Les 7 Ninjas d’Efu

Les 7 Ninjas d’Efu

Résumé :

Japon, 1615. Arrivé au pouvoir en écrasant Hideyori Toyotomi, Leyasu Tokugawa compte bien assoir son autorité dans le temps. Il forme donc une milice qui a pour mission de traquer les survivants du clan Toyotomi. Ceux qui s’opposent à lui sont exécutés par le dieu de la guerre, Kibitsuhiko-no-mikoto.
Cependant, sept guerriers de l’ombre font leur apparition. Ce sont les sept lames d’Efu, les Ninjas Onshin ! Source : Meian

Avis principal par Beldaran

Lors de Japan Expo l’éditeur a proposé en avant-première trois nouveaux titres, Baltzar – La Guerre dans le sangJormungand et la dernière série en date de Takayuki Yamaguchi, Efu no Shichinin ou Les 7 Ninjas d’Efu pour la version française. Je découvre le travail de l’auteur avec ce manga car j’ai malheureusement raté Shigurui qui fut publié aux éditions Panini de manière chaotique. Il faudrait que je tente l’adaptation animée.

Je sors totalement surprise par la lecture des deux premiers tomes. Je ne m’attendais pas à ce mélange historico-fantastique, avec des transformations à la Kamen Rider, des positions jojoesque, le tout enrobé dans une légère ambiance de série B. Et pourtant, il y a le petit truc qui fait que j’ai accroché.

L’histoire nous entraine dans les premières années de l’époque Edo, à l’ère Genna. L’unification du Japon est actée et suite au dramatique siège du château d’Osaka où Hideyori Toyotomi trouve la mort face à Ieyasu Tokugawa, ce dernier met tout en œuvre pour assoir son Bakufu en débusquant et exterminant les descendants et toutes personnes liées aux Toyotomi. Voici le fil rouge du récit qui s’annonce très simple de prime abord.

Ce choix, d’extermination de Ieyasu, conduit aux pires atrocités ce qui réveille les fameuses 7 lames d’Efu. Le cadre historique est respecté. Des figures importantes font leur apparition mais l’auteur se réapproprie tout ça avec même, l’apparition surprise du célèbre Momotarô mais qui fait moins sympathique que dans le conte.

Le cadre est solide et très intéressant à découvrir, surtout avec l’appui d’éléments fantastiques dont le pouvoir de soumission conféré par les sceaux du bakufu qui permet à la milice d’écraser toute forme de résistance. L’histoire ne fait pas dans la dentelle et se révèle violente et cruelle mais cette dernière est plus suggérée que montrée. C’est un univers brut et sans pitié qui se dévoile aux quatre coins du territoire. La lumière viendra sûrement de l’apparition des guerriers.

C’est du côté de la construction de l’histoire que cela coince un peu car pour le moment l’ensemble est particulièrement linéaire en proposant trois chapitres par guerrier, même si le traitement de Geki apporte de la nouveauté à la fin du tome 2. Les histoires sont toutes différentes et permettent de dévoiler de multiples facettes de ce monde, en passant d’un proxénète violent au peuple aïnou. D’ailleurs chaque guerrier possède une appellation différente suivant « sa naissance ».

La narration est bordélique par moment avec des scènes totalement surréalistes, mention spéciale à l’apparition de Geki, totalement délirante et qui m’a laissée franchement de marbre.

Nous sommes face à une belle galerie de personnages, aux personnalités différentes mais bien travaillées. A voir comment ils vont évoluer suite aux multiples péripéties qui les attendent.

Les graphismes sont impressionnants et dégagent une puissance folle, notamment lors des combats, parfaitement chorégraphiés et mis en scène. Les costumes et les armures sont particulièrement soignés et détaillés. Les décors sont travaillés.

En ce qui concerne l’édition nous sommes dans les standards de l’éditeur avec une couverture soignée, une page couleurs et un papier de bonne qualité. En revanche, par endroit le texte est mal incrusté dans les bulles et déborde. Comme le nom des attaques a été laissé en japonais, des astérisques donnent la traduction mais je regrette le manque de précisions sur certains éléments ou figures historiques qui auraient permis une lecture plus pertinente.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Meian.

Tome 3 par Beldaran

les 7 ninjas d'Efu T3

Après deux volumes qui avaient réussi à titiller ma curiosité, la lecture du tome 3 m’a laissé de marbre, malgré quelques points intéressants.

La majeure partie du volume est occupée par le démon à visage humain Harara/Geki. Il fait office d’appât pour anéantir le ninja Onshin, Kakugo/Reiki. Si on fait abstraction du délire autour de la nudité du personnage qui en plus déteint sur les autres protagonistes et qui n’apporte rien au récit, les premiers affrontements sont particulièrement denses, même si peu lisibles. La mise en scène est bordélique à souhait mais elle possède un sacré impact visuel qui transmet toute l’intensité des combats. Le duel Harara / Kakugo est d’une extrême violence et c’est finalement Iori qui trône fièrement en couverture qui tire son épingle du jeu.

C’est ensuite l’occasion pour l’auteur d’exploiter la figure de Momotarô, tout en présentant, enfin, les enjeux de l’intrigue avec la capitale des Insoumis, Efu et l’idéologie de ces êtres qui forment des guerriers. Sont également développés, les opposants d’Efu avec la présentation des « enfants » de Momotarô qui aspirent à l’immortalité et donc au rang de Kiragira.

Harara rejoint ce joyeux groupe et part à la recherche de Kakugo. Encore une fois, Takayuki Yamaguchi offre des affrontements variés grâce aux diverses capacités de ses personnages. Harara démontre toute sa puissance et devient officiellement Geki. La fin de l’arc est abrupte et totalement improbable mais les dés sont jetés.

Pour le nouveau guerrier, nous quittons le Japon, direction le fameux royaume insulaire et indépendant de Ryûkyû. L’auteur s’attaque cette fois-ci à l’histoire mouvementé de ce royaume qui avait développé des échanges avec de nombreux pays asiatiques comme la Corée ou la Chine. Il s’appuie sur des évènements historiques et notamment sur le fait que lorsque Ieyasu Tokugawa prend le pouvoir, il autorise la famille guerrière des Shimazu, membre du clan Satsuma à envahir ce territoire. Dans le cas de l’intrigue, l’apparition de cette zone géographique dans l’histoire, s’explique par le fait que l’infâme (vu ses actes, je n’ai pas d’autre mot), Hideyori Toyotomi s’y soit réfugié. Ces deux derniers chapitres posent les bases de la naissance d’un nouveau guerrier, Hyakki. La suite promet d’être mouvementée et sanglante.

Plus encore que la première partie avec son avalanche de noms célèbres, ce nouvel arc met en avant que des notes explicatives ne seraient pas de trop afin de profiter pleinement du récit et ne pas se sentir perdu. En effet, l’auteur s’approprie de manière surprenante ce pan d’histoire du Japon et des notes permettraient de saisir la pertinence des nombreux détournements.

En ce qui concerne les graphismes, ils restent superbes. Il y a de sacrées pleines pages qui dégagent une puissance folle et des designs particulièrement soignés et inventifs. Visuellement, c’est très réussi.

Malgré les qualités du titre, il y a des éléments qui font que je n’accroche pas à l’histoire. J’arrête donc ma lecture avec ce volume.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Meian.

  • Scénario
  • Dessin
3.8

En conclusion

Les deux premiers volumes offrent une lecture surprenante, violente, prenante mais dont certains éléments peuvent désemparer.

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