Mobuko no Koi

Avis principal par Beldaran

Il y a une dizaine de jours, les éditions Noeve ont lancé deux nouveautés, dont la tranche-de-vie, toute douce, Mobuko no Koi. L’éditeur a conservé le titre japonais, « Mobu » désignant le personnage secondaire d’un récit et faisant écho au nom de l’héroïne, Nobuko. C’est un élément qui est présenté par Akane Tamura dès la première page et qui nous permet de saisir le comportement de la jeune femme. Il s’agit du premier manga long de l’autrice qui est toujours en cours de publication avec douze volumes au compteur. A noter qu’elle a été l’assistante de la brillante Jun Mayuzuki (Après la pluie et Kowloon Generic Romance disponibles aux éditions Kana). Je suis sortie de la lecture de ce tome 1 totalement charmée. Je l’ai tellement bien vendu aux autres membres du staff qu’Aela l’a lu et Zwit l’a acheté.

Nous découvrons la réservée Nobuko Tanaka, étudiante en deuxième année à l’université qui travaille en même temps dans un supermarché. Durant le volume, on ne la voit jamais à l’université mais ce n’est pas dérangeant puisque l’intérêt réside dans ce commerce où, elle qui vit en retrait des autres et de la vie même, a eu un coup de foudre pour son collègue Irie.

Akane Tamura a adapté sa narration à son personnage principal qui avance pas à pas. Elle est marquée par les réflexions de Nobuko qui, à défaut de faire progresser l’histoire, en révèlent beaucoup sur la jeune femme. C’est une construction que j’apprécie.

Le rythme est balbutiant et l’ambiance chaleureuse font qu’on ne peut lâcher des yeux Nobuko qui doucement, très doucement, essaie de changer. Si le premier frémissement vient de ses sentiments naissants pour Irie, c’est l’arrivée de la jeune Abe, véritable tornade qui la pousse à se frotter un peu plus aux autres.

Il apparaît que Nobuko observe beaucoup et qu’elle a de petits plaisirs simples, comme bien arranger les courses dans un sac. Elle est attentive aux autres mais sa timidité fait qu’elle est souvent en décalage, comme si elle était sur un rythme différent.

Nous saisissons rapidement qu’elle est entourée par la bienveillance de ses collègues : Abe qui l’encourage à s’exprimer, le patron qui intervient quand elle est en difficulté ou Irie qui semble veiller sur elle. L’aspect romance suit le rythme de Nobuko mais connaît quelques phases classiques dont un plaquage contre le mur assez drôle.

Nous saisissons les personnages par le regard de Nobuko. Irie nous apparaît calme, attentif aux autres et un brin taciturne. Dans les dernières cases, le point de vue s’inverse, lançant le changement de point de vue qui aura lieu dans le tome suivant. Tome que je suis impatiente de découvrir.

Le trait de Akane Tamura est fin et soigné. L’histoire est portée par les grands yeux, candides, de l’héroïne, souvent, seuls éléments expressifs de cette dernière. Lorsque les visages de Nobuko et Irie s’animent alors qu’ils sont généralement inexpressifs, sont très mignons.

Nous sommes maintenant habitués aux éditions soignées de Noeve. La jaquette est travaillée avec le titre en relief et l’ajout d’un vernis sélectif. Nous avons droit à des premières pages couleurs. Le papier est fin mais sans transparence pour une bonne qualité d’impression. La traduction, signée Frédéric Malet, correspond parfaitement à l’ambiance du récit. En revanche, le choix du lettrage par moment rend le texte quasi illisible, même si je comprends le choix.