalement paumé. A partir de là, des situations improbables s’enchainent et bien qu’il se passe des trucs, j’ai eu la désagréable impression de faire du surplace. Donc le vampire se réveille puis va au lycée (logique) où il retrouve quelqu’un (son design et son nom m’ont fait rire jaune) et voilà. Le réveil de l’être surpuissant (alors je suppose qu’il l’est, vu comment les humbles mortels se pâment devant lui) déclenche une série d’évènements du côté des vampires qui a une influence dramatique sur le monde humain.

Le contexte historique est rapidement brossé nous permettant de saisir l’ampleur des problèmes que le retour du bestiau provoque.

Deux intrigues se tissent, celle avec les vampires, dont certains possèdent de belles têtes de méchants suceurs de sang sociopathes, qui interroge sur le personnage de Raizel (le beau vampire ténébreux qui a joué à la belle au bois dormant pendant 800 ans) et de manière plus générale sur l’univers. Et puis nous avons celle lié aux lycéens, nouveaux amis de Raizel qui ont fait une mauvaise rencontre. Dans les faits, on comprend que les deux intrigues sont rapidement amenées à se croiser. Pour le moment, nous avons un récit standard sur les buveurs de sang, rien d’original mais l’histoire ne se veut pas sérieuse, non, non, mesdames, messieurs, l’humour est là, bien pataud, bien à côté du cercueil. C’est un aspect qui m’a assez désespérée, même si, l’humour reste un élément subjectif. Ah et les dialogues, c’est le vide intersidéral absolu.

Si l’histoire peine à décoller c’est dû à ses personnages caricaturaux au possible, le ténébreux impassible, figé, inexpressif, en tête, que l’auteur tente d’auréoler de mystère, tadam ! Résultat, il est antipathique plus plus plus. Son acolyte, qu’il retrouve au lycée, est dans la même veine, sauf qu’il est blond vénitien mais beau aussi, faut être raccord avec l’idée que les créatures surnaturelles sont magnifiques mais creuses et inintéressantes. Du côté des lycéens ce n’est pas mieux donc je n’ai même pas envie de développer.

Les dessins réalisés par Kwangsu Lee sont figés et peu emballants. Les planches sont vides. Alors oui, il y a deux beaux gosses, un brun et un blond pour appâter le chaland mais c’est d’une grande tristesse. Pour les autres le design est assez classique.

C’est un bel ouvrage que nous propose Kbooks, grand format, couverture semi-rigide avec rabat et une jaquette soignée avec un effet sur le titre et sur l’illustration. Le tome est tout en couleurs. L’impression et le papier sont de qualité. En revanche, il y a des coquilles et pour le découpage, le passage du numérique au papier n’est pas toujours heureux.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Kbooks.