Avis principal par Kûkaku
Que les choses soient claires, voici une œuvre glauque et malsaine, mais qui n’en est pas pour autant inintéressante. En effet, on retrouve dans La cité des esclaves tout un panel de personnages qui cherchent à un moment ou un autre à dominer leur prochain, et ce en passant par un système de duels. Bien entendu, qui dit domination et esclavage dit aussi soumission et humiliation. C’est alors que ressort la noirceur de la race humaine, lorsque l’on constate jusqu’où sont capables d’aller certaines personnes pour satisfaire leurs envie. Il ne faut donc pas chercher une histoire agréable, puisque le fond de cette œuvre reste affreusement sombre, intense et particulièrement glauque. Pourtant, au fur et à mesure des tomes, ce qui au début ne pouvait ressembler qu’à une succession de ‘slice-of-life’ sans réel fil directeur se précise de plus en plus. Plus on avance dans la lecture, plus on remarque les liens qui unissent les différents personnages et qui laissent alors apparaître une toile plus grande, qui donne alors son sens au manga. En effet, petit à petit, on comprend que les maîtres sont tombés sur le SCM bien par hasard, mais qu’ils ont tous eu une bonne raison -mais pas forcément dans le sens moral- d’en faire usage.
Ainsi, on plonge dans la psychologie des différents personnages, qui se retrouvent tous malgré eux pris dans le cercle vicieux crée par le SCM. Chacun a le droit à son analyse, puisqu’en effet, l’histoire est découpée en chapitres nommés après les protagonistes et une pensée propre au personnage mis au premier plan est toujours inscrite sur chaque première page. Je trouve qu’il est malgré tout difficile de se forger des avis concrets sur les différents protagonistes, puisque les auteurs ont souvent pris le soin de nous exposer plusieurs facettes de chacun, et parfois contradictoires les unes avec les autres. Ainsi un personnage qui aurait pu paraître parfaitement censé et humain dans les premiers chapitres fait plus tard preuve d’un comportement totalement déplacé et malsain, auquel on ne s’attend absolument pas. Pourtant, il reste quand même certains protagonistes tels que Ryûô, Fujiko ‘une case en moins’ Taïtô, Zen-ichi ou Takio Minato qu’il est difficile d’apprécier pour le moment, et ce même s’il nous a été donné de savoir le pourquoi du comment ils ont commencé à utiliser un SCM. Cependant, il faut noter qu’à ce stade de la série -5 tomes- peu de chapitres leur ont été consacré, et la suite pourrait peut-être nous faire changer d’avis, qui sait? J’ai bien décidé de ne plus me fier à mes premières impressions, puisque même Eïa, que je pensais relativement clean, a réussi à me faire douter sur les derniers chapitres du tome 5…
Pour terminer, je ne ferais pas un gros commentaire sur le dessin, puisque je ne le trouve ni exceptionnel, ni horrible mais simplement assez bon. Les personnages sont parfois un peu « pointus » et les dessins un peu « bâclés », mais malgré cela, l’ambiance glauque désirée est au rendez-vous, et j’aurais presque envie de dire que c’est tout ce que l’on demande pour une histoire telle que celle-ci. Que les dessins aient été moches ou sublimissimes, à partir du moment où l’ensemble est appréciable, cela me suffit. Je tiens tout de même à faire noter que je trouve les couvertures magnifiques.
Enfin bref, dans tous les cas, c’est une série comme je n’ai pas l’habitude d’en lire, cela me change un peu et j’apprécie ce changement. Je ne demande qu’à aller plus loin, histoire de dépatouiller un peu toute la toile qui a été tissée autour de ces différents personnages. Notons que le titre japonais laisse supposer qu’il n’y aura que 23 -ou 24- personnes impliquées, peut être en verrons nous le bout assez rapidement.
En conclusion
Une œuvre sombre et glauque, mais qui ne manque pas d’intérêt si l’on prend en compte le travail autour des personnages et si l’on garde à l’esprit que l’histoire peut aller bien plus loin que ce que l’on imagine au premier abord. A voir si la suite fait bon usage de ce potentiel ou pas.
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