Kowloon Generic Romance

Kowloon Generic Romance

Résumé :

Passé, présent et futur se confondent dans le labyrinthe des rues du quartier malfamé de la citadelle de Kowloon où vivent des personnages nostalgiques. Une romance idéale dépeignant brillamment les relations et les désirs secrets de deux trentenaires dont le quotidien est teinté d’extraordinaire. Source : Kana

Avis principal par Beldaran

Après l’œuvre, Après la pluie, Jun Mayuzuki est de retour aux éditions Kana avec sa dernière série, toujours en cours de publication avec 5 volumes, Kowloon Generic Romance. Je n’ai pas lu sa précédente série, le résumé me laissant perplexe mais j’ai adoré la lecture de ce premier tome, totalement immersif, captivant et cette fin, nom de nom. En bref, j’enchaine les coups de cœur aux éditions Kana (Lisez Entre les lignes !).

Kowloon, le titre de l’œuvre a de quoi intriguer. Ce nom m’évoquait vaguement quelque chose et après quelques recherches, que je vous encourage à faire afin d’obtenir une meilleure perception du cadre de l’histoire, j’ai pu cerner la citadelle. Territoire qui est passé des mains chinoises aux mains britanniques au XIXe siècle un certain nombre de fois et surtout qui était réputé pour son exceptionnelle densité de population. Ce quartier, saisissant, a été détruit au début des années 1990. Son histoire apporte une saveur particulière au récit.

Les premières pages posent l’ambiance du titre. Sans dialogue, nous découvrons une matinée classique d’une jeune femme, Kujirai, qui se rend au travail, une agence immobilière. J’ai été immédiatement charmée par cette construction narrative qui nous immerge dans son quartier et si l’on prête attention aux détails, révèle déjà un élément incongru qui prend de plus en plus d’importance dans le récit. Jun Mayuzuki installe une atmosphère particulière au cœur de ce dédale suranné, où clignotent les vieux néons et où vivote une population hétéroclite. C’est une des forces du titre, grâce à un découpage et à des angles de vue astucieux et variés nous découvrons ce lieu unique, constitué de ruelles peu engageantes mais aussi de petites places perdues qui regorgent de petits restaus sympathiques. L’ambiance se veut paisible. Cette impression est renforcée par la lenteur de la narration qui prend le temps de dévoiler son cadre et ses personnages. Cet enchevêtrement de béton semble être figé, pourtant, le passage du temps s’incarne par un détail étrange installé dans le ciel et qui se fait une place au forceps au centre du quartier. Cet élément apporte une touche de science-fiction qui ne dénote pas avec l’atmosphère générale du titre.

De la lecture se dégage une certaine langueur. Notre regard se perd au fil des pages, s’attachant à certains détails. L’autrice nous guide vers la révélation finale mais ne s’arrête pas là, l’image exprimant plus que les mots, les deux dernières doubles pages sont saisissantes. Je les ai tournées plusieurs fois, comme si la vérité allait éclater.

Dans ce dédale misérable mais lumineux, nous suivons le quotidien deux agents immobiliers, Kujirai et le rustre Kûdo. Ils sont parfaitement représentatifs de la Citadelle. Kûdo incarne son immuabilité, il en connaît tous les recoins et les meilleures cantines. Kujirai est plus ouverte. Elle est friande des dernières nouveautés.

Leur relation est très intéressante à observer. Si leurs échanges sont importants pour saisir leur lien, les non-dits sont beaucoup plus pertinents. Car oui, c’est écrit sur la couverture, il y a de la romance et sa construction s’annonce surprenante. Les mystères entourent Kujirai et Kûdo semble posséder certaines réponses. En bref, la curiosité du lecteur ne peut être que piquer.

Je découvre le travail de Jun Mayuzuki et je suis tombée sous le charme de ses graphismes. L’expressivité des personnages est une grande réussite. Ils n’ont pas besoin de mots pour transmettre leurs émotions. La mise en scène est absolument brillante et que dire des décors. Ils sont soignés et regorgent de détails pour une totale immersion du lecteur au cœur d’un Kowloon labyrinthique.

En ce qui concerne l’édition, le choix du visuel de la couverture a déjà fait couler beaucoup d’encre donc je serai brève. J’ai une préférence pour les visuels japonais que je trouve magnifiques. Ce choix de fond passe plutôt bien pour le premier tome mais le rendu est vraiment étrange pour le deuxième. En revanche, j’apprécie la typographie d’une partie du titre pour la version française.  Sinon, la traduction, signée Pascale Simon, est bonne.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Kana.

  • Scénario
  • Dessin
5

En conclusion

Derrière une tranche-de-vie légère, Jun Mayuzuki nous offre un récit riche, captivant et intriguant. C’est un coup de cœur !

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