L’Atelier des Sorciers

L’Atelier des Sorciers

Résumé :

Coco a toujours été fascinée par la magie mais seuls les sorciers peuvent la pratiquer et rare sont les élus. Un jour, Kieffrey arrive au village de la jeune fille. En l’espionnant, Coco comprend la véritable nature de la magie et se rappelle d’un livre de magie et d’un encrier qu’elle avait acheté enfant. Elle s’exerce alors en cachette mais, dans son ignorance, Coco commet un acte tragique ! Dès lors, elle devient la disciple de Kieffrey et va découvrir un monde dont elle ne soupçonnait pas l’existence !

Avis principal par Aela

L’Atelier des Sorciers (Tongari Bôshi no Atelier) est sans nul doute LA nouveauté de ce premier trimestre 2018. L’annonce de sa publication chez Pika avait suscité enthousiasme  et impatience… Et autant dire que Pika a mis les petits plats dans les grands et propose une très bonne promotion au titre avec une édition collector, un ex-libris offert en librairie à l’achat du tome 1 et la venue de Kamome Shirahama au Salon du Livre 2018. Pika sort donc l’artillerie lourde pour faire de ce titre LE succès de l’année 2018. Moi aussi, j’étais très impatiente de découvrir ce titre dont le graphisme m’avait beaucoup interpellé car Kamome Shirahama a un parcours peu commun dans le monde du manga. Elle est diplômée des Beaux-arts de Tokyo section design, ses inspirations sont multiples oscillant entre Art nouveau, Art déco, comics et manga. Elle a déjà publié, au Japon, la série Enidewi (3 tomes) qui est une comédie fantastique narrant l’histoire de l’ange Eniale et de la démone Dewiel qui déclenchent une émeute sur terre à cause d’une futilité. Au Japon, Tongari Bôshi no Atelier a fait parti des finalistes du prix Manga Taishô et a terminé à la 7ème place.

Kamome Shirahama nous propose donc un titre dont le premier tome pose les bases de façon diablement efficace. Nous voici donc à suivre Coco, une petite fille tout à fait ordinaire dont le rêve est de devenir sorcière mais seule une poignée d’élus ont le privilège d’accéder à ce statut. Dès les premières pages, j’ai trouvé Coco terriblement attachante et pleine d’entrain et d’énergie, elle n’hésite pas à aider sa mère couturière. Elle sait que son rêve est du domaine de l’inaccessible mais elle ne peut s’empêcher d’y croire alors quand le sorcier Kieffrey débarque dans son petit village, la vie de Coco va être bouleversée à tout jamais. Il existe une règle que personne ne peut transgresser, c’est qu’un sorcier pratique sa magie à l’abri des regards. Mais la tentation est bien trop grande pour Coco, la curiosité est un bien vilain défaut mais elle va permettre à Coco de comprendre ce qu’est réellement la magie.

J’avoue à la lecture du synopsis, j’ai tout de suite pensé à Harry Potter et puis j’ai appris que Kamome Shirahama adorait la saga et qu’elle l’avait lu plusieurs fois. Du coup, j’ai eu peur de me retrouver devant un sous Harry Potter car moi aussi je l’ai lu plusieurs fois, j’ai tout de suite pensé que Coco avait un don caché pour la magie et que son don était puissant et qu’elle était l’élue… Mais que nenni !!! Il faut attendre quelques pages pour la révélation que je n’avais pas vu venir mais j’ai bien aimé cette remise en cause de l’aspect inné de la magie. Tout le monde peut la pratiquer mais suite à de mauvais usages et à des guerres, il a été décidé que seuls quelques personnes pourront l’utiliser. Ouf, Coco est donc une petite fille tout à fait normale qui découvre un énorme secret, que la magie se pratique avec une plume et une encre spéciale. Dans L’Atelier des Sorciers, la magie se dessine et j’ai trouvé ce développement fort malin. Cela pourrait s’arrêter là mais Coco possède un livre et une « baguette » qu’elle avait achetés à un homme étrange portant un masque. Elle fait rapidement le rapprochement entre ce qu’elle a vu et son livre, elle tente de dessiner des sorts et cela fonctionne. Mais comme toujours, quand on manipule la magie dans le plus secret sans rien y connaître, il se passe toujours quelque chose de dramatique. Le sorcier masqué est au centre de l’intrigue, qui est-il ? Qu’elles sont ses intentions ? Pourquoi vendre un livre avec des sorts interdits à une petite fille sachant les risques que cela comportent ? Si j’ai beaucoup aimé suivre les péripéties de Coco dans son nouveau rôle d’apprentie, l’intrigue qui se dessine derrière me semble des plus alléchantes, Kamome Shirahama sème les indices au fil des pages et j’ai presque regretté de ne pas en avoir plus sur ce sorcier masqué.

Je reviens rapidement à Coco qui, sans le vouloir, provoque un drame à cause de la magie, Kieffrey la prend alors sous son aile et décide de lui enseigner la magie pour qu’elle répare son erreur. J’ai beaucoup aimé cette découverte du « monde magique », les lieux sont graphiquement très travaillés, le bestiaire semble étendu… Tout comme, j’ai beaucoup aimé que Coco ne soit pas la seule apprentie de Kieffrey, il y a certes des tensions qui se dessinent dès ce premier tome, j’ai eu du mal à adhérer au personnage d’Agathe mais si je peux comprendre son comportement, je n’arrive pas à l’accepter. J’espère que ce mépris va vite disparaître pour laisser place à une saine rivalité. En tout cas, je dois avouer que les dernières pages sont à la fois alléchantes et frustrantes. Elles promettent un très bon tome 2 et j’aurai bien aimé le lire à la suite du 1 et ne pas avoir à attendre le mois de Juin.

Niveau graphisme, que dire ? Je ne vois même pas par où commencer tellement il y a dire et tellement c’est beau. L’univers graphique n’est pas étranger au succès du titre, il s’en dégage une élégance qui donne un sacré charme. Tout est tellement bien travaillé que c’est juste une claque visuelle, des personnages aux habits, en passant par les décors, il y a tant de détails. J’ai bien senti l’influence occidentale dans le coup de crayon de Kamome Shirahama.

J’attendais ce premier tome avec impatience et je n’ai pas été déçue. L’Atelier des Sorciers est un petit bonbon plein de mystère saupoudré d’un graphisme fabuleux. Les personnages sont attachants, l’univers est développé, cohérent et original. Un vrai coup de cœur pour ce titre. Pika annonce un rythme de parution trimestriel et avec seulement 3 tomes parus au Japon, nous allons rapidement rattraper le rythme japonais et il faudra alors prendre son mal en patience pour découvrir la suite.

Fiche réalisée grâce au service presse Pika

Tome 2 par Aela

L'Atelier des Sorciers T2

Le tome 1 de L’Atelier des Sorciers m’avait tout simplement enchanté et j’avais vraiment hâte de savoir comment Coco et ses camarades d’infortune allaient se sortir du mauvais pas dans lequel elles se sont retrouvées bien malgré elles. Il faut dire que se retrouver dans une dimension parallèle avec un dragon en face de soi alors qu’elles ne sont qu’apprenties, je ne donnais pas très cher de leur peau. Surtout que le groupe n’est pas forcément très cohérent, Coco est toujours plus ou moins mise de côté par Agathe qui estime qu’elle n’a pas sa place en tant qu’apprentie. Vont-elle réussir à mettre leurs différends de côté et réussir à coopérer ? Face à un dragon, il va falloir qu’elles mettent en commun leurs connaissances pour élaborer un plan ? Vu qu’elles sont encore apprenties, le combat semble perdu d’avance mais c’est souvent face à l’adversité que la cohésion d’une groupe prend forme.

Face au danger, Coco, Agathe, Trice et Tetia doivent réfléchir et agir rapidement. J’ai beaucoup aimé cette première partie du manga qui met un peu plus en avant Trice et Tetia. Elles semblent plus en retrait par rapport à Agathe qui « excelle » dans la pratique de sa magie et qui a un caractère bien trempée. Et ce piège permet aux filles d’apprendre à travailler ensemble pour tenter de se sortir de ce mauvais pas. Et elles y arrivent fort bien, bon d’accord, au départ, les tensions sont belles et bien là… Il faut quelques pages pour que tout le monde s’impose et trouve sa place. Comme elles ne sont pas très puissante, il leur faudra ruser pour réussir à duper le dragon et à s’approcher du pentacle que Coco a repéré… J’ai vraiment senti l’évolution de la relation entre les 4 filles qui commence tout doucement à se faire confiance. Ce passage est rondement bien mené par Kamome Shirahama… Malgré ses lacunes et ses faiblesses en dessin, Coco montre un grand nombre de qualité, elle est tenace, pugnace, volontaire et surtout elle garde ce bon fond qui la caractérise. Elles arrivent à leur plan à exécution et ça fonctionne plutôt bien, et heureusement pour elles, Kieffrey vient à leur secours et les sort de ce piège. Coco quant à elle, elle est récupérée temporairement par un mystérieux sorcier encapuchonné qui semble mettre beaucoup d’espoir en elle. Cette confrérie titille sérieusement ma curiosité et j’ai hâte d’en savoir plus, pourquoi ont-ils choisi Coco et quel est leur but ?

Passé cette épisode de Carn, tout le monde retourne gentiment à l’atelier et la mangaka enchaîne avec des moments tranche de vie, on en apprends plus sur la magie… Je suis fan du sort qui permet de conserver des plats dans les marmites, j’aimerais bien pouvoir faire la même chose à la maison, ma vie deviendrai bien plus simple ^_^’ Coco, Agathe, Trice et Tetia continuent à s’apprivoiser et à s’entraîner à l’exécution de pentacle. Ces quelques pages sont les bienvenues pour permettre au lecteur de reprendre son souffle avant qu’une nouvelle catastrophe ne pointe le bout de son nez. C’est également le moment d’introduire un nouveau personnage… Olugio, le meilleur ami de Kieffrey, qui est aussi une « sentinelle » c’est à dire qu’en cas de problèmes il doit en référer à la Milice Magique qui porte très bien son nom. La Milice Magique est chargée de faire respecter la loi et efface la mémoire de ceux qui ont recours aux sorts interdits ou des humains qui ont découvert le secret de la magie, elle applique la loi sans aucun état d’âme. Autant dire qu’il est judicieux de rester éloigné de cette dernière. Olugio souhaite livrer Coco mais il se laisse finalement convaincre par Kieffrey. A ce stade, j’ai encore du mal à cerner Kieffrey et pourquoi il tient tant à enquêter lui même sur la Confrérie alors qu’il serait si simple de laisser la Milice Magique s’en occuper. Ce personnage m’intrigue de plus en plus…

La troisième partie du manga lance une nouvelle intrigue… Et de façon très mouvementé… Il faut aller sauver des humains qui ont été pris dans l’effondrement d’un pont… Une nouvelle fois, Kamome Shirahama m’épate par l’étendu du monde qu’elle a créé, les sorts, les objets, le fait de devoir cacher aux humains les exécutions de pentacles, cela rend le sauvetage encore plus périlleux et j’adore tout simplement… Et j’apprécie de voir Coco et Agathe commencer à mieux travailler ensemble. La fin du manga est réellement frustrante, la mangaka laisse le lecteur sur un climax quasiment diabolique au vu des éléments disséminés au fil des pages. Je n’ai qu’une envie de lire le tome 3 mais aussi l’envie de prendre mon temps…

Un tome 2 dans la lignée du tome 1 que j’avais adoré. Kamome Shirahama maîtrise son histoire et développe un peu plus l’univers qui semble d’une richesse infinie de trouvailles diverses et variées. Et graphiquement, c’est toujours aussi beau… Mon coup de cœur se confirme <3

Chronique réalisée grâce au service presse Pika Edition.

  • Scénario
  • Dessin
4.5

En conclusion

Coup de cœur !!!

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