Kachô Fûgetsu – Beauties of Nature

Kachô Fûgetsu – Beauties of Nature

Résumé :

Après le remariage de sa mère et un coming out aussi involontaire que traumatisant, Itokawa décide de déménager dans la maison de son grand-père décédé, nichée au cœur d’une petite ville de montagne. Très vite, il y fait la rencontre d’une poignée d’hommes de son âge qui sont autant de mystérieux excentriques. Alors qu’apparaît petit à petit devant lui la toile des relations complexes qui les lient, il doit se faire à l’idée que sa vie à la campagne ne sera peut-être pas aussi reposante que prévu. Source : Taifu

Avis principal par Beldaran

En début de mois la mangaka, Yuki Shimizu, a signé son grand retour aux éditions Taifu Comics avec une nouvelle série longue qui compte actuellement 9 volumes au Japon, Kachô Fûgetsu – Beauties of Nature. Je découvre son travail avec cette œuvre qui m’a donné envie de me plonger dans le manga Ze.

L’histoire démarre de façon abrupte, ce qui peut surprendre et se met en place de manière assez lente, avec quelques éléments plutôt convenus. Le jeune Kazuto Itokawa a pris la décision de se retirer à la campagne dans la maison de son grand-père. Ses débuts sont chaotiques car la maison n’est pas entretenue et occupée par de nombreuses bestioles rampantes et volantes : l’horreur. Au cœur de ce coin perdu, il fait la rencontre de différents hommes aux profils variés. Ainsi, plus les pages tournent et plus se dessine un récit choral où trois couples se partagent l’affiche. Naturellement, celui qui est le plus mis en avant pour le moment, est celui qui se développe autour de Kazuto Itokawa. Ce dernier éprouve une peur panique face aux insectes, c’est l’occasion d’apporter de l’humour au titre. Le récit se déroulant en pleine campagne, on sent/sait que la pauvre va en baver. Immédiatement, le personnage apparaît comme légèrement maladroit mais surtout d’une grande gentillesse. Les raisons de sa venue dans ce lieu reculé du Japon se dévoilent lentement. C’est très bien fait et terriblement émouvant. Sans sombrer dans le pathos, l’autrice retrace le parcours du jeune homme, son mal être face l’acceptation de son homosexualité et aux attentes de sa famille. Face à lui, Hitomi Masataka semble plus retors et s’offre deux comiques de situation magistraux. Il intrigue. Il est touché par la candeur de Kazuto.

Le potier Daiki Kanze interpelle fortement, notamment par le biais de son lien avec Sawato Kuroi. Il y a du mystère qui titille notre curiosité, Yuki Shimizu nous donnant assez d’éléments pour cela. Je suis donc impatiente d’en apprendre plus.

En revanche, du côté de Yômei et Hizuru, hormis leur rencontre assez terrible, rien ne filtre. Il faudra donc être patient.

De manière assez lente mais maîtrisé, l’autrice étire le fil de son récit, tout en nous offrant un panel d’émotions variées, avec des pointes d’humour bien placées.

Les graphismes sont particulièrement soignés. Le trait est fin et met en avant des corps masculins élancés. Le cadre rural est bien retranscrit. La couverture dégage beaucoup de douceur.

L’édition est vraiment bonne. Le travail sur la jaquette avec l’ajout de dorure est du plus bel effet. Nous avons droit à une page couleurs. Le papier est souple, sans transparence et l’impression est de bonne qualité. La traduction de Margot Maillac est également plaisante.

Fiche réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu Comics.

Tome 2 par Beldaran

Kacho Fugetsu - Beauties of Nature T2

Alors que le deuxième volume est sorti il y a plus d’un an et que le sixième sortira ce mois-ci, je me suis dit qu’il était temps que je reprenne la lecture de la série. Heureusement, il y a une présentation des personnages à la fin du tome qui m’a permis de repositionner tout ce beau monde. J’avais apprécié la lecture du premier tome, même si l’avalanche de protagonistes m’avait un peu perdu. Le deuxième est encore plus plaisant car se focalise essentiellement sur deux couples, Yômei et Hizuru (les yakuzas) et Daiki et Sawato dont la relation intrigue dès le tome 1.

Ito est celui qui fait le lien entre les personnages de ce récit choral. D’ailleurs, il est peu présent dans ce tome et poursuit les expériences avec Hitomi. C’est le seul moment érotique.

La première partie prend le temps de développer le binôme Yômei/Hizuru et surtout le milieu dans lequel ils évoluaient jusqu’à présent, la mafia. Hizuru est totalement dépendant de Yômei, s’étant voué entièrement à sa personne. Il est rongé par ses sentiments. L’autrice s’attache à présenter le passé de Yômei. C’est absolument dramatique et malsain. Cela explique son comportement. Il est difficile de cerner l’évolution de leur relation.

Finalement, le « couple » le plus présent du récit est celui composé de Daiki, le potier, et Sawato alias Sabbat, chef du village. Yuki Shimizu profite de leur présentation pour étoffer le cadre campagnard de l’histoire avec une agriculture qui peine à se développer, une population vieillissante et des catastrophes climatiques. A travers la mise en place de leur relation, nous découvrons qu’ils sont liés par des promesses faites à un membre de leur famille respectif. Depuis le premier tome, leurs interactions ont quelque chose d’énigmatique et le voile se lève en partie. Les deux personnages révèlent différentes facettes. C’est très sympa à suivre. Les transitions présent/passé sont subtiles et bien réalisées.

L’autrice poursuit, lentement, l’exploration des liens qui se tissent ou qui se renforcent entre les différents protagonistes. Les pointes d’humour bien placées sont toujours là et les graphismes restent très soignés.

Je ne m’attendais pas à autant apprécier l’histoire. J’aime le fait que les visuels des couvertures se répondent.

Chronique réalisée grâce au service de presse des éditions Taifu Comics.

  • Scénario
  • Dessin
3.5

En conclusion

Kachô Fûgetsu nous propose un premier tome convainquant qui prend le temps d’installer son récit. Je lirai la suite avec plaisir.

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