Avis principal par ladybird3000
Le prix du reste de ma vie est l’adaptation manga du roman Pour trois jours de bonheur, j’ai vendu le reste de ma vie de Sugaru Miaki. Ce dernier est disponible en France aux éditions Akata.
Nous découvrons Kusunoki, un jeune homme sans le sous qui fait ce qu’il peut pour vivre au jour le jour. Il était pourtant un enfant brillant et plein de rêves, mais ses ambitions ne se sont pas réalisées. Il s’est enfermé dans la promesse qu’il a faite avec son amie d’enfance Himeno et n’a jamais pu avancer dans sa vie. Alors qu’il vend ses derniers livres et CD, les commerçants lui parlent d’une société qui rachète la vie des gens. Sans y croire, il se rend donc à l’adresse indiquée et se retrouve face à une jeune femme. Après estimation, il lui reste 30 ans et 3 mois à vivre et le reste de sa vie n’est estimée qu’à 300 000 yens. Il décide alors de vendre ses 30 ans de vie et de ne garder que 3 mois. Le voilà donc avec 300 000 yens en poche et 3 mois à vivre, sous la surveillance étroite de Miyagi.
Ce que j’ai apprécié dans ce premier volume, c’est tout ce qui tourne autour de la valeur de la vie et la perception qu’en ont les gens, ainsi que l’aspect sociétal. Certains pensent qu’une vie ne peut être achetée et a une valeur impossible à déterminer, d’autres arrivent à fixer un prix en se basant sur le salaire moyen que l’on peut gagner. Malgré le fait que la vie de Kusunoki soit si pauvre et vide de sens, est-ce que ce coût de 300 000 yens est vraiment une valeur correcte ?
Kusunoki est décrit comme un jeune homme qui avait des ambitions et qui pensait aller loin dans la vie. Enfant, il se classait parmi les meilleurs de sa classe et se pensait au-dessus des autres. Pourtant, il n’a rien fait de sa vie et se retrouve dans un appartement vide sans rien à se mettre sous la dent. C’est un personnage égocentrique qui pense que tout lui revient de droit, mais on a l’impression qu’il ne s’est pas donné les moyens de réussir malgré ses capacités intellectuelles. En cela, on a du mal à le comprendre et à l’apprécier. Sa liste de dernières volontés est également vide de sens et montre encore une fois à quel point il est égoïste. Il semble vouloir se rappeler à ses anciens amis et relations, dans le seul but de montrer qu’il existe encore, et non pas dans l’idée de les revoir une dernière fois pour lui-même.
Il y a ensuite Miyagi dont on en apprend un peu plus au fil des pages. On comprend pourquoi elle travaille pour cette société. Sa situation est tout à fait différente, mais j’ai trouvé cela bien d’introduire cet aspect qui est différent et permet de voir toute l’étendue de cette organisation qui rachète la vie, le temps ou la santé.
La lecture de ce volume est assez monotone ou du moins cela a été mon ressenti. On n’a aucune peine pour Kusunoki. Les cases épurées y contribuent également. Pourtant, malgré cette impression, il y a de bons éléments dans cette histoire et l’aspect social est bien développé. La dernière page donne envie de découvrir la suite, celle-ci concernant Himeno.
Les dessins sont bien réalisés, notamment les décors. Il y a de nombreuses cases vides, mais aussi plusieurs où le décor est bien travaillé. Cet aspect de vide sert l’histoire à mon avis, dans le sens où cela montre à quel point la vie de Kusunoki est vide.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Delcourt/Tonkam.
Tome 2 par ladybird3000
Ce second volume m'a plus plu que le premier et j'ai mieux réussi à apprécier Kusunoki que je trouvais jusque là assez fade et peu attachant. En fait, cela était peut-être voulu, afin de montrer à quel point sa vie n'avait aucune saveur et aucun intérêt jusque-là, puisqu'il ne faisait rien et survivait juste, sans but réel. Mais dans ce volume, on dirait qu'il commence à reprendre goût aux choses et cela attire un peu notre sympathie.
Nous en découvrons plus sur Himeno et sur le fait que sa vie a basculé lorsqu'elle avait 17 ans. Depuis, elle habite chez ses parents, mais elle non plus n'a pas su se construire comme elle le voulait et survit plus qu'elle ne vit. Son futur est également assez court puisqu'elle se suicidera dans deux ans. Après avoir appris tout cela, Kusunoki décide quand même d'essayer de la contacter et de la revoir, même s'il pense que cette rencontre pourrait le blesser, chose qu'il souhaitait justement éviter en se coupant de tout. Au final, quand on y réfléchit, c'est en fait un peu égoïste de sa part, car même si cette rencontre se passe bien, il ne lui reste que peu de temps et cela risque de blesser également Himeno. J'ai bien aimé la façon dont tout cela était raconté et les révélations apportées au fur et à mesure, permettant de mieux comprendre la relation qui liait Kusunoki et Himeno.
Ensuite, c'est Miyagi qui se dévoile un peu plus, alors qu'elle restait jusqu'à présent assez effacée. Elle s'ouvre un peu à Kusunoki, lui racontant ce qu'elle souhaiterait faire avant sa mort par exemple. Tout cela m'a donné envie qu'elle en raconte encore un peu plus sur elle. C'est finalement à ses côtés qu'il va passer ses quelques derniers jours. J'ai hâte de lire le dernier volume pour voir comment tout cela se termine.
En conclusion, un second volume qui m'a plus intéressé que le premier, permettant de s'attacher un peu plus aux personnages.
Critique réalisée grâce au service de presse des éditions Delcourt/Tonkam.
En conclusion
Un premier volume qui, malgré un aspect monotone, est intéressant à lire, notamment en ce qui concerne le développement de la situation des personnages, l’aspect sociétal et la valeur que l’on peut donner à la vie.
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