Avis principal par Maccha
Fumiyo Kouno est revenue chez nous en août passé avec la réédition de l’excellent titre poignant Le Pays des Cerisiers mais aussi l’édition d’un one-shot d’un ton plus léger, Les Fleuristes du coin de la rue. Il s’agit de la première œuvre de la mangaka, datant de 1995. Le tome inclut deux versions de cette histoire, la « version Hiwa » et la « version Akashi », séparées par 6 autres histoires courtes indépendantes, n’ayant pas de lien avec Les Fleuristes. N’ayant pas cette information avant ma lecture, j’avoue que j’ai été un peu perdue au début en cherchant un lien avec les personnages des histoires et c’est lorsque j’ai lu la postface que j’ai mieux compris les choses. D’ailleurs j’ai bien apprécié cette postface qui explique aussi que les histoires sont classées de la plus récente à la plus ancienne et aussi les choix de la mangaka en fonction des magazines où était publiée chaque histoire ou en fonction des demandes des éditeurs qu’elle recevait.
Le recueil contient des mangas de type yonkoma rappelant les comic strips, à l’instar du one-shot Une Longue Route de la mangaka qui proposait des tranches de vie humoristiques d’un jeune couple atypique. D’ailleurs, deux des histoires, « Ami de longue date » et « Dispute » seraient des versions pilotes de ce dernier.
Le tome s’ouvre sur la « version Hiwa » de 46 pages. Rin Shimizu, une employée élégante un peu rêveuse, entre dans la boutique de fleurs d’Urara Hiwa dans le cadre de son travail et finit par travailler chez elle. La patronne, Hiwa, aime les fleurs, leur parle, les écoute et semble être un peu tête en l’air, un peu à l’instar de Suzu dans Dans un recoin de ce monde. Elle semble aussi être maladroite même si on se demande parfois si elle fait exprès. On suit le quotidien de ces deux fleuristes dans le magasin et Rin n’hésite pas à user des tactiques pour booster les ventes. Chaque chapitre de cette partie a un nom en rapport avec une fleur qu’on retrouve dans l’histoire avec quelques petites informations. J’ai bien aimé suivre ce quotidien et le rapport entre les deux femmes. Hiwa trouve Rin soucieuse et gentille et Rin découvre que sa patronne peut être plus sérieuse qu’elle ne l’aurait pensé. J’ai apprécié les chapitres avec Rin et son ex-collègue qui sont des un peu des amies qui se font des petites vacheries, et surtout le chapitre où Hiwa s’exprime avec le langage des fleurs, traduit par Rin. J’aurais plus appelé cette partie version « Shimizu » comme on a plus l’impression de lire l’histoire du point de vue de Rin, mais j’imagine que les noms des deux versions font référence aux noms des boutiques.
Ensuite on a des histoires plus courtes regroupées dans une partie intitulée « Spécial ». J’ai bien aimé les deux petites histoires mettant en avant un couple « Ami de longue date » et « Dispute », où il y a peu de paroles, surtout la « Dispute » que j’ai trouvé touchante. Puis dans « Moi, Bibi ! » on suit un libraire qui s’appelle Bibi dans une histoire un peu déjantée. Je l’ai trouvée plutôt intéressante mais la façon de parler du personnage de lui-même à la troisième personne m’a paru étrange et un peu idiot. Ensuite, « Tout ce que je souhaite » propose en deux chapitres l’histoire de Nona, un chien qui souhaite devenir humaine. Cela m’a rappelé un peu les séries des années 80 avec le côté fantastique. Cette histoire est visée pour un public plus jeune et est plutôt sympathique. Ensuite, on suit Nono, une femme peu expressive (et qui fait peur quand essaie de l’être), qui rencontre un certain M. Hiwa (ce qui m’a fait penser qu’il aurait peut-être un lien avec la fleuriste). J’ai trouvé cette histoire touchante même si la fin a un peu cassé ce ressenti. Cela a quand même le mérite d’être plus inattendue.
Ensuite on a la version de 1995 des Fleuristes avec la version Akashi à partir de la page 115, avec Rin Kiyokawa et Urara Akashi, copies conformes des deux personnages de la première histoire. Cette fois on est donc dans la boutique Akashi. Le fil conducteur est à peu près le même; cela commence par l’arrivée de Rin dans la boutique et les chapitres avec les noms de fleurs. Les backgrounds des personnages sont ressemblants également même si les caractères diffèrent un peu. La patronne parle plus et semble plus habile et moins tête en l’air, et Rin est un peu plus hautaine, sauf envers sa patronne qu’elle apprécie. On a deux fins pour cette partie, la première refusée par l’éditeur et personnellement je préfère la deuxième, ou un mélange des deux fins. J’ai bien aimé suivre les anecdotes du quotidien dans les deux boutiques et les rapports entre les fleuristes dans les deux versions. A l’époque de la version Akashi, la mangaka s’est inspirée de son petit job chez une fleuriste. Même si la version Hiwa a été écrite 7 ans après la version Akashi, graphiquement je trouve que cela n’a pas beaucoup changé, même si c’est un peu mieux maitrisé.
J’ai bien aimé les deux versions des Fleuristes. J’aurais même aimé avoir plus de chapitres dans ces boutiques. Pour les autres histoires, à part les deux histoires de couples que j’ai bien aimées, je les ai trouvées un peu inégales. On reconnait tout de même le style de Kouno et c’est une belle occasion pour découvrir ses anciennes œuvres.
L’édition est correcte. On a un format 148 x 210 mm, ce qui est plaisant. J’aurais aimé avoir une page en couleurs.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Kana.
Résumé
Un recueil sympathique qui plaira aux fans de la mangaka ou ceux qui aiment les petites histoires tranches-de-vie.
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