Les Écailles d’un Dieu

Les Écailles d’un Dieu

Résumé :

Il était une fois une grand-mère qui promit son petit-fils à un dragon divin…
Des années plus tard, le jeune Chiharu s’éloigne de Tokyo, où il avait entamé sa carrière d’écrivain, bien décidé à passer des jours tranquilles dans le village de son enfance. À peine arrivé, il y rencontre Rin, un homme étrange aux cheveux blancs. Mais cet être exubérant n’est peut-être pas aussi humain qu’il n’y paraît, car il a en fait de bien grandes dents… et de bien belles écailles.
Source : Taifu Comics

Avis principal par Beldaran

Après Secret XXX et Therapy Game, Meguru Hinohara a fait son retour le mois dernier dans le catalogue des éditions Taifu Comics avec le premier tome du titre, Les Écailles d’un Dieu. Le deuxième et dernier volume sortira le 25 mars en librairie. Je découvre le travail de l’autrice et j’ai apprécié le début de cette tranche-de-vie fantastique. Pour le détail, il y a une petite shiba noir et feu trop, trop mignonne (oui c’est un élément accrocheur pour vous lancer).

L’histoire débute avec le retour de Chiharu dans son village natal qui s’est éloigné de Tokyo et de sa carrière d’écrivain pour se mettre au vert. Dans ce lieu reculé, existe une légende au sujet d’un dragon divin qui exauce un souhait en échange d’un mariage avec l’enfant de la personne qui formule le souhait. Il s’agit de l’intrigue principale puisque rapidement Chiharu rencontre d’une manière tout à fait incongrue, un jeune homme étrange, aux cheveux blancs qui ne sait rien du monde. A partir de cet instant, tout par en cacahuètes magiques pour Chiharu qui en plus doit faire face à ses propres démons, liés à sa famille.

La narration est posée. Le récit s’étire lentement nous permettant de saisir les blessures et les angoisses que Chiharu porte depuis l’enfance. Nous percevons sa grand-mère par le biais de ses souvenirs d’enfant. Nous comprenons que le lien qui les unissait été fort, même si les insécurités de Chiharu l’empêchent de le percevoir. Et vu le reste de sa famille, nous saisissons mieux son caractère angoissé. La tante est une ordure. Heureusement, il est bien entouré par ses amis d’enfance qui sont d’une bienveillance à toutes épreuves. Yuri sera d’une aide inestimable pour Rin. L’estomac c’est le nerf de la guerre ! Il y a quelques décalages de situation assez drôles dont le premier, en pleine page, qui est très sympa.

La touche fantastique est assez légère, hormis quelques transformations et la fin qui annonce des problèmes d’ordre divin. J’ai apprécié la manière dont l’autrice justifie la naissance des dieux. C’est pertinent avec le récit car Chiharu est écrivain.

La relation entre Chiharu et Rin se développe doucement mais sûrement. L’adoration de Rin se heurte au scepticisme de Chiharu qui a du mal à saisir le surréalisme de la situation.

Rin est celui qui reste le plus mystérieux. Il se dévoile peu, même si les dernières pages nous rappellent son statut divin et cela devrait bouger un peu plus dans le prochain tome.

Les graphismes sont plaisants. Le trait de l’autrice est fin. Je regrette l’accentuation physique de la vilaine tante, cela maque de subtilité mais les autres personnages ont des visages agréables. Les décors sont soignés et Urara (la petite shibette) est réussie.

L’édition est dans les standards de l’éditeur. Le papier est souple mais sans transparence et la qualité d’impression est bonne. Nous avons droit à une magnifique illustration couleurs en ouverture. La traduction, d’Isabelle Eloy, colle bien au récit.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu Comics.

Tome 2 par Beldaran

Les Ecailles d'un Dieu T2

Après un premier volume plaisant qui plantait lentement le décor et présentait les protagonistes, ce tome qui aurait dû être le dernier se révèle plus dynamique dans sa construction. Il semblerait que la série soit en pause depuis 2020 mais je n’ai pas réussi à trouver plus d’informations. Il est évident que ce volume n’a pas été prévu pour être le dernier, cela se ressent à la lecture et surtout, l’autrice nous donne rendez-vous au prochain tome dans sa postface. En résulte, un final à la fois satisfaisant et frustrant car de nombreux points ne sont pas traités tandis que l’intrigue principale se transforme, indiquant que l’histoire est loin d’être terminée.

Le récit reprend où nous l’avions laissé, dans un moment de grande tension, où Rin fait parler sa nature de dragon face à un renard pas commode. Le conflit est désamorcé de manière rigolote grâce à l’intervention d’une autre divinité, grâce à la présence d’esprit d’Urara (Urara tu es la meilleure des shibas !). La déesse est la caution humoristique du volume. J’ai adoré toutes ses interventions, comme celles de ses subalternes. C’est vraiment n’importe quoi par moment.

La manière dont Meguru Hinohara se réapproprie les divinités est très intéressante, notamment ce qui touche Rin autour du conte du dragon et du souhait. Nous en apprenons plus sur ce point et découvrons la tristesse centenaire du dieu dragon. Le décalage divin/humain est difficile à combler.

Le renard grincheux est le déclencheur pour rapprocher les deux hommes. Aiguillé par la déesse, Chiharu fait le point sur ses sentiments et réalise l’importance que Rin a pris dans son existence. Alors, le revirement est rapide, ne nous mentons pas mais cela fonctionne. Chiharu fait tout pour redonner le sourire au dieu dragon qui commence à connaître des problèmes liés à sa nature. Le passage du festival est tout mignon.

Et puis nous y arrivons ! De fil en aiguille, Chiharu se lance ! De l’aveu de l’autrice, la scène propulse enfin la série dans le Boy’s Love (ahah). Le moment est touchant. Cependant, Meguru Hinohara, n’oublie pas la nature non humaine de Rin, ses faiblesses et naturellement sa force qui se transforme. La scène érotique n’est pas censurée.

Le moment se conclue de manière magique grâce un Chiharu plus qu’entreprenant ! Je pense que je n’étais pas loin de la réaction de la déesse. D’ailleurs, dans le chapitre bonus, elle leur fait un cadeau formidable. La chute est drôle.

Cependant, les remarques de Chiharu amorcent une nouvelle piste pour le récit et ça s’arrête pile-là. C’est frustrant.

Dans ce tourbillon, nous avons droit à quelques flash-backs des échanges entre la grand-mère de Chiaru et Rin mais rien qui ne précise son souhait, même si l’on peut faire des suppositions. La frustration vient donc de nombreux points qui sont laissés en plan mais vu le déroulement du tome, c’est normal puisque l’autrice semblait partie pour écrire la suite. J’espère qu’elle le fera.

Si on accepte que le titre se termine en deux volumes, la partie romance est satisfaisante de manière générale. Le rapprochement est là, tout comme l’explosion (littéralement) des sentiments. Le tout ponctué de nombreuses touches d’humour qui fonctionnent bien.

Nous avons droit à une nouvelle jolie illustration couleurs en ouverture.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu Comics.

  • Scénario
  • Dessin
3.5

En conclusion

Les Ecailles d’un Dieu est une tranche de vie fantastique agréable à découvrir. Je lirai la suite avec plaisir.

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