Avis principal par Beldaran
L’autrice coréenne CTK revient dans le catalogue des éditions Taifu, après On Doorstep, avec un nouveau one-shot, Midnight Rain. Cela faisait un long moment que je n’avais pas lu de Boy’s Love et j’ai été totalement séduite par l’ambiance.
L’autrice installe son récit dans une sinistre banlieue d’une grande ville occidentale. Elle y développe la rencontre entre deux êtres perdus, un qui vivote dans un appartement miteux sans espoir (Ethan) et un autre qui avance dans la vie à coup de poings (Mike). Le hasard fait qu’ils se croisent à différentes reprises, la dernière étant la bonne, surtout qu’ils sont tous deux dans un sale état. L’atmosphère est lourde et particulièrement bien retranscrite. Cette ambiance donne tout son cachet au récit car il faut reconnaître que le développement des personnages est léger. Malgré cela, l’histoire fonctionne et c’est avec plaisir que nous suivons l’évolution de cette relation.
Le cadre de l’histoire est rapidement brossé mais efficace dans sa mise en scène, avec les voisins bruyants, le logement insalubre et les bagarres de rue. Le quartier est miteux et pourtant les deux hommes illuminent la laverie automatique et l’appartement insalubre d’Ethan. Il n’y a pas de péripéties particulières, les deux hommes se lient de manière naturelle. Ils sont touchants dans leur maladresse. Deux âmes esseulées qui se rapprochent par la force des choses.
La narration est linéaire, sans éclat mais encore une fois, cela fonctionne.
Il y a quelques scènes érotiques qui sont d’une extrême simplicité. La première n’était pas franchement nécessaire.
La fin n’en est pas vraiment une. C’est assez abrupt donc heureusement qu’il y a un chapitre bonus.
Le récit est porté par deux personnages. Il n’y a pas de protagonistes secondaires, même si je pourrai compter Donovan qui est là pour marquer le passé d’Ethan mais c’est maigre. Ethan est brisé. Il n’a pas de loisirs, n’en a pas les moyens et trime tout le temps. Sa vie est aussi morne et déprimante que son appartement. Son passé semble dramatique mais nous n’en apprendrons pas plus et c’est franchement rageant. Sa rencontre avec Mike a un effet bénéfique sur sa vision de l’avenir. Il devient enjoué et taquin. Face à lui, Mike, qui est aussi expressif qu’un mur et qui possède une fâcheuse tendance à parler avec ses poings. Il finit par s’ouvrir et ils deviennent touchants.
Je trouve que les graphismes ont beaucoup de charme. Il n’y a pas beaucoup de décors mais ce n’est pas important car le duo crève les pages donc pas besoin de plus. Les corps sont massifs. Ils en imposent. Cela change et c’est vraiment plaisant. Les personnages sont particulièrement expressifs.
En ce qui concerne l’édition, c’est du tout bon. La qualité d’impression est bonne. Le papier est souple et sans transparence et nous avons même droit à une page couleurs. La traduction signée Isabelle Eloy est soignée.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu.
En conclusion
Midnight Rain nous offre une histoire simple au sein d’un univers sombre avec des personnages attachants. La lecture fut plaisante.
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