Le Chemin des Fleurs

Avis principal par ladybird3000

Ce shôjo parle de kabuki, un sujet qui m’intriguait et que j’avais envie de découvrir. De plus, les couvertures très colorées et si joliment dessinées m’avaient beaucoup attirées. L’histoire se concentre sur le kabuki donc, avec au début une part importante de romance. Mais plus on avance, plus on se concentre sur le kabuki et la rivalité/complicité de Kyônosuke et Ichiya.

Qu’est-ce que le kabuki? Il s’agit du théâtre japonais traditionnel. Tous les acteurs de ces pièces sont des hommes. Les rôles de femmes s’appellent des onnagata et sont donc joués par des hommes. Les costumes et maquillages sont élégants et très travaillés. Ce jeu d’acteur est également accompagné de poèmes et de danses.

Nous découvrons d’abord Takeru Kawamura, qui a pour nom de scène Kyônosuke. C’est un héritier d’une célèbre famille de kabuki, ce qui lui permet d’obtenir de bons rôles. Cependant, il a perdu sa motivation et pense qu’il suffit d’être un héritier pour être reconnu. Ses prestations manquent donc d’éclat. Le second personnage qui va lui être d’abord mis en opposition est Hiroki Hongô, appelé Ichiya sur scène. Contrairement à Kyônosuke, Ichiya n’est pas un héritier, il a découvert cette passion à l’âge de 10 ans, grâce à une camarade de classe. Depuis, il fait tout pour être reconnu et s’entraîne énormément pour cela. Au milieu de ces deux beaux garçons, nous avons Ayame. Elle est l’amie d’enfance d’Ichiya et Kyônosuke va tomber amoureux d’elle. Elle aime le kabuki, mais les dettes de sa famille ont changé sa vie alors qu’elle était encore enfant. Du jour au lendemain, elle a dû renoncer à cette vie tranquille et enchaîne maintenant les petits boulots. Son amour pour le kabuki a poussé Hiroki à s’accrocher. Et son indifférence face au jeu de Kyônosuke est ce qui va lui donner envie de donner le meilleur de lui-même. Ayame est donc un personnage très important dans l’histoire. Enfin, parmi les personnages récurrents, nous avons Yûna, la fille du maître d’Ichiya. Tous les ingrédients sont donc réunis pour notre intrigue amoureuse, avec un triangle amoureux et une deuxième fille qui vient mettre son grain de sel.

Cependant, l’histoire ne se résume pas seulement à cela et loin de là! Même si au début, la romance a une grande place, l’histoire va rapidement prendre un tournant différent. Le kabuki est l’élément central de l’histoire. Comme vous l’aurez remarqué, Takeru et Hiroki sont presque toujours appelés par leur nom de scène. Le kabuki a une place tellement importante, que finalement on les appelle par ce nom là le plus souvent. Les différences entre les héritiers des grandes familles et les acteurs n’ayant pas le support du nom est un élément important de l’histoire. On va découvrir plusieurs héritiers, mais aussi des acteurs qui essaient de se faire un nom. Une autre particularité de ce manga est le fait que l’histoire n’est pas centrée sur le personnage féminin, mais sur le duo de personnages masculins. Cela change et c’est très bien utilisé.

La mangaka nous fait découvrir cet univers du kabuki, que j’ai vraiment beaucoup apprécié, au point de vouloir voir une pièce pour de vrai. Ce qui se dégage de la série est vraiment intéressant, on ressent les émotions à travers le jeu des acteurs. La mise en scène fait bien ressortir cela. Mais ce n’est pas tout, car les personnages sont bien développés et une dose de mystère et de suspens est ajoutée à l’histoire. Certains secrets finissent par être révélés, le destin de certains personnages risque de basculer… Bref, j’ai vraiment été prise par la lecture, parfois à insulter certains personnages pour leurs décisions, à haleter lorsque l’on sent que quelque chose va mal tourner, à verser une larme lorsqu’en effet nos craintes se réalisent.

Les dessins sont très beaux, surtout ceux qui mettent en scène les acteurs lors des pièces. On ressent les émotions qu’ils dégagent. Au début par exemple, on ressent que Kyônosuke est blasé et cela se voit. Et au contraire, lorsqu’il se donne à fond, cela se ressent aussi. Les danses, les figures, les textes et le rythme… tout est ressenti à travers les pages, ce que j’ai trouvé vraiment réussi. La beauté des costumes et des maquillages est également très bien retranscrite.