Les Fées, le Roi-Dragon et moi (en chat)

Avis principal par Beldaran

J’ai profité de la nouvelle année pour, enfin, me lancer dans une série qui me fait de l’œil depuis sa sortie (septembre 2021) mais dont les couvertures ne m’emballaient pas des masses, Les Fées, le Roi-Dragon et moi (en chat). A l’origine, il s’agit d’un light novel écrit par Kureha et illustré par Yamigo toujours en cours de publication aux éditions Frontier Works avec sept volumes au compteur. Le manga est dessiné par Aki depuis 2017 dans les pages du Flos Comic des éditions Kadokawa Shoten et compte quatre tomes.

J’ai dévoré les trois volumes disponibles en France. La lecture est merveilleusement feel good et les fées sont géniales. J’ai adoré.

Ruri est une étudiante qui a un problème. Elle traine depuis l’enfance, une amie, Asahi, très, trop, envahissante qui lui pourrit la vie sans vraiment en avoir conscience. Puis, comble de la malchance, elle est invoquée, avec cette dernière, dans un monde de fantasy. C’est le début d’une aventure imprévue mais libératrice.

Nous sommes face à un isekai à la structure classique mais qui nous charme grâce à son univers et sa mise en récit. Le monde s’appuie sur les contes de fées et des aspects plus fantasy pour offrir un résultat maîtrisé, très convainquant et emballant.

Ruri atteri dans le pays de Nadasha où la magie est utilisée. Asahi est bombardée Grande Prêtresse et Ruri est expédiée dans la forêt cachée. C’est la meilleure chose qui pouvait lui arriver.

Le premier tome plante le décor et les diverses intrigues qui sont développées et exploitées dans les volumes suivants. Ruri apprend le fonctionnement de la magie qui est lié aux fées. Ces dernières sont merveilleuses et terrifiantes. Leur notion de bien et de mal est assez floue. Les rapports entre les différents pays et notamment Nadasha et le royaume des dragons sont plus complexes qu’annoncés et permettent de découvrir de nouveaux personnages intéressants.

La narration est bien rythmée et même s’il n’y a pas beaucoup de surprises, on se laisse porter facilement par l’histoire, à la tonalité légère où, un quiproquo prend de l’ampleur offrant des scènes rigolotes. Le récit prend le temps de poser l’univers et les enjeux. La fin du tome 3 donne envie de découvrir la suite mais le rythme de parution est lent au Japon. Cependant, j’espère que nous aurons le volume 4 cette année.

Les personnages sont nombreux mais possèdent tous un caractère assez marqué qui permet de les identifier immédiatement. L’héroïne, Ruri, comme elle le dit elle-même dès le début, a cramé tous ses points de chance dans son physique. Le fait d’être parasitée par Asahi lui a rendu la vie difficile alors qu’elle n’aspire qu’à la tranquillité. C’est une jeune fille enjouée, d’une grand gentillesse qui entend profiter de sa nouvelle vie, même si, elle est un aimant à problèmes. En revanche, je me demande comment elle va se dépatouiller avec le quiproquo qui a pris de sacrées proportions. Elle est aidée par Chelsea, une dame âgée qui a de la ressource. J’apprécie vraiment le personnage. En ce qui concerne Asahi, eh bien, elle est stupide et sa stupidité est dangereuse. Elle ne regarde que sa propre satisfaction et comme tout le monde cède, sauf Ruri qui résiste, cela donne des passages crispants. D’ailleurs, l’explication du pourquoi dans le tome 3 est intéressante.

Les dessins sont beaux. Le trait de Aki est fin et soigné ce qui offre des personnages expressifs et des fées très, trop, mignonnes. Les décors sont travaillés ce qui permet une bonne immersion dans l’univers. Le trait de l’autrice renforce l’ambiance douce de l’histoire.

L’édition est très agréable. Chaque volume s’ouvre sur des pages couleurs. La qualité d’impression est bonne et le papier souple, sans transparence. En revanche, j’ai eu un problème avec la jaquette du premier tome où les deux rabats se sont détachés. J’ai rafistolé le tout. D’ailleurs, le visuel des couvertures n’est pas très joli, surtout lorsqu’on compare avec la douceur de ceux japonais. C’est vraiment dommage. La traduction de Nathalie Lejeune est parfaite, à l’image du lettrage, très soigné, du studio Charon.