Tomes 3 et 4 par Beldaran
Nous sommes chanceux. Les éditions Ototo nous gâtent en sortant une nouvelle fois deux volumes simultanément. Si le troisième tome est dans la continuité du deuxième, le quatrième est topissime et apporte de nombreuses informations.
Les deux premiers volumes plantaient le décor et installaient les personnages avec l’arrivée de la « mascotte » Riko qui est vraiment très chou. Le troisième tome reste dans le même ton, une tranche-de-vie légère qui se développe en milieu scolaire avec l’ajout d’extraterrestres et de filles légèrement (beaucoup trop) violentes.
Le lycée fourmille d’activité car la fête culturelle approche et l’apparition d’un nouveau personnage, Ayla Machefsky vient dynamiser et dynamiter le quotidien scolaire. La jeune fille intrigue par ses capacités, ses connaissances. Le déroulement de la fête est assez classique mais joliment mis en scène. Maiko Ogawa arrive à glisser de nombreux éléments qui titillent notre curiosité, autour de Nagi ou encore la mise en avant d’une camarade classe de Koichi, Koga. Cette dernière permet de mettre en lumière la relation entre Koichi et Nozomi qui évolue de manière touchante, même si l’extraterrestre fait un peu flipper quand elle devient jalouse ou quand elle s'investit à fond dans une tâche.
Le renforcement de leur association est possible grâce une attaque extraterrestre, un être venant de la planète Yushift, au design efficace, redoutable et sacrément roublard pour arriver à ses fins. Le combat final demande à notre duo de faire preuve d’intelligence ce qui offre une mise en scène originale.
Si le volume reste très agréable et divertissant, le quatrième est particulièrement captivant grâce à une pluie de révélations. La construction du récit est très intéressante car l’autrice l’articule autour du conte du Petit Prince écrit par Saint-Exupéry. L’ambiance devient résolument plus sombre.
Nagi finit par confronter son frère au sujet de sa relation avec Nozomi. Il sait des choses. Koichi va être plongé, littéralement, dans le passé grâce à un artefact donné par la grand-mère d’Ayla. Ce long flash-back occupe la quasi totalité du tome, le premier chapitre faisant office de transition entre la tranquillité du tome précédent et les vérités qui explosent au fil des pages du volume 4. Encore une fois le visuel sur la couverture est parfaitement représentatif de l’histoire qui nous ramène 10 ans en arrière, lorsque Koichi et Nozomi se sont rencontrés pour la première fois.
Il est difficile de parler en détails du tome sans trop en dévoiler mais j’ai adoré la manière dont l’autrice dépeint les événements et surtout comment se tisse la relation entre les deux enfants. Finalement, ils se rencontrent tous les deux à un moment capital de leur existence et ils vont se faire du bien l'un l'autre. Koichi a pris une décision dramatique et radicale par rapport à Nagi et son ultimatum qui prouve qu’il possède déjà un grand cœur, débordant de gentillesse. Il est terriblement touchant et sa maladresse fait craquer petit-à-petit la carapace de Nozomi qui n’a pas encore de nom. La demoiselle d’Orbério est émouvante, notamment dans les derniers moments où elle comprend sa situation et lorsqu’elle donne son cœur à Koichi.
Nous découvrons ce qui se cache derrière l’invasion extraterrestre et le fameux port. L’histoire se déroule dans une ambiance douce-amère qui bascule dans l’horreur. D’ailleurs, il y a de superbes pleines pages, réellement saisissantes. Maiko Ogawa fait des merveilles avec sa mise en scène. Les graphismes renforcent l’efficacité de la narration.
Koichi sait tout alors que Nozomi a tout oublié. Nagi a des connaissances parcellaires. L’autrice nous laisse sur ces incertitudes qui donnent très fortement envie de découvrir la suite.
En quatre volumes, Maiko Ogawa a développé un univers cohérent et convainquant, tout en s’appuyant sur des personnages attachants. C’est une grande réussite.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.
Tomes 5 et 6 par Beldaran
L’éditeur continue, pour mon plus grand bonheur, de proposer la suite de la série par salve de deux volumes. C’est une stratégie pertinente car il y a toujours un tome sur deux où l’aspect tranche-de-vie prend plus de place, ce qui peut être assez frustrant, même si Maiko Ogawa maîtrise sa narration.
Après un tome 4 particulièrement intense qui apportait de nombreuses révélations à Koichi, le ton redevient plus léger avec les examens et les vacances. Le lycéen ne sait pas comment interpréter ce que lui a permis de voir la grand-mère d’Ayla, peut-il s’y fier ? Ces interrogations sont laissées de côté avec les révisions. Le groupe s’est agrandi avec Ayla qui truande les examens depuis le début. C’est plutôt drôle.
Ce passage rapidement expédié, tout comme le moment à la piscine est assez convenu et classique mais permet de mettre en lumière certains personnages comme le frère ainé de Koichi, Ryûsuke qui était plutôt en retrait jusqu’à présent. L’arrivée tonitruante du frère d’Ayla, Vagitt, nous permet d’en apprendre plus sur leur famille et son fonctionnement. Ainsi derrière une ambiance légère et douce, l’autrice développe tranquillement sa galerie de personnages, permettant de s’attacher de plus en plus au petit groupe.
Cependant, les événements fantastico-dramatiques ne sont jamais loin et une sorte de tension persiste à la lecture, notamment avec ce qui arrive à Koga qui interpelle fortement ou le passage plus mélancolique avec l’extraterrestre Voïtek qui démontre que Koichi a un grand cœur.
L’action s’invite dans les dernières pages, soulignant le travail d’équipe du quatuor et révélant l’importance de l’aide apportée par Ayla. L’affrontement est bref mais soulève de multiples questions tandis que les dernières pages répondent à certaines. Décidément, Maiko Ogawa a le chic pour nous donner envie de lire la suite.
Le visuel estival du tome 6, très beau, ne permet pas d’appréhender la seconde partie plus sombre du volume. Les premières pages condensent les réflexions du groupe suite à la victoire sur le dernier extraterrestre ayant passé le port, qui a un goût amer. Ils s’interrogent sur leurs capacités tandis que la solitude de Nozomi l’étreint à nouveau suite à la découverte d’un script orbério. L’atmosphère reste maussade mais la fête du sport leur permet de penser à autre chose et d’apporter cet humour léger, si caractéristique du titre.
C’est dans la seconde partie que tout bascule, suite logique à ce que l’on pressentait dans les dernières pages du volume précédent.
Une double attaque est déployée, provoquant la scission du groupe, Koichi et Riko d’un côté tandis que Nozomi part seule d’un autre. Le combat que mènent Koichi et Riko est particulièrement touchant et bien construit. Il est agréable d’observer la manière dont la relation amicale s’est développée entre les deux. Riko est réellement émouvant. L’autrice mêle les deux affrontements et nous passons de l’un à l’autre de manière fluide.
Pour l’histoire, c’est celui de Nozomi contre une version plus petite d’elle-même qui marque. Son absence de souvenirs la handicape. Elle est perdue et ne saisit pas les tenants et aboutissements de ce duel. Quant à nous, nous découvrons un aspect peu reluisant d’Orbério. La vérité explose au visage de Nozomi et la dernière page dégage une grande mélancolie.
Avec ce sixième tome, tous les pions semblent en place et il est difficile de projeter la suite des événements. L’histoire est de plus en plus captivante. Elle est servie par de jolies graphismes et une mise en scène qui sait être marquante lorsqu’il le faut. En revanche, la modification du nom d’Ayla en Ayra dans le volume 6 m’a laissé perplexe.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.
Tomes 7 et 8 par Beldaran
Six mois après le tome 6, nous retrouvons Nozomi et Koichi avec les volumes 7 et 8 qui apportent leurs lots de révélations et de mystère. L’aspect tranche-de-vie s’efface quelque peu et la tension reste palpable au fil des pages. Maiko Ogawa donne le sentiment d’avoir présenté l’ensemble des personnages principaux et secondaires donc nous les observons évoluer avec plaisir, surtout les secondaires qui ne connaissent rien des extraterrestres et qui apportent une sorte de normalité aux autres et surtout une touche de légèreté dans un récit qui devient de plus en plus prenant.
Le tome 7 reprend directement après les combats du 6 avec une Nozomi profondément meurtrie physiquement et psychologiquement. Koichi doit faire preuve d’une forte volonté pour parvenir à avancer. Il ne dévie pas des objectifs qu’il s’était fixé et démontre une grande force de caractère et surtout qu’il connaît Nozomi de mieux en mieux, mettant en avant qu’ils sont de plus en plus proche. Sur une pirouette habille et amusante l’autrice, via la grand-mère d’Ayla (qui a bien retrouvé son prénom) révèle le passé d’Orbérios et de sa planète dont les destins sont liés d’une certaine façon. C’est un riche voyage temporel qui nous est offert qui explique notamment la place de la Terre dans ce conflit cosmique. Cependant, la planète a gagné des défenseurs de poids. C’est une équipe de choc qui vient de se former. Le contexte se développe mais ce n’est pas le seul intérêt du tome. Nagi qui interpellait déjà, intrigue éminemment plus de part son lien avec la mini Orbérios dont nous découvrons brièvement la rencontre. Nagi voue une haine solide à Nozomi et met tout en place pour la séparer de Koichi. Grâce à un passage nous comprenons le caractère désagréable de Nagi. Ses problèmes de santé ont des conséquences sur ce qui l’unit à son frère. La peur d’être laissé derrière jusqu’à la compréhension tardive ce jour où le ciel c’est embrasé. La mise en scène du passage est vraiment poignante. La dernière page tome est marquante car si Koichi a gagné un cœur neuf, Nagi a obtenu autre chose et c’est là que je suis heureuse d’avoir le volume 8 sous la main.
Après un tome particulièrement riche, le suivant débute de manière faussement légère en incluant certains éléments qui démontrent que certains de nos protagonistes ont passé un cap. Le quiproquo autour du cœur de Koichi est formidable, tout d’abord dans la scène avec Nozomi puis celle toute en candeur entre le lycéen et son frère aîné. Tandis que l’aspect tranche-de-vie reprend le pas avec un festival et diverses activités, un nouvel ennemi a passé le port mais il se fait fuyant. Pendant cette brève accalmie, des personnages se rapprochent, c’est émouvant mais cela risque d’être terrible pour d’autres.
Fatalement, cela dérape et l’ensemble est très bien mené. Koichi se trouve dans une posture précaire, laissant le pauvre Riko désemparé. C’est un combat terrible et désespéré qui s’annonce, surtout que le marionnettiste pourrait être autre chose que ce qu’annoncé. La résolution de l’affrontement est intense et captivante car nous obtenons de nouvelles informations qui apporte un regard neuf sur la personne qui dirige le récit.
Avec ces deux volumes, l’histoire passe un cap et aucun retour en arrière ne semble possible. Les extraterrestres tentent toujours d’envahir la Terre mais changent d’approche. Cependant, le plus grand danger paraît être plus proche qu’annoncé et d’après quelques révélations nous pouvons avancer un nom. La lecture reste toujours aussi plaisante et surtout devient vraiment prenante, grâce notamment à une mise en scène efficace. L’autrice continue de nous régaler avec de belles pleines pages. Je suis impatiente de découvrir la suite.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Ototo.
En conclusion
Le jour où j’ai décidé d’envahir la Terre est un mélange de genres intelligent qui commence fort bien. L’histoire est intrigante et les personnages attachants.
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