Avis principal par Beldaran
Les récits d’espionnage ont le vent en poupe, ainsi après Spy X Family publié par les éditions Kurokawa qui ont également proposé 008 Apprenti Espion le mois dernier, c’est au tour des éditions Kana de nous offrir la vision de Gondaira Hitsuji avec Mission : Yozakura Family. La série est toujours en cours de publication au Japon avec 8 volumes, le 9e est prévu pour le mois de juillet. La lecture de ce premier tome fut sympathique malgré un personnage au comportement particulièrement toxique.
Le tome s’ouvre sur un chapitre d’introduction assez long qui dévoile deux lycéens, amis d’enfance, d’apparence banale, Taiyô dévoré par la timidité et Mutsumi avec laquelle il discute normalement. Les problèmes de Taiyô, à créer des liens, sont très rapidement expliqués grâce à un flashback. Le récit glisse avec efficacité du côté du frère aîné de Mutsumi. Il est totalement cinglé et toxique mais c’est lui qui déclenche les événements qui lient, de manière définitive, le lycéen à la famille Yozakura, pour le meilleur (pas pour toute de suite) et pour le pire (ça c’est fait). Finalement, le premier chapitre résume bien le volume : une narration dynamique, des évènements qui s’enchainent vite et bien et des sentiments (un peu, bon ok, très peu).
L’intronisation de Taiyô, au sein de cette famille pas comme les autres, est musclée mais ce n’est qu’un avant-goût. J’ai apprécié la mise en place de la fratrie car l’explication tient la route. Ils ont toutes et tous des capacités variées et c’est une famille reconnue dans le milieu des espions, notamment l’ainé, Kyôichirô. Bon, cet homme est l’incarnation d’un comportement toxique par excellence dont les réactions font offices de gag mais elles ne m’ont pas arraché un sourire. L’histoire avait-elle vraiment besoin d’un protagoniste pareil pour fonctionner ? Non, clairement pas.
Après avoir introduit une belle ribambelle de personnages, réduit le rôle de Mutsumi à celui de la demoiselle en détresse, l’auteur lance la phase entrainement pour Taiyô via la maison des Yozakura qui est truffée de pièges. C’est une phase classique mais qui est bien rythmée et qui ne traine pas. On regrettera peut-être que Taiyô adolescent ordinaire gagne rapidement en force mais que voulez-vous, la force du pouvoir de l’amour ! Je suis ironique mais dans l’ensemble la lecture se révèle réellement divertissante grâce au dynamisme de la narration. Cependant, il faut voir si Hitsuji Gondaira tiendra la distance avec une intrigue qui est plutôt légère pour le moment.
Le tome pullule de personnages mais ils ne sont pas tous développés pour le moment et doivent se contenter du minimum syndical. Le duo phare est composé des deux lycéens, Taiyô Asano et Mutsumi Yozakura. Je passe rapidement sur leur rapprochement forcé qui est très, très rapide mais bon. Taiyô est le héros de shônen standard. Il est gentil, a vécu une expérience traumatisante et dramatique qui a changé son rapport aux autres. Il a le don de se dépasser et s’acharne à remplir son rôle. Face à lui, Mutsumi, plus effacée et totalement bouffée par son frère aîné. Elle semble accepter son rôle, particulier, pour la famille Yozakura, ce qui explique peut-être son calme à tout épreuve. A voir comment elle sera traitée au fil de l’histoire. Je passe sur la floppée des frères et sœurs de Mutsumi qui n’ont pas encore été véritablement présentés. Vous allez aimer l’animal de compagnie, Goliath, un chien qui a les crocs !
Les graphismes sont bons. Hitsuji Gondaira possède un trait plaisant qui apporte un sacré dynamisme aux scènes d’action. Le découpage est classique mais efficace. Le design des personnages est sympa.
L’édition est correcte. Le papier est souple mais sans transparence et la qualité d’impression est bonne. La traduction, signée Frédéric Mallet, est particulièrement emballante.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Kana.
En conclusion
Mission : Yozakura Family s’offre un premier tome dynamique, explosif et en premier lieu divertissant. A voir comment sera traitée la suite.
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