Avis principal par Beldaran
Le mois dernier les éditions Doki-Doki nous ont proposé un nouveau josei dans leur collection seinen. Le titre marque le retour dans notre contrée de la dessinatrice Hitoshi Ichimura connue pour les séries, Tales of Symphonia et Breath of Fire IV publiées par les éditions Ki-oon. La lecture de ce premier tome s’est avérée très agréable.
L’histoire nous entraine dans les montagnes au sein d’un petit village où le folklore tient une place importante, un Japon des temps anciens en somme. Les habitants y sont terrorisés par un mononoke qui réclame une jeune fille en sacrifice. Ce point est à l’origine d’une avalanche de quiproquos qui va contraindre un singe et un chien à cohabiter. Le volume est purement introductif, il nous permet d’appréhender les fonctionnements de ce monde et surtout de découvrir les multiples protagonistes qui animeront le récit, dont le duo formé par Mashira (l’homme-singe) et Hayate (le chien exorciste). On se laisse porter, au fil des pages, par cette tranche de vie fantastique qui met en scène deux êtres improbables. L’ambiance oscille entre humour et drame, même si pour ce dernier point on a du mal à ressentir l’angoisse qui devrait étreindre les habitants alors qu’ils sont sous le coup d’une menace permanente.
L’intrigue est liée à un problème particulier des Kakuen (homme-singe), leur espèce ne compte que des hommes, ce qui les contraint à enlever des femmes humaines afin de perpétuer leur sang. Cependant, ils ne se comportent pas comme des bêtes sauvages et nous découvrons leur paisible quotidien.
L’histoire fonctionne bien car elle est rythmée par les dialogues truculents qu’échangent le duo Mashira et Hayate. Mashira est un kakuen qui doit se trouver une épouse mais il n’apprécie pas le procédé et surtout il déteste les humains. Un passage anodin nous fait comprendre que les humains lui ont fait quelque chose et surtout son passé reste bien mystérieux pour le moment. Il est de nature enjouée et légèrement naïf, point d’attaque parfait pour Hayate. Hayate, sous sa forme humaine évoque férocement Inuyasha, personnage créé par Rumiko Takahashi. Ce dernier est un chien exorciste qui se laisse porter par les évènements tant qu’il y a de la nourriture à la clef. On devine aisément que leur relation va évoluer vers une franche complicité.
En ce qui concerne les graphismes, c’est réellement beau. Les décors sont particulièrement travaillés et soignés, soin qui se retrouve jusque dans les costumes. Le découpage sait être dynamique quand la scène le demande. En bref, c’est une réussite visuelle.
La traduction est sympathique. Certains mots ne sont pas traduits et ainsi ne dénature pas l’œuvre. Les notes explicatives sont claires, concises et ne nuisent pas à la lecture.
Tome 2 par Beldaran
Presque 2 ans après sa sortie, je me replonge dans l’univers folklorique de Ken’en avec le tome 2 et sa couverture aux couleurs estivales. Ce fut un plaisir de retrouver le duo de choc formé par Mashira et Hayate.
Nous retrouvons les Kakuen en discussion autour de l’échec de Mashira à trouver une femme humaine. C’est l’occasion d’en apprendre plus sur Satori qui possède une capacité à double tranchant et qui nous permet de discerner le noir objectif de l’humain Yosuke. Ce dernier semble dévoré par la haine. Le ton de ce premier chapitre est assez mélancolique.
Le quotidien de Mashira se déroule de façon presque paisible jusqu’à ce qu’il sauve une sorte d’anguille blanche. Pour ce récit, l’auteur s’inspire librement du mythe d’Urashima Tarô, entrainant le duo dans une aventure sous-marine qui a des conséquences sur le temple abandonné situé à proximité du village des humains. Lors de cette aventure, le lien entre Mashira et Hayate est habillement exploité et mis en lumière grâce à des artefacts appartenant à un nouveau personnage Yanahime. Cette partie est particulièrement bien rythmée, avec quelques moments d’action et met en avant le temple abandonné et les divinités.
L’apparition de Yanahime dynamise la vie tranquille que menait les kakuen. Elle les exploite sans vergogne pour retaper son temple et espère être à nouveau vénérée. Cependant, Mashira lui fait une demande qui devrait bouleverser sa vie en bien ou en mal. D’ailleurs, dans les dernières pages, Yosuke nous permet de comprendre le lien de Mashira avec le village et cela n’annonce rien de bon pour la suite.
L’univers s’enrichit et la lecture est agréable car l’auteur mêle habillement à son récit de nombreux éléments du folklore japonais. A cela, s’ajoute de multiples touches d’humour qui apportent une certaine légèreté à l’histoire.
Les dessins sont magnifiques et réellement immersifs. C’est une franche réussite.
La lecture de ce tome confirme la bonne impression laissée par le premier volume et donne terriblement envie de découvrir la suite.
En conclusion
Ken’en – Comme chien et singe est un récit plaisant qui débute de manière intéressante. L’histoire est portée par un duo de choc et servie par de magnifiques dessins.
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