Avis principal par ladybird3000
Les Rôdeurs de la Nuit est la nouveauté shônen des éditions Panini Manga du mois d’août. Le premier volume était disponible en avant première à Japan Expo. Je découvre cette nouveauté grâce au service presse des éditions Panini Manga que je remercie.
Ce premier volume met en place l’histoire assez rapidement. L’histoire débute pendant l’ère Taisho. Tanjiro vit avec sa famille en montagne dans un petit village. Tous les jours, il descend au village voisin afin de vendre du charbon et ainsi subvenir aux besoins de sa famille. Un soir, alors qu’il fait un temps glacial et qu’il commence à faire nuit, un habitant du village lui propose de rester dormir chez lui, car la nuit les ogres rôdent et sont assoiffés de sang. Tanjiro finit par accepter, mais au petit matin, il retrouve alors sa famille décimée. Seule survivante, sa sœur Nezuko très affaiblie. A peine remis de ses émotions, un garçon muni d’une épée tente de les tuer lui et sa sœur. Pour cause, Nezuko a été contaminée par le sang d’ogre et commence à se transformer en bête. Mais Tanjiro jure de la protéger et de la faire redevenir humaine.
J’ai trouvé que l’idée était sympathique et l’histoire est bien mise en place. On découvre que les ogres apparaissent la nuit pour se nourrir d’humains et que les humains peuvent à leur tour se transformer en bête s’ils sont contaminés vivants. De plus, un groupe de chasseurs munis de katanas spéciaux ont pour objectif de traquer les ogres et protéger les humains. Dans ce volume, on comprend rapidement que ces guerriers doivent d’abord subir un entraînement éprouvant et passer une épreuve encore plus ardue. Le mangaka met en place son histoire et ses personnages, mais j’ai trouvé que tout s’enchaînait de façon très millimétrée. De ce fait, j’ai un peu eu du mal à rentrer dans l’histoire. Dès le début, on comprend rapidement ce qu’il va arriver à la famille de Tanjiro, ce n’est pas une surprise et on n’a pas le temps de s’attacher à ses frères et sœurs. Tout semble organisé et cela laisse moins de place à l’imagination du lecteur qui se retrouve entraîné dans cette histoire où tout semble joué d’avance. Même lorsque le garçon au katana apparaît, tout est étrange. En effet, celui-ci n’essaie pas vraiment de tuer Tanjiro et Nezuko, au contraire il semble vouloir enseigner quelque chose à Tanjiro. Ceci est très étrange, puisqu’il sort de nul part, puis essaie de secouer Tanjiro pour lui faire comprendre quelque chose et fait preuve d’une bienveillance bizarre et mal placée. Bref, pour moi, tout est trop organisé. La dernière chose qui est également bizarre, c’est le fait que Tanjiro ne semble pas au courant de l’existence de ces ogres. Or, les ogres semblent être nombreux et dès le moment où sa famille est prise pour cible, Tanjiro va à nouveau en croiser sur son chemin. De ce fait, il paraît étrange qu’il n’en ait jamais rencontré ou au moins entendu parler avant.
Les personnages sont assez énigmatiques, avec Tanjiro qui a un odorat développé et cela serait un avantage. Nezuko se transforme en ogre mais son envie de protéger son frère est restée, de ce fait elle n’attaque pas et on dirait qu’elle prend conscience de ce qu’elle est devenue. Le garçon au katana oriente Tanjiro vers un vieil homme afin de lui apprendre ce qu’il doit savoir pour devenir chasseur d’ogre. Cet homme est mystérieux également. Donc en somme, pour le moment je n’ai pas trop réussi à m’attacher aux personnages, sauf peut-être Nezuko qui me plait bien mais qui n’est pas présente dans la seconde partie du volume.
Le récit est accéléré car Tanjiro va subir un entraînement qui dure plus d’un an. J’ai quand même trouvé que le mangaka avait été habile puisqu’il a réussi à nous montrer cela de façon rapide, au travers d’un journal que Tanjiro écrit pour sa sœur. Cela permet de montrer toute son évolution et son apprentissage de façon accélérée. Ainsi, à la fin du volume, Tanjiro peut déjà assister à l’épreuve qui fera de lui un chasseur.
Même si le récit est un peu balbutiant, il a quelque chose de sympathique. On a envie d’en découvrir plus sur ces ogres. Et surtout, on a envie de savoir s’il existe un remède pour Nezuko. Mais vu son état à la fin du volume, je crains qu’on ne la voit pas beaucoup par la suite, ce qui serait dommage car pour moi elle est intéressante. Autre élément qui me perturbe, c’est la présence de ces masques de renard. On dirait qu’ils sont importants et ont une signification particulière. Le mangaka pose des indices dans son récit, mais comme je le disais plus haut, il n’est pas très subtile et on a du mal à savoir où il veut nous mener.
Les dessins sont assez atypiques mais cela donne un aspect réussi aux ogres. C’est un style différent mais intéressant. Pour moi, ce ne sont pas les dessins qui ont été un frein à la lecture, mais plutôt la façon de narrer du mangaka.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Panini Manga.
Tomes 1 à 3 par Beldaran
En août dernier, les éditions Panini nous proposaient de découvrir un titre issu du fameux, Shônen Jump, Kimetsu no Yaiba alias Les rôdeurs de la nuit en français, première série de la mangaka Koyoharu Gotouge. Le manga compte actuellement 11 volumes au Japon tandis qu’en France le tome 3 est paru en janvier dernier avec aucune date d’annoncée pour la parution du 4. Vous l’aurez compris, la série ne fonctionne pas chez nous d’où l’apparition du tag sur les réseaux sociaux, #sauvonslesrodeursdelanuit.
Je vous propose une chronique regroupant les 3 volumes parus car ces derniers offrent une excellente vision d’ensemble du potentiel de la série avec un univers très intéressant.
L’histoire se déroule durant l’ère Taisho (1912-1926), au cœur de la campagne japonaise. Nous découvrons la famille de Tanjiro dont nous n’avons pas vraiment le temps de nous y attacher car elle est très rapidement exterminée par un ogre. Cet évènement est le point de départ de l’aventure (vengeance ?) de Tanjiro qui lui fait quitter son village à la recherche du monstre qui a occis sa famille et surtout en quête d’un remède pour sa sœur. Oui, nous sommes face à du shônen classique, cependant les évènements s’enchainent sans temps mort, notamment dans le tome 1 où la phase d’entrainement du jeune héros qui dure 2 ans est présenté grâce à un procédé brillant qui le conduit à un test final afin de devenir pourfendeur d’ogre. Le concept des ogres et notamment leur traitement, m’a fait penser à celui des démons dans la série Claymore de Norihiro Nagi. Le mystère plane autour des ogres, notamment autour de celui qui a la capacité de transformer les humains en monstres. J’ai apprécié d’en apprendre plus sur les ogres alors que du côté des pourfendeurs, en trois tomes peu de données sont dévoilées.
La narration est enlevée, même si parfois le récit aurait mérité d’être plus posé car certains enchainements sont précipités et un peu faciles. L’atmosphère est particulièrement pesante avec un côté horrifique bien travaillé. Heureusement quelques touches d’humour viennent alléger le récit.
Les 3 volumes nous offrent une belle brochette de personnages, certains plus développés que d’autres. Tanjiro est un gentil garçon, attentionné qui se coupe en quatre pour sa famille, son père étant décédé. Le malheur qui le frappe, le pousse à s’endurcir et à devenir plus fort mais sa gentillesse transparaît toujours à travers ses combats contre les ogres. Il y a un secret derrière ses boucles d’oreille, lié à son père je pense. Sinon, il a hérité des supers techniques de sabre de son maître Urokodaki et surtout possède un odorat ultra développé. L’unique rescapée de la famille de Tanjiro, sa sœur, Nezuko a été ogrisée mais se maîtrise. Elle n’attaque par les humains. Ils forment un super duo. Elle est réellement attachante. Le grand méchant ogre, Kibutsuji est auréolé de mystères. Il transforme les humains en ogres et les plus puissants lui servent de garde rapprochée. Je suis impatiente d’en apprendre plus sur le personnage.
Les graphismes sont particuliers mais très emballants. Le trait de la mangaka est fin et détaillé, notamment en ce qui concerne les décors, vraiment riches. Le bestiaire des ogres est incroyable, certains possédant des capacités surprenantes. C’est plutôt moyen du côté des scènes d’action, cela manque de clarté mais ce point s’améliore au fil des tomes.
L’édition est plutôt correcte, même si la qualité de la reliure est médiocre.
Tome 4 par Beldaran
Enfin ! Après une longue attente et moultes péripéties, le volume 4 est enfin là ! A noter qu’au Japon l’adaptation animée a été un formidable accélérateur des ventes du manga puisque la quasi-totalité des volumes parus, occupe d’excellentes places dans le Top Oricon.
L’histoire reprend après le combat victorieux de Tanjiro contre le démon aux tambours. Il retrouve Zenitsu aux prises avec le personnage portant une tête de sanglier qui se disputent la boite contenant Nezuko. Voilà une fin d’arc mouvementé pour notre jeune pourfendeur à la tête dure. C’est l’occasion de découvrir le bruyant Inosuke qui a tendance à foncer dans le tas sans réfléchir. Le trio s’offre une pause rapide pour récupérer et Nezuko fait une entrée remarquée. Inosuke démontre que réfléchir c’est fatiguant et Zenitsu est toujours aussi braillard.
La narration reste rapide. J’aurais apprécié qu’elle soit légèrement plus posée, pour prendre le temps de s’imprégner de l’ambiance.
Pas vraiment le temps de souffler pour nos jeunes pourfendeurs car les voilà expédiés au Mont Natagumo. Ce nouvel arc occupe la majorité du volume. Plus les pages se tournent plus on sent que la situation est plus tortueuse que prévue. Le trio est séparé. La trouille de Zenitsu l’a cloué aux portes de l’angoissante forêt mais sa passion pour Nezuko le pousse à se lancer et le voilà qui tombe sur des araignées coriaces. Grâce à des flashbacks bien dosés, des bribes de son passé se dévoilent et nous permettent de mieux saisir ce personnage qui peut être agaçant. Il s’offre un grand moment mais se trouve dans une position délicate.
De leurs côtés, Tanjiro et Inosuke forment un duo diablement efficace. Tanjiro est posé. Il réfléchit aux choses à faire et exploite au mieux le potentiel d’Inosuke qui suit le mouvement à son corps défendant. C’est vraiment plaisant à suivre.
L’atmosphère lourde, horrifique est quelque peu soulagée, grâce aux frasques de tête de sanglier. En ce qui concerne les démons, il est pour le moment difficile de saisir pleinement la situation mais une lune démoniaque est à l’œuvre !
Si l’intrigue principale est mise de côté, l’univers s’enrichit et la variété des démons propose des affrontements originaux et plus lisibles que ceux des premiers volumes.
La narration est mieux rythmée dans cette partie et pose les bases d’un arc qui promet d’être riche en action et en émotions (oui, j’ai vu l’adaptation animée donc je suis impatiente de découvrir la scène de l’épisode 19 en version originale).
Les dessins sont toujours aussi soignés. J’apprécie de plus en plus le trait de la mangaka.
Petit mot sur l’édition qui est beaucoup plus satisfaisante que lors du premier lancement de la série. Mon seul regret vient des couvertures où le logo japonais qui change à chaque tome, n’est plus utilisé. Je préférais également le titre français.
Tomes 5 et 6 par Beldaran
Avec la sortie du volume 6 ce mois-ci qui marque la fin de l’arc du Mont Natagumo, j’ai décidé de vous présenter ensemble les tomes 5 et 6. L’adaptation animée s’est d’ailleurs achevée sur les évènements du 6, en teasant les débuts de l’arc du train de l’infini.
Le trio de pourfendeurs a été séparé. Zenitsu a réussi à venir à bout de son adversaire au prix d’un effort colossal. De leur côté, Tanjiro et Inosuke sont toujours aux prises avec le père de la « famille » qui se révèle particulièrement coriace. C’est un volume 100% tourné vers l’action qui bascule avec brio du combat d’Inosuke vers celui de Tanjiro.
Inosuke gagne donc une petite mise en lumière et on sent l’impact de Tanjiro dans sa manière de penser mais cela le perturbe quelque peu. Par le biais d’une seule page tout en émotion, nous comprenons un pan du passé de tête de sanglier. Naturellement, l’affrontement le plus intense et le plus attendu, surtout pour une personne qui a vu l’adaptation animée, c’est celui de Tanjiro. A l’image du volume, le rythme est soutenu, les retournements de situation nombreux pour un résultat intense. L’autrice prend toujours le temps de présenter les antagonistes et par leur intermédiaire révèle le caractère tordu de Muzan. Le lien entre Tanjiro et Nezuko est mis à rude épreuve. Le résultat est beau et émouvant. Tanjiro reprend une danse ancestrale et offre un final puissant et stressant. Cette fin d’arc est l’occasion pour deux personnages redoutables, de faire une apparition remarquée, deux Piliers des pourfendeurs, Shinobu Kocho et Giyu Tomioka. Ils mettent en avant une différence de niveau énorme avec le trio de pourfendeurs. La dernière page laisse Tanjiro et Nezuko dans une position inconfortable.
Ce volume condense toutes les qualités du titre. Une narration menée de main de maître, sans temps mort et qui approfondit l’univers, tout en développant ses personnages.
Le tome 6 est plus apaisé même si les premières pages dégagent beaucoup de tension car Tanjiro doit faire face à la nature de démon de sa sœur. Il y a malgré tout quelques touches que se soit dans les dialogues ou les situations.
Ce volume est surtout marqué par l’apparition des Piliers, êtres les plus puissants parmi les pourfendeurs, en charge des missions les plus complexes. Ils présentent tous des caractères vraiment marqués et je suis impatiente d’en apprendre plus sur chacun. Nous découvrons également le Seigneur des pourfendeurs qui dégage beaucoup de charisme. A l’opposé, l’autrice dévoile, la hiérarchie des lunes démoniaques, plus complexe que prévue.
Après une confrontation intense entre Nezuko et le pilier Sanami, son sort est scellé et le récit bascule vers la traditionnelle phase d’entrainement. Encore une fois, la narration est enlevée et notre trio aborde cet évènement de manière différente, suivant leur caractère. Tanjiro reste un protagoniste particulièrement touchant et attachant. Il augmente très nettement ses capacités, tout comme Zenitsu et Inosuke que Shinobu a su motiver, ahah. C’est un passage léger mais qui prend le temps de travailler ses personnages, comme Shinobu ou encore Kanao Tsuyuri.
Les dernières pages nous ramènent dans le camp de Muzan. Cette scène avait été particulièrement intense dans l’adaptation animée. Elle est saisissante et donne terriblement envie de connaître la suite.
En ce qui concerne l’édition, j’ai du mal avec ce logo unique sur la couverture qui ne rend pas hommage au travail de Koyoharu Gotouge. Le choix typographique pour identifier les lunes démoniaques est particulièrement moche, un astérisque aurait pu être la solution. Autre point, il me semble que Kyojuro Rengoku est le pilier de la flamme et non du feu dans l’anime donc est-ce que cela aura une incidence par la suite.
Après 6 volumes je suis toujours aussi séduite par l’histoire et les graphismes. Vivement, le prochain arc qui sera totalement inédit.
En conclusion
Un volume qui nous montre le parcours de Tanjiro de façon accélérée et qui introduit plutôt bien l’univers. Cependant, il reste encore beaucoup de points à éclaircir.
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