Avis principal par Aela
La Rose de Versailles est un monument dans le monde du shôjo, dans cette œuvre Ikeda Riyoko y pose les bases du shôjo moderne tant par la psychologie des personnages que par les dessins et le découpage des cases.
Qui ne connaît pas La Rose de Versailles ou Lady Oscar ? Même si vous êtes allergiques aux froufrous, choucroutes et autres crinolines, vous auriez bien tort de passer à côté de ce manga. Cette grande fresque, qui aurait pu s’appeler Les Roses de Versailles, car vous vous tromperiez si vous pensiez qu’Oscar est l’héroïne de ce manga, d’ailleurs il est bien difficile de savoir qui est vraiment l’héroïne de La Rose de Versailles, Oscar, Marie-Antoinette, la France ou bien tout simplement l’Histoire car c’est bien un épisode tumultueux de l’Histoire de France qui y est dépeint avec talent. Ikeda Riyoko s’est extrêmement bien documentée sur la Révolution Française et tous les personnages présents dans La Rose de Versailles ont quasiment tous réellement existés même si elle a adapté pour les besoins de son histoire et de sa romance ainsi François de Jarjayes est devenu une femme ou encore Rosalie Lamorlière qui fût la dernière domestique de Marie-Antoinette a ici un rôle plus important et quelque peu modifié. De même que tous les épisodes de cette période y sont abordés comme l’affaire du collier, la prise de la Bastille, le serment du jeu de Paume ou l’arrestation à Varennes et même si on connaît la fin on tourne les pages avec plaisir et envie de connaître la suite.
Marie-Antoinette est probablement un des personnages de notre Histoire qui fascine le plus de par sa vie et sa fin. Ikeda Riyodo commence par sa vie en Autriche, joyeuse et insouciante qui par un mariage politique devient la dauphine de France, pays où elle ne sera jamais vraiment chez elle, elle s’ennuie et dépense beaucoup d’argent pour se distraire et c’est ainsi qu’elle rencontrera le comte Axel de Fersen dont elle tombera éperdument amoureuse, une histoire d’amour qui défraya la chronique. Marie-Antoinette, qui subit beaucoup de désillusions et de critiques, évolue pour devenir la Reine qu’elle aurait dû être mais trop tard. Parallèlement, Oscar qui commence par être au service de la Reine prend conscience au fur et à mesure de sa féminité et de ses idées, elle aussi évolue et on suit cette évolution et l’évolution de sa relation avec André avec délectation qui n’est pas s’en rappeler un roman, La Nouvelle Héloïse, de Rousseau qui est d’ailleurs évoqué dans le manga.
Ikeda Riyodo analyse avec brio la mutation de la société au moment la Révolution, la modernité des idées de philosophes des lumières sur le société et les libertés individuelles face à l’ancien régime incarné par Louis XVI et Marie-Antoinette qui n’ont pas su anticiper ce grand changement et encore moins l’accepter, c’est ainsi que tout se complique pour eux. De Versailles à la Prison du Temples en passant par les Tuileries, rien ne leur sera épargnés dans leur chute qui les mènera tout droit à la guillotine.
Le dessin est typique des années 70 mais a très bien vieilli même si parfois le découpage de case est quelque peu difficile à comprendre. Le trait est net, certaines cases sont justes magnifiques et les SD donnent plus de légèreté à l’histoire. Quant à l’édition, Kana a fait un très bon travail même si on peut être facilement rebuté par le format brique des tomes.
Sachez que l’histoire se termine dans le tome 2 et que le tome 3 regroupe 4 histoires annexes ayant pour fil rouge la jeune nièce d’Oscar, Loulou de la Rolancy.
En Conclusion
Un monument du shôjo à avoir absolument dans sa mangathèque, il ne faut pas se laisser rebuter par le format bible et par le prix car La Rose de Versailles les vaut largement.
User Review
0 (0 votes)