Donne de la couleur à vos mangas
On raconte qu’au sommet des marches dont cette île tire son nom vit une sorcière, et que tous ceux qui aspirent à quitter cet endroit doivent absolument trouver… ce qu’ils ont pu perdre quand ils y sont arrivés. J’ignore ce que c’est. Mais je sais une chose. C’est que quand Manabe, une fille au regard déterminé, a débarqué ici, j’ai eu le sentiment que plus rien ne serait jamais plus comme avant…
Source : Delcourt/Tonkam
Il s’agit d’une adaptation en manga du roman homonyme de Yutaka Kono sorti au Japon en 2014.
Après une première page en couleur, le tome s’ouvre sur un jeudi 19 novembre où Nanakusa entend une voix familière l’appeler et cette rencontre serait le point de départ de l’histoire. Après cette page d’introduction, le premier chapitre revient sur le jour précédent, le 18 novembre donc, pour introduire la vie dans l’île du point de vue de Nanakusa. Il s’agit d’une île paisible où vivent environ 2000 personnes. Cependant derrière cette tranquillité, il y a des choses étranges qui se passent : les gens apparaissent dans l’île avec leurs derniers souvenirs perdus, et disparaissent d’un coup. On raconte qu’il y aurait une sorcière en haut des escaliers qui traversent l’île et qui serait derrière ces phénomènes. Bien qu’ils se posent des questions, les habitants semblent accepter les règles de l’île, résignés ou indifférents, un peu comme s’ils étaient envoutés, comme si tout est naturel. Nanakusa lui-même ne semble pas être dérangé de cette situation, se disant de toute façon qu’il n’a pas de choix. D’autant plus qu’ils ont presque tout dans l’île et tout semble beau.
Cette paisibilité quotidienne et immobile est bouleversée par la rencontre avec Yû Manabe le 19 novembre. C’est une ancienne camarade de Nanakusa qui vient d’apparaître dans l’île. Dans les deux chapitres suivants, on suit l’histoire de son point de vue à elle, à la découverte de l’île. C’est une fille qui n’accepte pas les choses qu’elle ne comprend pas et a du mal à accepter de vivre dans cette prison dorée où les gens ne sont pas vraiment libres. Elle veut agit rapidement et veut trouver une solution pour les partir de là et ne comprend pas l’indifférence ou le résignation des autres. On découvre avec elle d’autres indices sur l’île et comment on pourrait partir, ainsi que le fonctionnement du lieu comme l’arrivée des marchandises.
Les deux derniers chapitres sont du point de vue d’un camarade de classe sur l’île de Nanakusa, Sasaoka, un garçon qui aime les jeux vidéos, qui voudrait enfin être le héros de son histoire et semble être attiré par Yû.
J’ai bien aimé le fait que le point de vue change en fonction des chapitres, ce qui permet de connaitre plusieurs personnages avec leur vision des choses. Il y a encore plusieurs autres personnages autour de ces protagonistes, comme Mizutani l’élève modèle; Hori qui semble timide et parle peu; Cetera, un personnage original et qui semble mystérieux; la prof masquée ou encore la factrice. Je suis intriguée par l’ambiance mystérieuse qui règne sur l’île. Les personnages ne sont pas très originaux mais j’ai bien apprécié Yû qui fait bouger les choses et semble avoir un sens de justice important. Je n’ai pas encore beaucoup cerné Nanakusa qui n’a pas forcément envie de partir mais semble vouloir aider Yû.
Le trait de dessin est convenable et est plutôt mignon, un style qui semble différent de celui de l’illustration du roman d’origine. D’ailleurs Yutaka Kono, le scénariste et l’auteur du roman homonyme, trouve que le trait d’Ai Uzuki rend son personnage Manabe adorable alors qu’il pensait qu’elle serait plutôt style à se faire détester. Je trouve que ce type de dessin ajoute une certaine douceur qui va bien avec la paisibilité de l’île. Ce mélange de douceur et de mystère m’ont plu et j’ai hâte de découvrir la suite.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Delcourt/Tonkam que je remercie.
On reprend l'histoire les 21 et 22 novembre du point de vue de Cetera. C'est un garçon curieux qui s'amuse à imiter les personnages de romans. Accusé d'avoir fait les graffitis mystérieux découverts dans l'île depuis l'arrivée de Manabe, il ne se défend pas clairement. On en apprend un peu plus sur ce personnage énigmatique. Puis on retrouve un chapitre du point de vue de Manabe où la silencieuse Hori souhaite lui parler. Cette dernière semble tenir particulièrement à Nanakusa et fait comprendre à Manabe qu'elle force un peu celui-ci à agir malgré lui à force de parler sans réfléchir.
En effet, la franchise et la droiture de Manabe font qu'elle a tendance à dire les choses sans penser aux effets de ses paroles sur les autres. Puis on a le point de vue de Nanakusa et de Daichi, le plus jeune de l'île. C'est un petit attachant et touchant qui semble avoir aussi un côté sombre qu'il n'aime pas.
Le dernier chapitre met en avant Tokume, la professeure, qui nous apprend la terrible histoire de ce qui se cache derrière son masque lors d'une discussion à cœur ouvert avec son élève.
Le tome se conclut avec un chapitre bonus qui montre un peu plus en détails les rapports entre Hori et Nanakusa.
Dans ce volume, il y a beaucoup de discussion entre les personnages, parfois presque philosophique, où chacun essaie de défendre ses idées. Chaque personnage semble avoir une épreuve personnelle à passer. Il y a peu d'avancement dans ce tome, ce qui peut être un peu frustrant pour une série de trois tomes, à part la révélation dans les deux derniers chapitres. Je suis intriguée par cette fin, à voir si c'est la vérité et comment le mystère de l'île va se résoudre dans le dernier tome.
Le dernier tome se déroule entre le 23 et le 24 novembre. On reprend avec Hori et Nanakusa. Ce sont deux personnages attentionnés qui se comprennent et partagent une belle amitié. On peut se demander si Hori a des sentiments pour lui. Nanakusa est un personnage gentil mais pas très facile à cerner par moments. Avec Manabe, ils vont enfin dévoiler ce qui se cache derrière cette île.
Beaucoup de révélations dans ce volume, qui arrivent parfois de manière surprenante. La conclusion est satisfaisante globalement même s'il me reste des questions. L'idée est cependant plutôt originale et bien trouvée.
Le tome se conclut encore avec un petit bonus avec Hori, parallèle à l'histoire bonus du tome précédent.
En somme, L'île aux Escaliers est une série courte sympathique avec un scénario plutôt intéressant et surprenant, illustré avec un trait agréable et mignon. J'ai apprécié la franchise de Manabe et la pluralité des points de vue. Un tome supplémentaire aurait peut-être permis une fin plus complète, notamment pour les autres personnages qui sont un peu mis de côté dans ce tome.
Résumé
Une série sympathique avec une ambiance mystérieuse qui plait.
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