Avis principal par Beldaran
Les éditions Ki-oon inaugurent leur nouvelle collection, Les Chefs-d’œuvre de Lovecraft avec l’adaptation du roman, Les Montagnes Hallucinées, écrit en 1931 par Howard Phillips Lovecraft, le maître des récits horrifiques. Je ne ferai pas de comparaison entre les deux œuvres car je n’ai pas lu le roman. La lecture fut une découverte totale de l’œuvre de Lovecraft. J’ai été saisie par la lecture du manga qui s’est révélée incroyablement captivante.
L’histoire nous emporte dans les derniers mois de l’année 1930 au sein d’une expédition scientifique qui se dirige vers les terres les plus au sud de la planète, l’Antarctique. Terres encore vierges qui devraient regorger de découvertes et permettent à la science de connaitre de multiples avancées. Cependant, le prologue nous conte une autre histoire avec la découverte du camp abandonné du Pr Lake, biologiste, dans lequel s’immisce l’horreur. C’est la voix du Pr Dyer, géologue, qui décrit brièvement la situation. Il n’y a pas de dialogue et pourtant le rendu est saisissant.
La majorité du volume nous présente les évènements jusqu’à la désolation du camp de Lake. L’ambiance pesante s’accentue au fil des pages et le silence au cœur des montagnes de l’Antarctique se fait plus assourdissant et étouffant. L’aspect scientifique occupe une place importante et met en exergue la folie fiévreuse qui s’empare peu à peu du Pr Lake suite à une découverte grâce à l’invention du Pr Pabodie, une nouvelle foreuse. A partir de cet instant le groupe se scinde en deux et l’horreur s’installe.
La narration est brillante et nous happe jusqu’à la dernière page. Nous oscillons entre malaise et fascination. Le Pr Dyer est le narrateur principal. Le procédé offre un récit particulièrement immersif.
C’est avec plaisir que nous suivons les échanges passionnés entre les scientifiques concernant les dernières trouvailles. Ils se complètent parfaitement, même si Dyer et Lake sont les plus mis en avant mais cela devrait changer par la suite.
L’histoire fascine car elle est portée par de superbes graphismes qui offrent le rôle principal aux montagnes sinistres du Pôle Sud. Face à ces versants escarpés, se ressent toute la petitesse et l’insignifiance de l’humanité. L’ouvrage est parsemé de formidables pleines pages. Je découvre le travail de Gou Tanabe avec cette œuvre. Son trait est incroyable. Il sert à merveille le récit. La représentation des créatures est bien pensée, de leurs corps immobiles se dégagent un sentiment d’angoisse.
L’édition est à l’image de l’histoire, exceptionnelle. La couverture est en similicuir et les premières pages en couleurs. Les noirs profonds des dessins tranchent sur le papier très blanc, une réussite. Petit bémol, l’étiquette collée au dos que je déconseille d’enlever.
Je confirme l’étiquette au dos est très très très moche… Je n’ai pas hésité à l’enlever et je n’ai pas eu de problèmes 🙂
C’est normal. L’éditeur a changé le procédé sur les tirages suivants. J’ai retiré celle du tome 2 sans problème.