Avis principal par Beldaran
Normalement vous devez déjà avoir entendu parler de la saga Kono Subarashii Sekai ni Shukufuku o !, abrégée en Konosuba, popularisée grâce à sa première adaptation animée en 2016. A l’origine, il s’agit d’un light novel qui fut publié entre 2013 et 2020 aux éditions Kadokawa Shoten et qui totalise 17 volumes. Il fut écrit par Akatsuki Natsume et illustré par Mishima Kurone. Malgré la popularité de la série, l’anime ne fut pas diffusé en France et pour avoir un dérivé du titre, il fallut attendre que l’éditeur Meian nous propose la sortie du manga au mois de juin dernier, avec la publication simultanée des deux premiers volumes. Le manga est dessiné par Watari Masahito et toujours en cours d’édition avec 12 tomes. Il s’agit d’une adaptation fidèle des romans.
L’histoire est une parodie burlesque de l’isekai. De fait, l’auteur reprend tous les éléments de base, Kazuma Satô, hikikomori fan de jeux vidéo, meurt de manière tragique(ment drôle) et se trouve propulsé dans un univers de fantasy par une déesse vantarde où un terrible roi démon sème la terreur. Vous l’avez compris le point de départ est effroyablement classique mais justement, tout l’intérêt est là, afin de mieux déjouer les codes du genre. Le maître mot est l’humour. La dérision rythme le récit, composé de chapitres assez courts qui donnent un certain dynamisme à la narration.
Kazuma comme tout nouvel aventurier réincarné qui se respecte est animé des meilleures intentions. Il s’y croit et se voit rayonner dans ce nouveau monde qui correspond à un nouveau départ. Le hic, il s’est trompé d’isekai et le voilà à former une équipe avec un trio de branquignoles. Pour la première, Aqua déesse de l’eau inutile, il est responsable. Ensuite, effet boule de neige oblige, le groupe accueille la redoutable et explosive Megumin, rapidement suivie par la chevalière masochiste +++, Darkness. Chaque personnage est accompagné d’un comique de répétition et celui de Darkaness est assez lourdingue, notamment dans le tome 2 où elle se retrouve peu vêtue assez souvent. Les plaisanteries à base de sous-vêtements fleurissent, grâce/à cause d’une des compétences du héros qui a beaucoup de chance, ce qui est un comble quand on y pense.
C’est un monde où il faut trimer pour gagner sa croute et Kazuma est rattrapé par sa nature profonde, la glandouille. Son objectif faire un minimum de quêtes qui rapportent un max d’argent mais pas facile avec une équipe de bras cassés. Le premier tome présente le quatuor et les combines d’un des membres pour faire de l’argent rapidement (l’idée du savon est exceptionnelle).
Le deuxième volume garde le rythme avec un univers qui se dévoile légèrement. On repart sur des quêtes totalement absurdes dans leur déroulement, avec un humour qui fait plus ou moins mouche. Le chapitre 7 avec les bambous m’a laissé de marbre. La construction du récit change puisque nous avons droit à un arc plus long qui s’étale sur plusieurs chapitres. Nos comparses rencontrent leur première grosse difficulté, un commandant de l’armée du roi démon. L’affrontement est bien rythmé et propose quelques surprises. Le final est à l’image de l’histoire, absurde à souhait. Kazuma fait également la rencontre d’un humain qui s’est réincarné grâce à Aqua et pour le coup nous sommes face à l’image même du héros. Il sera intéressant de voir quel rôle il aura par la suite. Son opposition à Kazuma pourrait permettre à ce dernier d’évoluer.
Le dernier chapitre donne plus de corps à Kazuma, lui permettant de réfléchir sur sa nouvelle vie et ses coéquipières déjantées.
Pour le moment, le récit mise tout sur son ressort comique, en enchainant les événements saugrenus qui malmènent des personnages profondément perchés. Cependant, un tel procédé peut-il tenir sur la longueur, sans engendrer de sentiment de lassitude ? Il faudra lire la suite pour le découvrir.
Les graphismes sont assez simples. Ils vont à l’essentiel, même si l’aspect des personnages est soigné. En revanche, je regrette la simplicité des décors qui ne permettent pas une immersion totale. Même remarque pour le bestiaire qui est plutôt classique pour le moment.
L’édition est bonne. La qualité d’impression est correcte et nous avons même droit à des pages couleurs en début de tome. La traduction signée Camille Duret est efficace, même si certaines formules ne m’ont pas emballées.
Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Meian.
Tome 3 par Beldaran
Kazuma a été catapulté dans un autre monde et comble de malchance, il est allé de déconvenue en déconvenue car entouré d’une équipe de bras cassés qui envoie pourtant du lourd sur le papier. Les deux premiers volumes nous ont permis de cerner l’univers et la mécanique du récit qui tourne autour de comique de situation et d’actions totalement absurdes.
Avec ce tome Kazuma est plus mis en avant et s’il y a de bonnes idées, il est rageant de les voir expédiées rapidement, faisant diminuer l’intérêt pour le titre dont on pressent déjà les limites.
L’idée du premier chapitre est vraiment bonne. Suite à une altercation avec un poivrot, Kazuma est transféré de manière temporaire dans un autre groupe d’aventuriers, composés de personnes compétentes. Le pauvre, ça le change mais surtout cela lui permet de briller alors qu’il est de niveau moyen mais il a de bonnes idées. C’est l’occasion pour l’auteur d’apporter quelques éléments de développement à son univers, notamment autour des aventuriers débutants. Malheureusement c’est trop rapidement expédié pour en tirer quelque chose de convaincant. Ce point se reproduit dans les saynètes suivantes beaucoup trop courtes, par rapport à ce qui nous a été proposé jusqu’à présent.
Ainsi s’enchaine une histoire de donjon, liée à une légende ancienne, avec un traitement superficiel. Cependant les monstres font office de lien avec le chapitre suivant qui remet sur le devant de la scène la liche aperçue précédemment. Elle apporte son aide à Kazuma et lâche une révélation surprenante ce qui oblige Aqua a passé en mode flippante. Vu les gaffes qu’elle enfile comme des perles, on aurait tendance à oublier qu’elle reste une déesse malgré sa condition précaire du moment.
Lors du premier chapitre Kazuma s’est fait des copains qui l’entrainent dans un lieu de perdition mais en rêve. Malgré l’excellente chance du jeune homme, son moment privilégié s’annonce tiédasse.
Finalement, ce sont les dernières pages les plus intéressantes grâce à un objet fournit par la liche qui catapulte tout ce beau monde au Japon. A Akihabara, les moments incongrus se multiplient mais le déroulement est vraiment trop court pour l’apprécier.
L’humour est toujours présent naturellement, après tout c’est le fond de commerce de la série. Le hic, cette fois-ci, j’ai peu accroché aux situations décalées, peut-être parce que le groupe agit rarement ensemble.
Nous pouvons espérer par la suite des histoires plus travaillées et surtout développées mais je pense arrêter ma lecture avec ce tome.
Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Meian.
En conclusion
La série nous entraine dans une aventure abracadabrantesque au cœur d’un monde fantasy où les personnages loufoques enchainent les bourdes. Konosuba est enfin en France !
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